Société

Processus de décentralisation : Le chemin à parcourir est encore long

La gestion des ressources humaines et financières ainsi que l’interaction ministérielle représentent certains des défis auxquels fait face le processus de décentralisation. Ce processus est censé se terminer en 2027

Dative Ntabomfise, directrice de la décentralisation : « Les communes manquent le personnel qualifié et gèrent mal les budgets».

Le processus de décentralisation a débuté en 2018 et devrait se clôturer en 2027. Cela ressort d’un atelier de consultation interministérielle portant sur les textes d’opérationnalisation de la loi sur le redécoupage administratif de ce mercredi 31 juillet à Gitega, la capitale politique.

« Bien que le processus de décentralisation ait connu des avancées significatives, il reste confronté à de nombreux défis », explique Dative Ntabomfise, directrice de la décentralisation au sein du ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique.

Selon elle, les communes manquent de personnel qualifié et gèrent mal les budgets. Mme Ntabomfise attribue cette situation au recrutement de personnel incompétent dans les communes. « Les comptables ne maîtrisent pas la comptabilité. Ce qui oblige souvent les administrateurs à intervenir pour les aider. Lors d’une évaluation récente des communes ayant une autonomie financière, parmi les 116 communes évaluées, seules 26 ont réussi à tenir une bonne comptabilité », déplore-t-elle.

Elle ajoute également : « Certaines communes n’ont pas les moyens matériels et financiers nécessaires pour fonctionner. Par exemple, la commune de Vyanda dans la province de Bururi ne dispose pas de marché. »

Absence de réaction réciproque entre les ministères

La directrice de la décentralisation mentionne également le problème d’interaction ministérielle. Par exemple, la Direction Communale de l’Enseignement dépend directement du ministère en charge de l’éducation. Selon elle, les différents ministères n’ont pas la même méthodologie ni les mêmes principes en matière de services à rendre aux collectivités locales. Ce qui désoriente les communautés locales.

Outre cela, Mme Ntabomfise signale la réticence à la réforme, la fuite des responsabilités et le cadre légal de la décentralisation qui reste lacunaire. Elle souligne aussi le conflit d’intérêt entre l’intérêt général et l’intérêt particulier, précisant que certains administratifs priorisent leurs intérêts personnels. Un changement des mentalités s’avère donc nécessaire.

Elle rappelle également que certains ministères ne disposent pas de personnel à redéployer.

À chaque problème, une solution

Pour réussir la décentralisation, Mme Ntabomfise souligne la nécessité de prendre des mesures d’accompagnement du processus, de renforcer les capacités du personnel, de manifester une volonté politique tenace, de développer le sens de responsabilités…

La décentralisation vise à améliorer la gouvernance pour favoriser le développement local.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.

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