Elevage

Bururi-Elevage : La stabulation permanente porte déjà des fruits

Dans la commune de Bururi, la loi sur la stabulation permanente et l’interdiction de la divagation des animaux domestiques porte déjà des fruits. Reconnue dans le passé comme une commune où s’observait le phénomène de feux de brousse, cette dernière est actuellement épargnée de cette calamité. Presque toutes les collines en sont exemptées. La loi sur la stabulation permanente est venue renforcer cet acquis   

Les collines de la commune Bururi n’ont pas été touchées par le phénomène de feux de brousse comme à l’accoutumée.            « Avant, les collines étaient volontairement brûlées par les éleveurs pour avoir des pâturages frais pour leurs troupeaux, surtout les vaches. Mais avec la loi sur la stabulation permanente, les troupeaux vont rester cloîtrer dans les étables, donc même si on brûle les collines, les troupeaux ne vont pas en profiter », nous confie un habitant de la colline Mudahandwa dans la zone Bururi.

Même son de cloche chez un autre habitant de la colline Mugozi. Et d’ajouter : « Si tu brûles ta colline, il sera facile pour l’administration de te traquer ». Dans le passé, ces collines étaient touchées par le phénomène de feux de brousse. Toutefois, les éleveurs s’inquiètent de ne pas avoir de quoi nourrir leurs vaches dans un futur proche.

La politique de la stabulation permanente permet de préserver l’environnement.

Une mesure floue pour la population

« Les explications sont nombreuses. Certains disent que les troupeaux vont rester cloîtrer dans les étables, d’autres disent qu’on peut clôturer sa colline et y mettre ses troupeaux. Nous n’avons pas d’amples informations sur cette mesure », explique R. M, un homme rencontré sur la colline Mudahandwa. Et de proposer que l’administration devrait se mobiliser pour sensibiliser la population sur cette mesure.

Rémy Ndayubaha, conseiller du gouverneur chargé du développement se réjouit que jusqu’à présent, la population ait respecté la loi sur la stabulation permanente. « Actuellement, on ne constate pas de divagation des vaches sur les collines », précise-t-il tout en ajoutant que la population est consciente des inconvénients que présentent les feux de brousse sur l’environnement.

Selon lui, les éleveurs peuvent recourir au système de paddocking qui consiste à subdiviser une prairie en parcelles appelées paddocks, permettant ainsi une gestion rationnelle des pâturages. Les étables se trouvent à l’intérieur de la prairie. Les troupeaux doivent y rester le matin et le soir afin d’éviter des mouvements de va et vient sur les collines.

Toutefois, le conseiller du gouverneur chargé du développement reconnait que les éleveurs de la province de Bururi font face à de nombreux défis liés à cette mesure dont l’insuffisance des pâturages. Actuellement, ils n’ont pas de fourrages suffisants à donner à leurs vaches. La race des vaches élevées pose également problème. « La majorité de la population possèdent des vaches dites traditionnelles de races non améliorées », fait-il savoir tout en ajoutant qu’il sera difficile que cette mesure porte des fruits étant donné que ces types de vaches ne donnent pas de grandes quantités de lait.

L’introduction des vaches de races améliorées, une meilleure solution

Gloriose Niyubahwe, directrice provinciale de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage précise que l’introduction de nouvelles races améliorées des vaches est la meilleure solution pour faire face à ces défis. Elle demande aux intervenants dans le développement de la province d’aider dans l’introduction des races améliorées dans cette entité. « Par exemple, l’ISABU pourrait octroyer des taureaux géniteurs aux grands éleveurs afin qu’il y ait multiplication des races améliorées », explique-t-elle. Mme Niyubahwe recommande à la population de recourir au système d’insémination artificielle pour mélanger les races.

La loi portant stabulation permanente et interdiction de la divagation des animaux domestiques est entrée en vigueur depuis le 04 octobre 2021. L’article 33 de cette loi précise que tout éleveur dont le bétail est trouvé en circulation irrégulière ou en état de divagation est punissable d’une amende de 5 mille à 10 mille FBu pour les bovins, de 2 mille à 3 mille FBu pour les caprins, les ovins et les porcins.

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A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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