Société

Il faut avoir un oeil critique sur les discours divisionnistes des dirigeants 

Les leaders d’opinion utilisent des propos divisionnistes pour leurs fins. Certains habitants de Nyanza lac l’ont bien compris. Et pour le sociologue Blaise Izerimana, la population doit dépasser les intérêts de certains leaders qui sèment la division dans la communauté.

Blaise Izerimana, socio-anthropologue :« un peuple non informé devient la proie facile des dirigeants qui propagent les messages de haines divisionnistes ».

La commune Nyanza-lac n’est pas épargné par les propos qui divisent la société. Ces derniers expliquent que ces propos sont tenus par les leaders d’opinion, surtout les leaders des partis politiques incitant à leurs membres à s’en prendre à leurs adversaires politiques en les qualifiant d’ennemis de la nation, de méchants, d’hypocrites, d’espions, de dangereux criminels, etc. »

Nyandwi, un habitant de Mayengo témoigne que ces discours sont chaque fois accompagnés d’un message exhortant leurs partisans à ne plus cohabiter avec ceux qui sont considérés comme des adversaires. Il explique que ce genre de discours se manifeste à l’approche des élections.

Pour Nyandwi et les autres habitants de Mayengo, la raison de cette attitude s’explique par la peur de perdre les élections et donc les dividendes que ces leaders tirent des postes qu’ils occupent.

Ce genre de discours, une bombe à retardement

Les gens qui écoutent ces discours qui divisent ne développent pas l’esprit critique. Blaise Izerimana, socio-anthropologue explique que des gens, sur fond d’appartenance à leurs partis politiques ou groupes, peuvent se dresser les uns contre les autres et se livrer à des actes de violence comme le kidnapping voire s’entretuer. Il rappelle également que dans le passé du Burundi, toutes les violences qui ont eu lieu ont débuté par des messages de haine propagés par des leaders politiques, religieux, etc.  

Selon lui, ces discours tendancieux, pleins de haine, visent à séparer les gens et à semer la haine au sein de la communauté pour atteindre tel ou tel autre objectif, mais avec risque d’aboutir à la violence. « Les membres des différents partis se regardent en chien de faïence. Le vivre-ensemble devient impossible, laissant place à l’animosité », déplore-t-il.

Dépasser les intérêts des dirigeants

Pour le socio-antropologue Izerimana, la population devrait être au courant des enjeux qui se cachent derrière les discours des dirigeants. « Nous sommes dans une société où certains individus visent leurs intérêts sans se soucier de ceux des autres. Certains responsables des groupes n’ont pas peur de propager des messages de haine pouvant même être facteurs de violence entre les groupes adversaires », explique-t-il.

 Selon lui, la population, quelques soient les différents groupes ou partis politiques auxquels elle adhère, doit rester unie et dépasser les intérêts de certains leaders qui sèment la division dans la communauté.

A l’Etat, le socio-anthropologue Izerimana, recommande de punir sérieusement ceux qui véhiculent des discours qui dressent la population les uns contre les autres et d’envisager une sensibilisation auprès de la population pour qu’elle soit sensible aux messages haineux. « Un peuple non informé devient la proie facile des dirigeants qui propagent les messages de haine divisionnistes », fait-il savoir.

Onesphore Niyongendako, secrétaire permanent de la commune Nyanza lac affirme qu’en tant qu’administratif si de tels cas se manifestent, le coupable sera puni conformément à la loi. « Nous demandons à la population de toujours veiller à ce que les dirigeants ne perturbent et ne les divisent pas.

 

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A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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