Education

Concours national : Les résultats sont subordonnés aux conditions d’apprentissage

Une moyenne nationale de 14% au concours nationale d’orientation et de certification édition 2019 a soulevé beaucoup d’inquiétudes et de commentaires de la part de différents partenaires de l’éducation. Le ministère de tutelle et la coalition Education pour Tous « Bafashebige » éclairent l’opinion sur les paramètres qui entrent en jeu

Satisfaire aux conditions du concours national plutôt que parler de réussite sont les terminologies que préfèrent utiliser Juma Edouard, porte-parole du ministère de l’Education, de la Formation Technique et Professionnelle. Il établit une nuance entre les deux concepts. Pour les examens classiques par exemple, souligne-t-il, les conditions de réussite sont  préétablies, donc connues d’avance. On sait que pour réussir  il faut avoir 50%, c’est-à-dire la moitié des points. Mais pour un concours, les conditions ne sont pas préétablies.

Maître Jean Samandari

Maître Jean Samandari, représentant légal de la coalition Education pour Tous « BAFASHEBIGE » : « Quand on ne comprend pas la langue dans laquelle la matière est dispensée, la suite est catastrophique »

« Le concours national a une finalité administrative. C’est un instrument que nous utilisons pour attribuer les places disponibles dans le cycle post-fondamental. Nous sommes devant un problème. Il y a plus de candidats que de place dans le post-fondamental. Pour départager les enfants, il faut un instrument qui soit objectif », a-t-il précisé. Il a aussi évoqué la finalité pédagogique du concours national qui, selon lui, montre le niveau de maîtrise des acquis des apprentissages au niveau des élèves. Les enfants ont eu un apprentissage avec des évaluations normatives formatives au cours de l’année scolaire et si on compare leurs résultats au niveau des écoles, on trouve qu’ils réussissent bien avec des notes satisfaisantes. Et de souligner que ce n’est pas une note d’un jour qui peut aider à décider d’une manière absolue le sort de l’enfant pour toute l’année. « Au niveau pédagogique, le concours national peut nous inspirer si dans une matière ou dans une discipline, aucun enfant n’a pu réussir. Nous pouvons nous sentir interpellés pour voir quelle action nous pouvons entreprendre vis-à-vis de cette situation », a-t-il conclu. Maître Jean Samandari, représentant légal de la coalition Education pour Tous « BAFASHEBIGE » abonde dans le même sens. Il rassure qu’avec le concours national, ce sont les places disponibles dans lesquelles on place les élèves qui ont réussi. Il déplore toutefois le faible taux de réussite au concours national de cette année.

Facteurs à la base du faible taux de réussite

Maître Jean Samandari reconnait qu’il y a des problèmes au niveau du matériel didactique. Ce qui fait qu’à la fin de l’année on constate des programmes qui ne sont pas terminés et des effectifs d’élèves pléthoriques. Il évoque également des infrastructures scolaires très insuffisantes malgré les efforts fournis par les parents. A cela s’ajoute l’insuffisance des enseignants qualifiés. Ainsi on trouvera un enseignant qui a fait l’Anglais à l’université qui dispense les cours de Kirundi, de Kiswahili, de Français et d’Anglais alors qu’il n’est pas qualifié dans toutes ces branches. Selon lui, la durée impartie aux séances de renforcement des capacités des enseignats initialement prévues en période de vacances n’est pas suffisante pour maîtriser la matière à enseigner.

Le niveau de compréhension des langues est aussi un autre paramètre. Il évoque les années antérieures où un lauréat de la 9 ème année était capable de s’exprimer correctement en français. « Quand on ne comprend pas la langue dans laquelle la matière est dispensée, la suite est catastrophique. On ne peux pas répondre à une question qu’on ne comprends pas », déplore-t-il.

Un système éducatif en besoin d’évaluation

L’école fondamentale est un système qui ne date pas de longtemps qui nécessite une évaluation à mi-parcours compte tenu des résultats obtenus au concours national, édition 2019. Jean Samandari suggère que tous les intervenants s’asseyent  ensemble pour évaluer le système éducatif burundais afin d’analyser ensemble les lacunes qui minent ce secteur et d’y apporter des solutions conséquentes.

A propos de l'auteur

Bonith Bigirindavyi.

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