Plus de 50% des enfants de moins de 5 ans souffrent encore de la malnutrition chronique au Burundi. Ces statistiques sont de loin supérieures au seuil critique de l’OMS qui est de 30%. Ce qui est inquiétant, c’est que la situation peut s’empirer du jour au lendemain suite aux différents facteurs causals, entre autres la pluviométrie incertaine et l’actuelle hausse des prix de presque tous les denrées alimentaires

Le Burundi a célébré la journée mondiale de l’alimentation à Ruyigi en date du 25 octobre 2022.
Environ 60 mille enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère doivent être pris en charge chaque année au Burundi. La prévalence de la malnutrition aigüe globale, est proche du seuil d’alerte de 5% fixé par l’OMS. (UNICEF septembre 2022). Plus de 50 % des enfants de moins de 5 ans souffrent d’une malnutrition chronique. Cela a été mentionné par la ministre ayant la santé dans ses attributions, lors du forum des femmes leaders. Ces statistiques sont de loin supérieur au seuil critique de l’OMS qui est de 30%.
Certaines provinces ont des chiffres alarmants
L’UNICEF alerte sur l’augmentation, ces deniers mois de l’année 2022, de la prévalence de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans. La province de Karuzi étant particulièrement concernée, avec des chiffres avoisinant 60%. Selon Nathalie Meyer, représentante adjointe de l’UNICEF au Burundi, ces statistiques sont inquiétants pour la province, car cette situation affecte le développement de la petite enfance.
Selon l’enquête nutritionnelle 2022 menée par le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le SIDA et le Bureau National des Statistiques, la prévalence de la malnutrition aigüe globale dans la province de Karuzi est de 4,7 % avec 1,3% de malnutrition aigüe sévère. Mais, Karuzi reste l’une des provinces les plus touchées par le retard de croissance, avec une prévalence de 61,9% bien supérieure à la moyenne nationale de 55,8%. Depuis le début de cette année, le district sanitaire de Buhiga a accueilli 1315 enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère, sur un total de 34 341 enfants SAM admis et traités dans tout le pays. A Kirundo,6 500 mères allaitantes et 14 500 enfants de moins de 5 ans sont sous traitement de la malnutrition aiguë. 45 000 enfants de moins de 2 ans et 22 000 mères allaitantes reçoivent des vivres à haute valeurs nutritives. (UNICEF septembre 2022)
Une situation malnutritionnelle qui tend à s’empirer
Le Burundi fait actuellement face à de nombreux défis qui peuvent empirer la situation malnutritionnelle. Parmi ceux-ci, il y en a qui sont liés aux changements climatiques. Les précipitations irrégulières et un retard dans la distribution de l’engrais chimique qui se font remarquer aujourd’hui inquiète les agriculteurs. Car cela impacte d’une façon remarquable la production agricole quantitativement sachant que plus de 90 % de la population burundaise vivent du secteur agricole.
La pénurie criante du carburant qui s’est observée ces derniers temps a fait que les coûts élevés du transport se répercutent sur les prix des denrées alimentaires. Alors, la flambée des prix de presque toutes les denrées alimentaires se fait remarquer aujourd’hui. Cela fait que l’accès à ces produits devient de plus en plus sélective selon les moyens financiers vu que la majorité de Burundais baignent dans une pauvreté sans nom. La diversification des aliments laisse à désirer pour beaucoup de ménages au Burundi. Pourtant, une bonne alimentation tient compte de la quantité mais aussi de la qualité des aliments. Le manque de moyens financiers fait que la plupart de Burundais se contentent de la quantité plus que de la qualité des aliments.
La malnutrition handicape le développement
La malnutrition handicape le développement, car elle coûte d’énormes sommes en argent au Gouvernement (prise en charge) et en terme de productivité aux communautés. Selon les données d’Ocha International, les pertes de productivité des individus souffrant de sous-nutrition ont été estimées à plus de 10% des revenus de toute leur vie, tandis que les pertes de productivité nationale attribuées chaque année à la seule malnutrition atteignent au moins 11% du produit intérieur brut en Afrique et en Asie.
Le Burundi a célébré la journée mondiale de l’alimentation à Ruyigi en date du 25 octobre 2022.Le thème de cette année est : «Ne laisser personne de côté. Améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie pour tous». Lors de la semaine dédiée à l’alimentation, l’assistant du ministre ayant l’agriculture dans ses attributions a rappelé à la population que toute la récolte et la production animale en l’occurrence le lait, la viande et les œufs ne sont pas tous à écouler sur le marché, mais qu’il faut en fournir à leurs familles pour assurer une alimentation équilibrée.
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