Du bon vent des Spring meetings sur l’économie burundaise. Les autorités viennent de décrocher un accord avec le Fonds Monétaire International pour un crédit de plus de 260 millions USD. De quoi soutenir les réformes macroéconomiques en cours.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Le retour du gendarme financier après sept ans de divorce constitue une lueur d’espoir pour le Burundi. Cependant, rien n’est gagné. Il s’agit d’un accord préliminaire sur lequel le conseil d’administration du FMI doit s’y pencher avant de donner son feu vert. Ce prêt stratégique vise notamment à soutenir un ensemble de politiques macroéconomiques bien calibrées pour rétablir la viabilité extérieure, renforcer la viabilité de la dette. « L’accord ad-referendum devra être soumis à l’approbation de la direction du FMI et à l’examen du conseil d’administration de l’institution », apprend-on du communiqué.
Le FMI vient de sauver in extremis l’économie burundaise au bord du gouffre. Certains pessimistes annonçaient déjà la faillite de l’Etat avec la crise des devises qui perdure alors que d’autres anticipent sur une éventuelle dévaluation de la monnaie burundaise. Tous les indicateurs sont au rouge. Les réserves de change s’amenuisent. Les industries, les importateurs, les investisseurs manquent cruellement de devises pour effectuer des commandes des intrants. Les ménages subissent une pression inflationniste avec la flambée des prix des denrées alimentaires, notamment les céréales. Toujours sur le plan macroéconomique, la dette publique explose pour atteindre plus de 4 000 milliards de FBu en 2022.
Malgré les stratégies mises en place pour accroître les recettes fiscales, le déficit budgétaire est loin d’être maîtrisée et la gestion des finances publiques demeure préoccupante. Le FMI parle d’une faible collecte des recettes due notamment à la modeste retombée des mesures adoptées dans les deux dernières lois des finances. Les experts du FMI évoquent les dépassements au niveau de dépenses publiques imputables en partie à de larges subventions des engrais, précise le communiqué de presse sanctionnant la mission du FMI au Burundi.
Certes, cet accord de prêt permettra d’accroître les réserves de change pour assurer les importations mais, sur le court terme le pays devra réfléchir sur la diversification des exportations. Malheureusement, le pays n’est pas un bon élève dans la gestion de l’aide au développement alors que cette dernière constitue une bonne source de devises. En empruntant les propos du professeur émérite Léonce Ndikumama, le gouvernement doit améliorer sa capacité d’absorption des financements parce que les bailleurs de fonds tiennent compte de ce critère pour financer les projets de développement.
« Les retards dans le démarrage des projets de développement n’encouragent pas les autres partenaires à financer le développement », a-t-il conclu lors des assises du forum national sur le développement.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.