Integration régionale

Le Burundi a encore du chemin à faire pour asseoir la libre concurrence

Le Burundi n’a pas suffisamment enregistré des avancées en termes de libre concurrence. Les orateurs l’ont prouvé lors des activités organisées par le gouvernement Burundais en collaboration avec le Common Market  for Eastern and Southern Africa  (COMESA) sur la sensibilisation à la libre concurrence tenue à Bujumbura du 23 au 27 janvier 2023. Les lois ne suffisent pas. Une structure techniquement capable de les comprendre et de les appliquer est incontournable.

Dr. Willard Mwemba, directeur exécutif de la commission de sensibilisation de la concurrence au COMESA: « Une loi aussi bonne soit-elle, si sa mise en œuvre est lacunaire, elle ne servira à rien. Il nous faudra donc des personnes suffisamment compétentes pour mettre en application ces lois ».

 

Après son adhésion au COMESA, le Burundi n’a pas su intégrer les principes de l’organisation en ce qui concerne la concurrence. Dans son mot de circonstance, Dr. Willard Mwemba, directeur exécutif de la commission de sensibilisation de la concurrence a indiqué que l’objectif de l’organisation de ces activités au Burundi est d’amorcer des changements. Ce qui permettra au Burundi de bénéficier des facilités sur le marché de la communauté. Le directeur exécutif de la commission de sensibilisation à la Concurrence a rappelé en passant que la libre concurrence va de pair avec certaines pratiques, notamment la politique de privatisation.

Dans son mot d’ouverture, Séverin Wakarerwa, DG du Commerce au ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme qui a représenté la ministre dans ces activités a brossé la situation prévalant au Burundi en rapport avec la libre concurrence. Il a rappelé que le Burundi dispose déjà des lois sur la libre concurrence. Il a notamment évoqué les lois sur la politique de concurrence mise en place dans le cadre de la Communauté Est Africaine en 2004 et en 2006. Selon lui, « l’objectif principal poursuivi par cette politique est la promotion et la protection de la libre concurrence dans les pays membres ».   

Le manque de personnel compétant, un réel défi dans la mise en œuvre des lois

« Une loi aussi bonne soit-elle, si sa mise en œuvre est lacunaire, elle ne servira à rien. Il nous faudra donc des personnes suffisamment compétentes pour mettre en application ces lois », a insisté Dr Mwemba. Au Burundi, selon la même autorité, la loi mise en place sur la concurrence est restée non opérationnelle depuis 2011. 

Pour M. Séverin Wakarerwa, il est difficile de remédier de façon efficace à ce problème. Il rappelle par exemple que le cours sur la concurrence n’existe pas dans le cursus de formation. Des inquiétudes partagées par plusieurs participants à cette séance de sensibilisation dont Mme Médiatrice Kanyana qui a représenté le ministère de la Justice. Cette dernière a proposé une formation à l’endroit des juristes pour leur permettre d’acquérir les compétences requises pour la gestion des dossiers sur la concurrence. 

Le directeur exécutif de la commission de sensibilisation à la concurrence a également confirmé l’existence de ce défi. Pour lui, il ne s’agit pas d’un problème propre au Burundi. Tous les pays membres du COMESA ont toujours eu à faire face à ce genre de défi. Dr. Mwemba tranquillise l’opinion Burundaise. Il affirme que la commission continue à organiser des formations dans différents pays membres de cette organisation, mais déplore le fait que cette activité ne se fait pas à un rythme satisfaisant. Il indique que sa commission est venue au Burundi pour travailler en synergie avec le gouvernement afin de trouver des solutions aux différents défis qui se posent en matière de concurrence. 

Pour le Directeur Général du Commerce au ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, cette session de sensibilisation est très importante et permettra d’accroître les connaissances des participants sur l’évolution de la concurrence au niveau national et régional. 

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A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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