Entrepreneuriat

Rumonge : Rencontre avec une fille dite « Amie des détenus »

Elle détient un kiosque près du commissariat de police et approvisionne régulièrement les détenus du cachot de ce commissariat en produits essentiels. Beaucoup de gens saluent son initiative, son courage et son attachement aux détenus

De teint noir, souvent souriante et de courte taille, Rahamatu Tuyizere alias Lilly tient un kiosque près du commissariat de police de Rumonge depuis deux ans. Elle vend des produits de première nécessité dont le lait, le pain, les jus, l’eau minérale, les unités de recharge, les limonades, le savon etc.

Après avoir terminé les humanités, section juridique au lycée islamique de Rumonge, elle s’est lancée dans une activité commerciale pour gagner sa vie et au fur du temps, elle côtoie chaque jour des détenus et cela lui passionne a-t-on appris des sources policières.

Chaque jour, lors des heures de visite, Lilly vend du pain, du lait, de l’eau, des savons et des serviettes hygiéniques pour les femmes détenues qui ont des moyens financiers. Elle participe d’une manière ou d’une autre à la résolution du problème de ravitaillement des détenus qui n’ont pas de familles sur place selon les mêmes sources.

Rahamatu Tuyizere alias Lilly : « Après mes études, j’ai loué un kiosque près du commissariat de police de Rumonge pour aider les détenus à s’approvisionner sans problèmes »

Elle est surnommée « Amie des détenus » par les détenus de ce cachot, car elle leur apporte chaque jour les produits essentiels dont ils ont besoin précisent les sources policières.

Un ancien locataire de ce cachot originaire de la province de Gitega est passé un jour la voir pour la remercier pour les services qu’elle rend au quotidien aux détenus

Il indique que les détenus qui ont de l’argent vivent dignement dans ce cachot grâce aux œuvres de Lilly qui ne sont pas uniquement commerciales du fait qu’elle fait des plaidoiries pour les détenus injustement arrêtées afin qu’ils soient libérés.

Elle prodigue aussi des conseils aux détenus et oriente leurs familles afin que leurs dossiers soient confectionnés et instruits dans les délais réglementaires, a-t-on appris des détenus relaxés.

C’est très passionnant d’être en face des gens privées de liberté

Rencontrée à l’intérieur de son kiosque, Rahamatu Tuyizere alias Lilly indique qu’après avoir terminé ses études, elle s’est lancée dans le commerce en vendant certains produits dans son kiosque qui se trouve à côté du commissariat de police.

Elle indique s’être familiarisée petit à petit avec les détenus du cachot et se dit très passionnée par le travail de rendre des services aux personnes privées de liberté.

Les détenus relaxés lui font des compliments de reconnaissance et de gratitude, a-t-elle précisé.

Elle indique savoir écouter, orienter et même assister une personne privée de liberté. Elle aspire suivre une formation en droits de l’homme pour mieux faire cette assistance.

Une mère avec un bébé qui venait d’être libérée a remerciée Lilly d’avoir donné du lait à son bébé à crédit pendant les 4 jours qu’elle venait de passer au cachot et lui a promis de revenir le lendemain muni de son argent.

Un défenseur des droits de l’homme qui a requis l’anonymat salue le travail de cette jeune fille. Selon lui, la police judiciaire éprouve un problème de ravitailler les détenus qui sont dans les cachots car, en principe, la police n’a pas de budget alloué à l’alimentation des détenus. Pour remédier à cette situation, elle demande aux personnes qui ont fait emprisonner les gens de les ravitailler mais cela n’est pas suivi d’effet.

Les nouveaux détenus qui entrent au cachot sont obligés de payer « les frais de bougie » qui sont évalués entre 5 000 FBu et 30 000 FBu et si ce détenu manque cette somme d’argent, il est battu ou on lui inflige des traitements inhumains et dégradants à l’intérieur du cachot, selon ce défenseur des droits de l’homme.

Il indique que normalement la détention est une exception et la liberté est la règle.

Ce défenseur demande au Gouvernement de penser comment les détenus dans les différents cachots des communes ou commissariats provinciaux puissent être ravitaillés en nourriture.

A propos de l'auteur

Felix Nzorubonanya.

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