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Quand l’utilisation de la dolomie constitue un remède à l’acidité du sol

73% des sols agricoles sont menacés par l’acidité. Cela ressort des recherches réalisées par les experts de la Faculté d’Agronomie et de Bio Ingénierie en collaboration avec l’IFDC. Ils recommandent d’utiliser la dolomie couplée avec la matière organique pour la correction de cette acidité qui constitue un danger pour la production agricole   

Séverin Nijimbere, doyen de la FABI :  » les résultats montrent que 73% des sols cultivables du Burundi sont acides. Et la conséquence majeure est que cette situation affecte beaucoup la production agricole. Le rendement s’amenuise. »

L’Université du Burundi à travers la Faculté d’Agronomie et de Bio Ingénierie en collaboration avec l’IFDC a organisé mardi le 14 mai 2024 un atelier de restitution des résultats du projet Récupération agroécologique des Sols fortement acides et appauvris en éléments nutritifs de la région de haute altitude du Burundi pour accroître la production agricole (RASAB).

Lors de ces travaux, Séverin Nijimbere, doyen de la FABI déplore que les résultats montrent que 73% des sols cultivables du Burundi sont acides. Et la conséquence majeure est que cette situation affecte beaucoup la production agricole. Le rendement s’amenuise.

La dolomie à elle seule ne suffit pas

Il a fait remarquer que les recherches ont aussi montré que l’utilisation de la dolomie associée à la matière organique est le moyen efficace pour parvenir à corriger cette acidité.

Et d’ajouter que le bon dosage lors de l’utilisation de la dolomie est une nécessité pour gagner le pari. Et pour y parvenir, cet expert indique qu’il faut mesurer le PH à l’aide du PH-mètre. Il remercie alors l’IFDC qui a financé ce projet qui a duré seulement une année.

Pourtant, il lui demande de continuer à financer les recherches, car il y a des résultats allant dans le sens de la lutte contre l’acidité dont on a encore besoin.

 La dolomie contribue à l’augmentation de la production agricole

Salvator Kaboneka, professeur à l’Université du Burundi laisse entendre que les résultats montrent que l’utilisation de la dolomie couplée avec la matière organique contribue à l’augmentation du rendement jusqu’ à plus de la moitié.

Pourtant, il confie que cette technique à elle seule ne suffit pas. «Il faut planter des arbres agro forestiers dans les champs et y tracer des haies anti érosives pour combattre l’érosion et le lessivage du sol qui sont les causes majeures de l’acidité du sol», argue-t-il. Sinon, tous les fertilisants finissent leur course par se diriger dans les eaux des rivières, des lacs et des océans, explique-t-il.

Salvator Kaboneka, professeur à l’Université du Burundi : »les résultats montrent que l’utilisation de la dolomie couplée avec la matière organique contribue à l’augmentation du rendement jusqu’ à plus de la moitié. »

Il argue que l’acidité du sol est due à une déficience en certains éléments qui sont entre autres le Calcium et le Magnésium, présents notamment dans la dolomie. Tous les plateaux centraux et la crête Congo-Nil sont fortement acides (pH< 5,5) sauf certaines parties de la plaine de l’Imbo, des dépressions du Nord et du Kumoso en particulier.

La plupart des sols du Burundi ont un PH inférieur à 5,5

Etant donné que la plupart des sols ont un PH inférieur à 5,5, Kaboneka fait savoir que l’état des lieux de l’acidité des sols est alarmant car, à ce niveau, la majorité des éléments nutritifs essentiels sont déficients. Ce qui signifie que la plante doit mourir de faim, alerte Kaboneka. Et d’ajouter qu’à ce stade, la plante est malnutrie.

Selon Kaboneka, la réponse adéquate pour corriger l’acidité du sol consiste à apporter les éléments qui ont été perdus par l’érosion et par l’exportation. Et ces éléments qui sont très vulnérables sont notamment le Magnésium et le Calcium, présents dans la dolomie. Selon lui, on doit disponibiliser ces éléments pour combattre l’acidité du sol.

Ces derniers chassent l’aluminium et le neutralisent.  Une autre piste de solution est l’utilisation de la matière organique, fait remarquer Kaboneka. Elle neutralise aussi l’aluminium qui est l’agent causal de l’acidité des sols. Selon toujours lui, cela s’ajoute à l’utilisation des engrais chimiques et de la mise en œuvre de la politique de lutte anti érosive.

La dolomie, le point d’entrée pour booster la production agricole

Cet expert en agronomie fait savoir que la dolomie qui était auparavant reléguée au second plan doit désormais être la base pour booster la production agricole, car il estime que la production agricole de votre pays peut être multipliée par trois.

Pour cela, elle doit constituer le point d’entrée dans le développement du secteur agricole. Au moment où l’Etat s’est décidé de promouvoir le développement du secteur agricole, Kaboneka demande que l’utilisation de la dolomie soit une obligation dans l’optique de booster la production agricole.

31 932 tonnes de dolomie ont été distribuées dans 15 provinces du pays par l’IFDC

Oscar Nduwimana de l’IFDC a fait savoir que 31 932 tonnes de dolomie ont été distribuées dans 15 provinces du pays précisément dans 40 communes sur 123 collines de la zone d’intervention. 17 113 ha des terres acides ont été corrigées.   Et les bénéficiaires sont estimés à 78 602. Quelques PH‐ mètres ont été distribués par cette ONG. Et certains agents ont même été formés sur l’utilisation de ces derniers.

Oscar Nduwimana de l’IFDC :  » 31 932 tonnes de dolomie ont été distribuées dans 15 provinces du pays précisément dans 40 communes sur 123 collines de la zone d’intervention. 17 113 ha des terres acides ont été corrigées. « 

Il indique que l’IFDC s’est engagé à lutter contre l’acidité du sol il y a cela des années. En 2013 et en 2021, cette ONG en collaboration avec l’ISABU a produit des cartes d’acidité du sol qui donnent des orientations sur la maîtrise de ce fléau.  Il a signalé que cette ONG a promis de continuer à financer les recherches pour booster la production agricole si on parvient à trouver les moyens.

Que disent les participants?

Les participants audit atelier se réjouissent des recherches réalisées par les experts de la FABI et de l’ IFDC. Ils demandent à l’Etat de s’impliquer beaucoup plus dans la lutte contre l’acidité du sol dans l’optique de booster la production agricole, car plus de 90% de la population burundaise vivent de l’agriculture.

«Que les directeurs des Bureaux provinciaux de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage et les agronomes s’impliquent dans la sensibilisation de la population pour l’inciter à utiliser la dolomie», recommandent‐ ils.

Qu’au moins chaque colline ait un PH‐ mètreǃ

Selon toujours ces derniers, au moins chaque colline devrait avoir du PH‐ mètre.  «Il est cher, mais, l’Etat peut subventionner cela comme il le fait pour les engrais chimiques», précisent-ils.

Clément Ndikumasabo, directeur général de la vulgarisation au ministère en charge de l’agriculture se réjouit des résultats de ces recherches de la FABI en collaboration avec l’IFDC et promet d’en tenir compte pour corriger l’acidité du sol dans l’objectif de booster la production agricole.

Pour gagner le pari, il a précisé que la sensibilisation de la population sur l’utilisation de la dolomie et de la matière organique est une urgence. De plus, doter les producteurs de PH‐mètres qui leur permettent de mesurer le PH est aussi utile.

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Journal Burundi Eco.

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