Integration régionale

COMESA : Une des communautés d’intégration régionale qui répondent aux besoins du pays

Dans ses efforts d’intégration régionale, le Burundi bénéficie des appuis appréciables de la part du Secrétariat Général du Marché Commun d’Afrique Orientale et Australe (COMESA). Ces appuis peuvent bénéficier non seulement à l’Etat, mais aussi aux citoyens burundais et en particulier aux opérateurs économiques.  C’est pourquoi les autorités appellent les Burundais et surtout les opérateurs économiques à maximiser les efforts pour tirer profit de ce vaste marché qui englobe 21 pays membres    

Dans le numéro 487 du journal Burundi Eco, nous avons évoqué le contexte de création du COMESA et de ses programmes… Pour le moment, nous allons parler des appuis du COMESA au pays et d’autres bienfaits tirés de ce marché de plus de 500 millions de consommateurs.

BBN, une des institutions burundaises soutenues par le COMESA

Pour Léonard Ntibagirirwa, coordonnateur national du projet Cadre Intégré Renforcé, un programme de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) d’appui au développement du commerce, le COMESA est auprès du pays depuis qu’il est dans le processus d’intégration.

« Avec le soutien de l’Union Européenne, les pays membres du COMESA ont mis en place depuis 2010 un fonds Comesa pour soutenir les efforts des pays membres dans la réalisation de leurs programmes d’intégration régionale et pour compenser leurs pertes de recettes douanières. Pour accéder à ce fonds, le Comesa lançait chaque année un appel à proposition auprès des Etats membres pour faire un état des lieux de la mise en œuvre des programmes d’intégration régionale. Chaque pays faisait son rapport qui était par après évalué par le Secrétariat Général du COMESA en référence à 18 indicateurs de performance préalablement établis.

Léonard Ntibagirirwa, coordonateur national du projet Cadre Intégré Renforcé : «Actuellement, toutes les analyses se font au BBN et le nouvel équipement accordé par le COMESA permet d’effectuer environ 80 analyses supplémentaires».

M.Ntibagirirwa précise que le pays a bénéficié de ces fonds depuis 2012, soit 4 millions 400 mille euros pour le 1er appel à proposition, 8 millions 300 mille euros pour le 2ème appel à proposition, plus de 823 mille euros pour le 3ème appel à proposition et plus de 1 million 158 mille pour le 4ème appel à proposition.

« Toutes ces sommes ont été intégrées au budget de l’Etat », martèle M.Ntibagirirwa.

Pour le 6ème appel à proposition, le pays a reçu 439 000 euros et le Gouvernement a décidé que ces fonds soient orientés vers le Bureau Burundais de Normalisation et Contrôle de la Qualité (BBN). Pour le 7ème appel à proposition, le Burundi n’a rien reçu, n’ayant pas satisfait au niveau atteint des indicateurs de performance. Pour le 8ème appel à proposition, le Burundi a reçu 860 000 euros et le gouvernement a décidé que ces fonds servent à améliorer l’information à l’OBR.

Le coordonnateur national du projet Cadre Intégré Renforcé revient sur le financement du Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la qualité (BBN), un projet dont le suivi a eu lieu dans ce cadre. Financé par le COMESA à hauteur de plus de 439 mille euros, M.Ntibagirirwa confie que ce budget a été utilisé pour l’achat des équipements d’analyse de laboratoire, de deux camionnettes de collecte des échantillons, du matériel de sensibilisation des opérateurs économique, du matériel de localisation des unités de production, ainsi que de la formation des cadres à l’utilisation de ces différents matériels.

« Les laboratoires de chimie et de microbiologie sont très bien équipés. Les équipements d’analyse sont fonctionnels. Avant, le BBN n’analysait que quelques paramètres et d’autres analyses se faisaient dans d’autres laboratoires comme à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) et à la faculté d’Agronomie et de Bio-Ingénierie de l’Université du Burundi. Actuellement, toutes les analyses se font au BBN et le nouvel équipement accordé par le COMESA permet d’effectuer environ 80 analyses supplémentaires », rassure M.Ntibagirirwa.

