La transformation agroalimentaire est désormais une préoccupation du gouvernement. L’objectif est de valoriser la production agricole locale via la transformation pour permettre aux producteurs d’en tirer profit
Le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a organisé un atelier d’échange sur la transformation des produits agricoles et d’élevage au Burundi le 15 mars 2019 au chef-lieu de la province Kayanza. A cette occasion, les propriétaires des différentes unités de transformation agroalimentaires ont fait savoir que ce secteur est confronté à beaucoup de défis.
L’électricité, un défi majeur
Le manque d’électricité a un impact négatif sur la production. A titre d’exemple, les produits laitiers ne résistent pas à cette situation. Ils doivent être conservés dans des frigos qui nécessitent toujours de l’électricité. A défaut de l’énergie électrique, ces produits sont voués à la pourriture. Cette situation se présente au moment où le document de la politique nationale de l’emploi précise que l’offre d’énergie devrait satisfaire 90% des besoins des foyers et 100% de ceux des entreprises avant 2020.

La certification, une entorse à la transformation agroalimentaire
La certification est aussi un défi majeur pour les opérateurs économiques qui se sont déjà lancés dans la transformation agroalimentaire. Ils font savoir que c’est la raison pour laquelle la plupart des unités de transformation agroalimentaires travaillent dans l’informel. De surcroît, le manque de capital leur fait défaut.
Le gouvernement engagé à inverser la tendance
Déo Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a précisé que le gouvernement s’engage désormais dans la valorisation du secteur de la transformation agroalimentaire. Il est fier du fait que la récolte a augmenté dans toutes les provinces du pays.

Nonobstant, il éprouve un sentiment d’amertume du fait que cette manne ne cesse de se transformer en défi au lieu d’être une opportunité suite au manque de marché d’écoulement immédiat des produits issus de la transformation agroalimentaire. C’est pour cette raison que le gouvernement veut apporter une main visible dans la transformation pour résoudre ce problème. A cette occasion, il a demandé au CNTEA de s’impliquer dans la transformation des feuilles de haricot et de manioc pour qu’elles soient conservables pendant une longue période.
Concernant les défis auxquels ce secteur est confronté, il les a tranquillisé qu’il va adresser une correspondance à son homologue ayant le commerce, l’industrie et le tourisme dans ses attributions pour résoudre le problème de la certification.
Pour ceux qui ont de bons plans d’affaires et qui ont besoin de financements, Rurema a fait remarquer qu’un montant de 50 milliards de FBu accordé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) a été déjà disponibilisé. Les premiers sélectionnés pourront bénéficier des crédits vers le mois d’avril de cette année à un taux de 5% alors qu’il est de 19% dans les institutions de microfinance et les banques commerciales. De plus, il les a informés qu’il y a un projet de la Banque Mondiale qui finance à 80% les plans d’affaires jugés bancables. Rurema a aussi affirmé que le ministère qu’il chapeaute va aider toute personne morale ou physique qui veut investir dans le secteur de la transformation agroalimentaire à bénéficier des exonérations. Il a précisé que le gouvernement va nouer des relations avec les partenaires techniques et financiers pour réussir ce pari.
Rurema a profité de cette occasion pour visiter l’unité de transformation de la banane dénommée «Imena Burundi» située à Kayanza précisément sur la colline Nyagisozi. Elle produit aujourd’hui trois catégories de boissons. Les vins produits sont entre autres Mbanza de 33 cl avec 12% d’alcool, Nezerwa de 33 cl avec 14% d’alcool et Hozagara de 33 cl avec 16% d’alcool. Cette usine fabrique aussi les liqueurs de banane comme Akabirya de 205 ml avec 40% d’alcool, Super Rafiki de 205 ml avec 42% d’alcool et Karibu de 250 ml avec 40% d’alcool. On produit aussi Raha Tangawizi de 50 cl sans alcool. Il a invité tout le monde de lui emboîter le pas.
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