Editorial

Le déficit énergétique, une entrave au développement

Le déficit énergétique plombe le développement de notre pays. Les industries locales font face à des coupures intempestives d’électricité. Le recours à des énergies  fossiles (groupe électrogène) pour pallier à la fois aux problèmes de coupures d’électricité et de faible intensité est impératif. Ce sont des investissements qui explosent les coûts de production. Ce qui remet en cause la compétitivité industrielle.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Le gouvernement et ses partenaires sont à pied d’œuvre pour accroître l’offre électrique et réhabiliter le réseau national d’électricité vétuste. Le Burundi affiche un taux d’électrification relativement faible (autour de 12%). La grande partie de la population rurale n’a pas accès à l’électricité. Les ménages, les unités industrielles manquent cruellement des infrastructures de transformation et de conservation. Ce qui ralentit la croissance économique.

Une lueur d’espoir se profile à l’horizon avec les projets d’électrification en cours. En l’espace de deux ans, l’offre a augmenté de 22,5 MW. Pour renforcer le réseau électrique, il est prévu la réhabilitation des lignes électriques assurant le transport d’électricité d’une localité à une autre. Au cours de cette semaine, la REGIDESO a paraphé un  contrat  d’exécution avec un consortium d’entreprises pour étendre le réseau électrique et renforcer les postes électriques surchargés. Les instructions du ministre en charge de l’énergie sont formelles « Les travaux vont durer 18 mois sans possibilités de prolonger les délais », a-t-il précisé lors des questions orales au Sénat.

Ledit projet cible 36 localités de l’intérieur du pays dont 23 chefs-lieux des communes et 13 centres secondaires jugés importants par le raccordement au réseau interconnecté de la Regideso. Actuellement 21 chefs-lieux de communes sont dans le noir. Ainsi, « l’électrification de ces centres conduira à l’amélioration des conditions de vie des populations de la zone du projet en leur donnant l’accès aux services énergétiques modernes, propres et moins couteux », lit-on dans le document du projet.

L’électricité est indispensable pour atteindre les objectifs du développement durable. Elle permet de créer des activités génératrices de revenus (salons de coiffure, les petits commerces, les ateliers de menuiserie, de soudure, unités de transformation des produits agricoles, la conservation des produits périssables). Ce qui accélère l’activité économique, et, partant réduit les effets du chômage notamment l’exode rural. D’autre part, l’électricité favorise l’émergence de nouvelles industries agro-alimentaires pour ajouter de la valeur aux produits agricoles. Les banques vont décentraliser leurs services, les hôpitaux et les centres de sante peuvent fonctionner normalement et la connectivité du pays à Internet va s’accélérer surtout avec l’exploitation de la fibre optique.

Il importe de rappeler que le raccordement à l’électricité et la stabilité du courant électrique figurent parmi les exigences des investisseurs. Ces derniers requièrent un bon environnement des affaires et des conditions propices pour dégager  des bénéfices et rapatrier leurs capitaux.

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Benjamin Kuriyo.

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    Menace évidente ?

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  • Journal n° 656

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