Environnement

Un « ouf » de soulagement chez les riverains

Les rivières Nyabagere et Gasenyi étaient menaçantes à l’instar d’autres cours d’eau qui traversent la municipalité de Bujumbura. Pour le moment, des murs de soutènement sont en train d’être érigés sur ces rivières. C’est un « ouf » de soulagement chez les riverains qui craignaient l’effondrement de leurs maisons

N.P.M : Les ouvriers en train de construire les murs de soutènement sur le chantier de Nyabagere

Les rivières et les cours d’eau sont des entités dynamiques dotées de frontières. Il s’agit du lit et des berges. Ces derniers sont souvent soumis à des phénomènes d’érosion et de sédimentation. Sur ce, il est donc nécessaire de construire des ouvrages permettant de stabiliser le lit et les berges de façon à ce que le canal ne migre pas et ne cause aucun dommage sur les infrastructures adjacentes.

C’est dans cette optique que des murs de soutènement sont en train d’être érigés  sur les rivières Nyabagere et Gasenyi. Ce qui enchante les riverains. « Maintenant je suis tranquille, je ne crains  plus que ma maison soit emportée par des courants d’eau  », se réjouit un riverain qui regarde  les ouvriers de l’entreprise de construction ERCON construire les murs de soutènement sur la rivière Nyabagere. Cet habitant du quartier Mutakura informe qu’à chaque fois que l’orage arrive, la peur le prend au ventre. Il craignait pour la sécurité de sa maison et de sa famille .Il indique cela en se référant sur ce qui s’est passé dans le quartier Gatungura quand la rivière Gasenyi a débordé et a décimé les vies humaines sans compter les constructions emportées. Il remercie donc le gouvernement du Burundi pour avoir pensé à la construction de ces murs de soutènement avant que les infrastructures  environnantes  ne s’effondrent.

Même son de cloche à la direction de l’école technique Kimbanguiste dont certaines salles de classe étaient sur le point de s’effondrer sous la menace de la rivière Nyabagere. Simon Kapelekwa, responsable paroissial de l’église Kimbanguiste de Mutakura dont relève cette école, d’un air rassurant, il fait savoir : « Nous avions peur pour la sécurité de nos élèves. Sur ce, nous avions dû abandonner certaines salles de classe de peur qu’ils puissent s’effondrer emportant les vies des élèves. Maintenant, on n’a plus peur. Nos infrastructures  et nos élèves sont en sécurité  »

Un budget t de 9.5 millions USD pour réaliser les travaux.

Dr Catherine Bucumi Sommer, DG ABUTIP : «PURI concerne la canalisation des rivières Gasenyi, Nyabagere, Kinyankonge, l’assainissement du quartier Carama et la protection de la station d’épuration de Buterere »

Dr Catherine Bucumi Sommer, Directeur Général de l’Agence Burundaise pour les Travaux d’intérêt Public (ABUTIP) indique que  la construction de ces murs s’inscrit dans le cadre d’un Projet d’Urgence pour la Résilience des Infrastructures (PURI). Ce dernier concerne, d’après elle, la canalisation des rivières Gasenyi, Nyabagere, Kinyankonge, l’assainissement du quartier Carama et la protection de la station d’épuration de Buterere. Elle fait savoir que ce projet est financé par la Banque Mondiale à hauteur de 9.5 millions d’USD. Elle informe que parmi les 9.5 millions de USD figurent ceux destinés au renforcement des capacités de la direction de la protection civile, une des plateformes de  gestion des risques des  catastrophes  naturelles. De plus, ajoute-elle, il y a un fonds de contingence d’un 1.5 million USD qui sera déclenché en cas d’urgence.

Pour ceux qui pensent que les travaux ont commencé tardivement, Dr Bucumi indique  que l’accord de financement a été  signé en  2016. Cependant, les activités ont commencé en février 2017 c’est-à-dire que pendant cette période, l’ABUTIP a  procédé à l’indemnisation des populations touchées par les travaux que cette agence va exécuter. Pour le moment, on est sur le stade du terrassement. Nous voulons accélérer les travaux avec la saison sèche parce que c’est  difficile d’exécuter de tels travaux pendant la saison des pluies, précise-t-elle.

Nonobstant, Dr Bucumi affirme que le budget prévu  du financement ne suffit pas pour faire parvenir la rivière Nyabagere au lac Tanganyika. De surcroît, deux bassins de rétention ont été prévus pour retenir l’eau. Il s’agit d’un bassin situé à la limite de Carama et Gahahe où était érigée l’église libre méthodiste et  l’autre en amont de la station d’épuration de Buterere. C’est lorsque les travaux arriveront à moitié que l’ABUTIP demandera un  financement additionnel pour renforcer la station d’épuration et aller jusqu’au lac Tanganyika.

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Menace évidente ?

Menace évidente ?

Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 656

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Menace évidente ?

    Menace évidente ?

    Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.
  • Journal n° 656

  • Dossiers Pédagogiques