L’inflation non maitrisée constitue un danger pour l’économie. Elle est tirée par la détérioration des indicateurs macro-économiques. L’instabilité économique perdure malgré les initiatives prises pour redresser la situation économique. Le pays est en mode pénurie alors que le budget de l’Etat augmente chaque année en même temps que la dette publique. La dépréciation continue du BIF impacte tous les secteurs. Le marché de change s’affole et la valeur du BIF s’effondre. En début de cette semaine, la valeur du billet vert a franchi la barre des 7000 FBu l’unité.
La détérioration des termes de change entraine la pénurie et/ou la cherté des produits stratégiques dont le carburant et les médicaments. Les consommateurs assistent impuissamment à la flambée des prix qui touchent désormais tous les produits. Ces derniers jours, le prix de la viande explose. Un kilo de steak est vendu autour de 30 000 FBu. La perte de la valeur du BIF par rapport aux shillings tanzaniens a réduit drastiquement les importations de vaches. Il importe de signaler que la Tanzanie demeure le principal fournisseur du bétail. Les industries locales révisent régulièrement les prix en fonction du cout de production en nette augmentation. Malgré les subventions du gouvernement, les entreprises publiques ne sont pas du tout épargnées. Le prix du sucre a été restructuré. Les consommateurs adoptent un comportement rationnel en se focalisant sur les produits moins chers ou retardent leurs achats. Ce qui retarde l’impact des reformes macro-économiques entreprises.
La consommation du sucre a connu une augmentation exponentielle avec la création des unités agroalimentaires et des pâtisseries. Pour satisfaire la demande, la Sosumo fait recours aux importations. Chaque année, le pays dépense des dizaines de millions de dollars pour importer une quantité supplémentaire de plus de 40 000 tonnes de sucre.
La production annuelle dépasse rarement les 20 000 tonnes de sucre. Le gouvernement a tenté de nouer des partenariats avec des investisseurs ougandais pour redynamiser la société sucrière publique installée dans la plaine de Kumoso depuis 1988. Le projet de redynamisation de la SOSUMO a fait objet de débat à la chambre haute du parlement. Le ministre de l’Agriculture n’a pas réussi à convaincre les sénateurs. Pour eux, cette dernière affiche des contreperformances dues à la vétusté des équipements. L’Etat devrait autoriser cette société à contracter des crédits pour son extension et sa modernisation.
Le gouvernement est conscient que la production de la Sosumo reste faible pour satisfaire la demande locale. Il encourage d’autres investisseurs à implanter d’autres sucreries pour compléter la production de la Sosumo. Dans un contexte de pénurie criante des devises, la récente détaxation du sucre a favorisé les importations de ce produit, mais il n’est pas à la portée de toutes les bourses.
Le projet de réhabilitation et de modernisation-extension de la Sosumo est tombé en disgrâce. Il visait notamment à réhabiliter les équipements de l’usine devenus obsolètes. A terme, la production annuelle du sucre devrait atteindre 35 mille tonnes. Le coût de l’investissement était estimé à plus de 132 milliards de FBu.
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