Développement

Coupures d’électricité : jusque quand ?

Malgré la mise en réseau du courant provenant de la centrale électrique de Ruzibazi, les coupures intempestives d’électricité qui s’observent actuellement paralysent le business. Au niveau du ministère en charge de l’énergie, on explique que le défi est lié à la vétusté du réseau électrique

Léonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère en charge de l’énergie : « Les coupures intempestives d’électricité sont liées à la vétusté du réseau.»

Les coupures intempestives d’électricité mettent à genoux les activités génératrices de revenus. En mairie de Bujumbura, les petits métiers en souffrent énormément. « On ne peut pas passer deux heures sans aucune coupure d’électricité. Cela perturbe notre métier de coiffeur », se désole JD, coiffeur au centre-ville de Bujumbura tout en ajoutant qu’il enregistre des pertes non négligeables quotidiennement.

Cela se manifeste malgré la mise en service de la centrale hydroélectrique de Ruzibazi (15MW). Lors d’une émission publique animée à partir de la province de Cibitoke par les porte-paroles des ministères et du gouvernement ce lundi le 25 avril 2023, Léonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines informe que ces coupures d’électricité sont liées à la vétusté du réseau. Il pointe du doigt la vieillesse des câbles.

Dans les colonnes de Burundi Eco, Dr Ir Jean Albert Manigomba, directeur général de la Regideso avait signalé que les coupures d’électricité sont également dues aux travaux de maintenance des postes pour leur permettre de contenir la charge de l’énergie à venir.

Une situation qui va bientôt se débloquer ?

En tout cas, avec la fin de la maintenance des postes qu’évoque le DG de la Regideso, la situation pourrait s’améliorer, notamment avec l’arrivée de l’énergie en provenance de la centrale hydroélectrique régionale Rusumo Falls. A en croire le DG de la Regideso, l’électricité produite par cette centrale (26 MW pour le Burundi) sera d’ici peu injectée dans le Réseau national.

En plus, la mise en service de la centrale Jiji, (31.5 MW) dans le cadre du projet Jiji-Mulembwe (49 MW) qui est prévue mi-2024 pourra s’ajouter à l’énergie disponible actuellement. Signalons de passage que le délai prévu dans les contrats d’exécution de ce projet expire en décembre 2023.

Toutefois, la volonté du gouvernement de résorber le déficit énergétique ne sera pas atteinte étant donné que l’état d’avancement des autres barrages en construction piétine. C’est le cas notamment du barrage hydroélectrique de Kabu 16 (20 MW) en construction depuis 2017 et dont les travaux sont suspendus  suite au manque de financement et d’équipements.

En outre, la construction du barrage hydroélectrique de Mpanda qui a englouti 54 milliards de FBu est un projet mort. Les infrastructures se sont fissurées avant même la fin des travaux. D’autres se sont écroulées.  « Une honte », commentait Evariste Ndayishimiye, chef de l’Etat lors de sa visite sur les lieux en octobre 2021.

Compte tenu de sa capacité énergétique, le chemin est encore long pour le Burundi dans le développement du secteur industriel, clé de la relance économique.

La production actuelle d’électricité oscille autour de 100 MW au moment où le Plan National de Développement 2018-2027 prévoit que le Burundi aura besoin d’au moins 400 MW pour son industrialisation et 412 MW pour le secteur des mines en 2027.  La puissance totale installée sera au moins de 287,141 MW en 2027, selon les prévisions de la stratégie sectorielle de mise en œuvre du PND au ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines. Donc, le déficit énergétique sera évalué à plus de 500 MW.

A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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