Il témoigne que l’obtention de cette aide regorge de pas mal d’avantages. L’analyse de la qualité des produits agricoles par exemple dont les incidences peuvent s’observer sur toute la chaîne de valeur. D’après lui, la qualité d’un produit exporté doit être appréciée depuis la production jusqu’à l’expédition. Les intermédiaires tels que les transporteurs, les transformateurs et les chargés de la conservation jouent chacun un rôle important dans la sauvegarde de la qualité d’un produit sur toute la chaîne de valeur. Une fois le produit exporté et satisfaisant à la qualité, il rapporte des devises au pays.

Par ailleurs, constate M.Ntibagirirwa, même les consommateurs locaux s’approvisionnent en produits dont la qualité est sûre.

Toutefois, il s’inquiète que le pays reste dans le besoin de soutien ; d’où il faut continuer à l’appuyer.

Au 1er trimestre 2021, plus de 33,9% des exportations du pays sont consommées par les pays membres du COMESA.

En plus des projets, les bienfaits de l’appartenance à un vaste marché

Selon le bulletin trimestriel des statistiques de l’OBR du 1er trimestre 2021, plus de 33,9% des exportations du pays sont consommées par les pays membres du COMESA.

« Au premier trimestre 2021, le marché extérieur d’écoulement de la production burundaise détenu par les pays membres du COMESA s’évaluait à 19 884,9 millions de FBu, soit 33,9% du total des exportations des produits locaux », lit-on dans ce bulletin.

Le premier pays membre du COMESA qui s’approvisionne sur le marché burundais est la République Démocratique du Congo (RDC) à hauteur de 52,1% de la valeur globale des exportations des produits locaux vers cette Communauté. Elle est suivie par le Kenya à hauteur de 12,3%, l’Egypte à hauteur de 12%, le Soudan à hauteur de 9,3% et l’Ouganda à hauteur de 4%.

Comparativement à l’année 2020, les exportations vers le COMESA du premier trimestre 2021 ont augmenté pour la même période de 23,7% passant de 16 074,1 millions de FBu à 19 884,9 millions de FBu, stipule le bulletin.

Le bulletin avise que 20,5% de la valeur des importations sont originaires du COMESA.

Celles-ci représentent 20,5% de la valeur totale des importations du Burundi au cours du premier trimestre 2021. Les importations des biens en provenance de cette Communauté sont dominées par les produits originaires du Kenya, soit 33,7%, de l’Ouganda, soit 24,8%, de la Zambie, soit 19,3% et de l’Egypte, soit 11,2%. La valeur des importations des produits originaires des pays du COMESA a augmenté de 22,7% par rapport à la même période de 2020.

Consolate Sibomana, directrice du commerce extérieur au ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme : « Que les opérateurs économiques burundais profitent du marché du COMESA tant à l’exportation qu’à l’importation des produits de qualité exonérés des taxes et droits de douane ».

Un marché qui s’agrandit

Mme  Consolate Sibomana, directrice du commerce extérieur au ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme déclare que le Burundi bénéficie toujours des avantages qu’offre l’intégration du pays non seulement au sein du COMESA, mais aussi au sein des autres communautés d’intégration régionale comme la Communauté Est Africaine (CEA) et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC).

Elle appelle les opérateurs économiques burundais à profiter de ce marché tant à l’exportation qu’à l’importation des produits de qualité exonérés des taxes et droits de douane.

Rappelons que le traité du Marché Commun d’Afrique Orientale et Australe (COMESA) a été signé par 20 Etats d’Afrique orientale et australe en novembre 1993, l’objectif principal étant la promotion de l’intégration économique régionale à travers le développement du commerce et l’investissement.

Ces 21 pays membres sont le Burundi, les Comores, Djibouti, l’Egypte, l’Erythrée, l’Eswatini, l’Ethiopie, le Kenya, la Libye, Madagascar, le Malawi, l’île Maurice, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan, la Tunisie, la Zambie et le Zimbabwe.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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Des initiatives à faible portée

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Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.

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