Agriculture

Le thé : une culture traditionnelle d’exportation qui bat en retraite

Le thé du Burundi figure parmi les cultures qui génèrent des devises pour le pays et occupe une place de choix sur le marché extérieur. Néanmoins, cette culture se voit presque dévaloriser. Les complexes théicoles font face à de nombreux défis, ce qui freine les théiculteurs à mieux produire.

Complexe théicole de Rwegura implanté dans la commune Muruta de la province Kayanza

Créée en 1971, l’Office du Thé du Burundi contribue substantiellement au trésor public. Sa principale mission est d’encadrer la production du thé au Burundi à travers les petits producteurs, la gestion des plantations industrielles, la transformation et la commercialisation du thé sec…Cet office a ainsi pour rôle de promouvoir la théiculture au Burundi, et partant, de contribuer à l’apport en devises au pays et de procurer des revenus aux théiculteurs. Pourtant, les défis qui hantent ce secteur sont nombreux et les théiculteurs se plaignent aussi des prix de vente non rémunérateurs du thé.

  La production du thé en dents de scie

La production du thé burundais se focalise exclusivement sur le thé noir. Il est essentiellement produit par de petits producteurs puisque 300 000 d’entre eux possèdent 78% des surfaces emblavées.

La production est toutefois rendue difficile par la faiblesse des infrastructures énergétiques et routières ainsi que par des limitations écologiques telles que l’érosion des sols, le changement climatique et la sécheresse. Au deuxième trimestre 2023, la production du thé sec a augmenté de 5,1% par rapport à la même période de l’année précédente, passant de 3.276 à 3.441 tonnes grâce à la bonne pluviosité.

 Quid de la transformation ?

L’Office du Thé du Burundi (O.T.B) effectue la transformation du thé sur les cinq sites de production, à savoir : Buhoro, Rwegura, Teza, Tora et   Ijenda.

  Qu’en est-il de la commercialisation et de l’exportation du thé ?

95% de la production du thé est exportée. L’exportation se fait à 80% à travers les ventes aux enchères de Mombassa tandis que le reste est vendu directement entre producteurs et acheteurs.

Le rapport de la Banque de la République du Burundi (BRB), à partir des données du comité tripartite des statistiques du commerce extérieur montre qu’en 2023 le taux d’exportation du thé a augmenté par rapport à celui de 2022. Pour le 2 ème trimestre de l’année 2022, le thé a été exporté pour une valeur de 12 295 ,7 millions de FBu.

Selon le bulletin trimestriel des statistiques de l’Office Burundais des Recettes (OBR) du 2ème trimestre 2023, la valeur d’exportation du thé était de 15 108,5 millions de FBu, soit 23,2%.

Les deux principaux objectifs de la commercialisation du thé au Burundi sont : suppléer aux revenus des théiculteurs et contribuer substantiellement à l’apport en devises pour le pays.

  Les défis qui hantent le secteur théicole

Le complexe théicole de Rwegura implanté dans la commune Muruta de la province Kayanza travaille à perte suite au manque d’équipements, à savoir : les machines modernes, les véhicules pour transporter la récolte et les sacs pour la conservation. Les théiculteurs s’en inquiètent aussi tout en justifiant que les équipements sont vétustes, surtout les machines qui datent de la création de cette usine en 1972.Ils ajoutent aussi qu’ils ne reçoivent pas au moment opportun les engrais pour fertiliser leurs théiers.

Ainsi, la mauvaise cueillette, les mauvaises conditions de transport, la mauvaise manutention, le non respect des paramètres d’usinage et la défaillance des équipements sont les causes majeures de la dégradation de la qualité du thé burundais. Le gouverneur de la province de Kayanza Rémy Cishahayo sollicite l’intervention du gouvernement pour que ces équipements soient fournis à cette usine d’autant plus que la récolte est prometteuse dans les communes de Muruta, Kabarore et Matongo et que l’usine doit se tenir prête pour la transformation.

Les réformes en cours

Pour qu’il y ait un meilleur rendement du thé, l’Office du Thé du Burundi est entrain de réhabiliter les complexes textiles. Dans ce sens, certains équipements d’usinage commandés et réceptionnés sont en cours d’installation ainsi que l’installation de deux lignes complètes d’usinage à Ijenda et Tora en cas de forte production. Comme équipements, on peut aussi noter 185.850 sacs en multiwalls et 38.880m de tissus americané pour les pépinières.

Cependant, 400 mètres de tapis convoyeurs,500 cabans (manteaux des cueilleurs),600 enveloppes pour échantillon de thé et 30.000 sacs en nylon sont en cours de livraison à tous les complexes théicoles, à savoir : Rwegura, Teza, Tora, Ijenda et Buhoro).        

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A propos de l'auteur

Aline Niyibigira.

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