Dans une correspondance du 31 mars 2023, la BRB a informé les compagnies aériennes qu’elles ont l’autorisation de vendre les billets d’avion en devises. Cela intervient après une autre correspondance d’octobre 2022 à l’endroit de ces derniers spécifiant dans quel cas il faut payer en monnaie locale. Dans cet article, les intervenants dans ce secteur s’expriment sur les tenants et les aboutissants de cette décision

La décision d’autoriser les compagnies aériennes à vendre les billets d’avion en devises est une conséquence directe de la baisse des réserves en devises à la BRB.
Pour tout résident du Burundi, acheter un billet d’avion se faisait en monnaie locale. C’est d’ailleurs ce qui était préconisé dans la réglementation de change de septembre 2019. « L’unité monétaire ayant cours légal en République Démocratique du Burundi est le BIF. Toutes les transactions monétaires conclues localement et concernant des biens situés au Burundi ou des services rendus au Burundi sont exprimées et réglées en BIF », stipule l’article 4 de cette réglementation.
Quant à l’achat des billets sur le sol Burundais pour ceux qui veulent entrer au pays, les Burundais étaient protégés. Ils payaient en monnaie locale jusqu’à la correspondance d’octobre 2022. Désormais, seuls les étudiants, les Burundais qui séjournent à l’étranger pour une période inférieure à 12 mois, les Burundais attachés aux missions diplomatiques et consulaires ainsi que les membres de leurs familles, les Burundais à l’étranger pour des soins de santé, les policiers et les militaires payaient en FBu.
Désormais, avec cette nouvelle correspondance, les compagnies aériennes vont décider la monnaie dans laquelle elles veulent vendre les billets d’avion.
Tout tourne autour du manque des devises dans les réserves de la BRB
Selon un des employés de l’une des compagnies aériennes opérant au Burundi qui a requis l’anonymat, cette mesure est dû au fait que les compagnies détenaient beaucoup de FBu. Pour les rapatrier à leur siège (Kenya Airways à Nairobi, Air Tanzania à Dar-Es-Salaam, Ethiopian Airlines à Addis Abbeba, Uganda Airlines à Kampala, …), elles ont besoin de les changer en dollars dont la BRB manque énormément. Cette décision vient dire aux compagnies aériennes de se démerder pour trouver les devises et ainsi la BRB se dédouanerait, analyse-t-il. Pour lui, c’est un indicateur que la BRB cherche à tout prix à limiter les sollicitations à son égard.
Il faudra se préparer aux conséquences
Toutefois, cette décision n’est pas sans conséquences. Les agences de voyages décrient la diminution de l’effectif des voyageurs aériens. Un des agents des agences de voyage dit : « Les gens qui voyagent vers les pays de la sous-région vont migrer vers la route et les voyages non urgents vont être annulés. C’est très difficile de trouver des dollars ces derniers jours ».
Ainsi, deux options se présentent pour les compagnies aériennes. Soit, elles continuent à vendre les billets en FBu et se débrouillent pour trouver les dollars, soit elles adoptent le paiement en dollars et elles acceptent la diminution des clients.
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