Environnement

Montée des eaux du lac Tanganyika : Les infrastructures riveraines menacées

Le lac Tanganyika ne décolère pas. Certaines infrastructures riveraines tant publiques que privées sont sous l’eau. La direction générale de la protection civile indique que cela est lié aux changements climatiques. S’il pleut en grande quantité, les eaux du lac Tanganyika montent et envahissent les infrastructures environnantes

Le restaurant dénommé «Les paillottes» de l’hôtel Safari Gate est menacé par la montée des eaux du lac Tanganyika.

Nous sommes mardi le 4 mai 2022. Vers 14 h, un reporter de Burundi Eco effectue une visite sur le littoral du lac Tanganyika.  Le constat est que les eaux du lac Tanganyika continuent à envahir  une partie non négligeable du  littoral.  Et différentes infrastructures tant publiques que privées sont sous l’eau.  A titre illustratif, le restaurant  dénommé «Les paillottes» de l’hôtel Safari Gate est menacé par la montée des eaux du lac Tanganyika depuis le  mois d’avril 2022. Certaines paillottes sont sous l’eau  malgré la mise en place de plusieurs sacs remplis de sable à cet endroit pour essayer de protéger ce restaurant.  Un serveur rencontré à cet endroit fait savoir que les eaux de ce réservoir d’eau douce montent progressivement. Il s’inquiète du fait que les clients risquent de manquer où s’asseoir pour se rafraîchir si le niveau des eaux ne baisse pas. Les plages ne sont pas épargnées.  Selon les responsables de Safi Beach, la montée des eaux du lac Tanganyika  a fait que les activités organisées à cette plage soient perturbées. Selon ces derniers, plus les eaux montent, plus on cherche à s’installer là où il n’y a pas encore d’eau.  A titre d’exemple, le podium utilisé lors des concerts  est installé à un autre endroit. «Si  la montée des eaux du lac Tanganyika reste sur la même cadence, la plupart des plages risquent d’être envahies», déplorent-ils.  

Les ecofo Mushasha I et II submergées

De surcroît, les infrastructures publiques sont menacées par ce phénomène de montée des eaux du lac Tanganyika couplée avec le débordement des eaux de la rivière Rusizi.  L’exemple le plus emblématique est celui des écoles fondamentales Mushasha I et II  situées à Gatumba  ainsi que l’Ecofo Kinyinya II située à Kajaga.  Les écoles Mushasha  I et II sont déjà submergées. La situation est devenue intenable, car même les élèves n’ont pas pu suivre les cours  depuis mardi le 3 mai.  Selon Vandrine Baziruwiha, directrice de l’Ecofo Mushasha II, les élèves estimés à 2000 sont en train de faire des travaux communautaires pour voir comment évacuer ces eaux. Elle espère qu’on pourra recommencer les activités scolaires jeudi le 5 mai si rien ne change.  Elle s’inquiète du fait que ces écoles sont devenues la proie facile des inondations récurrentes. Elle demande au gouvernement et aux partenaires techniques et financiers de construire des digues de protection tout autour de ces écoles pour permettre aux écoliers de vaquer toujours à leurs activités quotidiennes.  En plus de ces écoles inondées,  pas mal d’infrastructures telles que les églises, les boutiques, les débits de boissons et  les habitations des sont sous l’eau. Et d’ajouter qu’une partie du quartier Kajaga est aussi envahie par les eaux du lac Tanganyika couplé avec le débordement des eaux de la rivière Rusizi.

Les écoles Mushasha I et II sont déjà submergées.

 

La direction générale de la protection civile indique que ces inondations sont liées à la montée des eaux du lac Tanganyika couplée avec le débordement des eaux de la rivière Rusizi. Et cela s’observe surtout lorsqu’il pleut en abondance suite aux changements climatiques.  Et avec la mise en œuvre du projet d’aménagement intégré du littoral du lac Tanganyika, le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage espère que le code de l’eau sera désormais respecté. Et dans ce sens, le bilan des dégâts liés à la montée des eaux du lac Tanganyika ne sera pas lourd comme cela s’observe aujourd’hui.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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