Finance

BIJE, en route pour financer les projets des jeunes

Bien que la BIJE soit officiellement inaugurée depuis 2020, ce n’est que le 6 janvier 2021 qu’elle a démarré les activités bancaires pour sa clientèle. Elle n’a pas non plus commencé à octroyer des crédits aux jeunes Burundais. Mais il y a espoir, car les préparatifs vont bon train

Au cours de la Conférence Nationale de la Jeunesse organisée à Gitega du 8 au 9 avril 2021 par le ministère en charge de la jeunesse, la Banque d’Investissement pour les Jeunes (BIJE) a eu l’occasion d’expliquer à l’audience les services qu’elle propose aux jeunes Burundais. « La BIJE est là pour soutenir les projets des jeunes qui ont une ambition de démarrer des activités génératrices de revenus », a indiqué Sixte Niyuhire, administrateur directeur général de la BIJE. Avant d’ajouter que cette banque se focalise généralement sur les projets élaborés par les jeunes eux-mêmes, particulièrement ceux qui sont regroupés dans des coopératives ou des associations. Ces projets doivent cadrer avec les activités génératrices de revenus issus des secteurs porteurs de croissance (agropastorale, transformation ou commerce des produits agricoles et pastoraux) ainsi que d’autres secteurs bénéfiques à la nation, notamment l’artisanat et l’environnement.

Selon toujours l’A.D.G de la BIJE, cette institution collabore avec toutes les catégories des jeunes ; les non instruits comme les intellectuels. Mais, jusqu’à présent, ce sont les jeunes chômeurs qui présentent beaucoup de dossiers en vue de contracter des crédits. Par rapport aux dossiers que la banque est en train de traiter, les crédits que les jeunes sollicitent culminent à 2,7 milliards de FBu. Pourtant, la BIJE ne dépassera pas le plafond de 50 millions de FBu par projet. Exceptionnellement, dit-il, quand un projet est très intéressant et beaucoup plus bénéfique à l’intérêt général, il pourra bénéficier d’un peu plus que cela. Il recommande aux jeunes d’élaborer des projets qui ne demandent pas des frais colossaux, mais plutôt des montants faciles à rembourser.

Sixte Niyuhire, ADG de la BIJE : « En collaboration avec l’API, la BIJE a organisé à l’endroit des jeunes des formations régionales en entrepreneuriat et en élaboration d’un plan d’affaires bancable ».

Elaboration des projets, un défi pour les jeunes

Pour M. Niyuhire, les jeunes ne sont pas expérimentés dans la confection et la gestion des projets à cause du système éducatif burundais qui ne dispose pas de ce genre de choses dans ses programmes. « La plupart des projets que les jeunes nous apportent ne le sont pas au vrai sens du terme. Ils ne sont que de nom. La plupart des jeunes ne savent pas comment transformer un défi ou un problème en une opportunité en vue de créer une structure qui peut apporter des solutions à ce problème », précise-t-il.

Pour ce faire, en collaboration avec l’Agence de Promotion des Investissements (API), la BIJE a organisé des formations régionales pour les jeunes, du 15 mars au 9 avril 2021. Ces deux institutions ont mis en œuvre des initiatives pour faire bénéficier aux jeunes regroupés en associations, coopératives ou entreprises une formation en entrepreneuriat et en élaboration des plans d’affaires en vue de faciliter leur éligibilité aux crédits qu’offre le secteur bancaire burundais, particulièrement la BIJE.

A travers tout le pays, 391 jeunes représentant les regroupements des jeunes en associations, coopératives ou entreprises ont été formés. 100 sont de la région Centre-Est (Karusi, Gitega, Ruyigi, Muramvya et Cankuzo), 95 de la région Ouest (Bubanza, Cibitoke, Bujumbura et Bujumbura Mairie), 98 sont de la région Nord (Ngozi, Kirundo, Muyinga et Kayanza) et 98 de la région Sud (Makamba, Mwaro, Rumonge, Bururi et Rutana).

A la fin de la formation, les participants ont présenté des projets et les meilleurs ont été retenus et seront accompagnés pour leur finalisation afin d’accéder au financement octroyé par la BIJE. Les projets retenus sont au nombre de 97. La province qui en a produit beaucoup est Karusi (10), tandis que les provinces qui en ont peu sont Muyinga, Makamba et Rumonge qui ont eu chacune 3 projets retenus.

Qu’en disent les jeunes ?

Les jeunes de la ville de Bujumbura qui se sont confiés au micro de Burundi Eco saluent l’initiative de la BIJE qui est entreprise en faveur de la jeunesse burundaise, particulièrement les chômeurs. Malgré tout, les défis persistent. « Même si l’API est habituée à former les jeunes en entrepreneuriat, le chemin est encore long parce que pas mal de jeunes chômeurs sont nuls en matière d’élaboration des projets », précise le prénommé Claude qui fait le transfert de la monnaie électronique Ecocash et Lumicash. Il ajoute que même les 40 000 FBu que l’API exige pour l’enregistrement d’une entreprise sont toujours énormes.

Le prénommé Amir de Buyenzi, quant à lui, demande à la BIJE d’ouvrir des agences dans d’autres provinces pour qu’elle soit facilement accessible à tous les jeunes du pays. Jusqu’à présent, la BIJE n’a pas encore commencé à octroyer des crédits aux jeunes, mais M. Niyuhire fait savoir que le traitement des premiers dossiers est en cours. Bientôt, elle va commencer à financer les projets que les jeunes ont présentés.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Des initiatives à faible portée

Des initiatives à faible portée

Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 609

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

  • éditorial

    Des initiatives à faible portée

    Des initiatives à faible portée

    Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.
  • Journal n° 609

  • Dossiers Pédagogiques