Elevage

A la découverte des pathologies des abeilles

Comme tout être animal, l’abeille est maladive. L’apiculteur doit être vigilant, car une maladie peut entraîner des conséquences graves pour la colonie des abeilles. En continuant notre dossier rédactionnel sur l’apiculture, le spécialiste en la matière, Frère Silas Nimpagaritse dévoile différents types de pathologies auxquels font face les abeilles   

Le corps d’une abeille est susceptible de contracter des maladies. Si l’apiculteur remarque un comportement inhabituel des abeilles, surtout lorsqu’elles sont de plus en plus inactives, tremblantes, incapables de voler, etc., il devra être vigilant, car une maladie peut faire subir des conséquences graves à sa colonie. L’inspection du couvain et l’observation régulière et attentive des abeilles en général permettent de s’en rendre compte avant qu’il ne soit tard. Deux catégories de maladies peuvent affecter les abeilles : celles du couvain et celles des abeilles adultes.

Les maladies du couvain

Commençons par la varroase. Elle est causée par le varroa. Ce dernier est un acarien qui se présente sous forme de pou. Il pique les abeilles et suce son sang (hémolymphe) comme le fait une tique sur une vache. Cette piqûre les affaiblit, car ce prédateur prélève des protéines tout en inhibant le système immunitaire des abeilles à cause des virus qu’il introduit dans leur corps. Le varroa perfore l’enveloppe tégumentaire des larves et la membrane intersegmentaire de l’abeille pour se nourrir d’hémolymphe. Les abeilles infectées par la varroase deviennent de plus en plus faibles, plus petites et beaucoup plus vulnérables aux autres maladies. Certaines naissent avec des malformations des ailes et meurent quelques heures après leur naissance.

Il est conseillé qu’un apiculteur vérifie ses ruches au moins deux fois toutes les deux semaines pour vérifier l’état de santé de la colonie.

Cette maladie impacte négativement les ruches et entraîne des pertes immenses dans les colonies et dans la production du miel. La colonie d’abeilles infectée s’affaiblit progressivement et finit par être décimée. Aujourd’hui, il est démontré que le varroa joue un rôle crucial dans l’augmentation de la mortalité des abeilles et la diminution de la production du miel. La varroase se transmet d’une ruche à une autre par le pillage, le déplacement des ouvrières et la visite des mâles. Elle entraîne une mort subite des abeilles en seulement quelques jours.

Il y a aussi la loque américaine ou la maligne gluante qui est causée par une bactérie appelée « bacellus larvae ». Elle attaque généralement le couvain et les larves meurent dans un intervalle de six jours après la contamination. Elles changent de couleur et dégagent une odeur désagréable à cause de la présence du pus. Même les abeilles-nettoyeuses attrapent ce genre de bactéries quand elles entrent en contact avec les alvéoles, les cadres de la ruche ou sur toute autre surface. En plus de cela, les outils utilisés l’apiculteur peuvent être infectés par ces bactéries. Et celui-là peut les transporter d’une ruche à une autre à son insu.

Mais comment combattre la loque américaine ? Si la colonie est attaquée, il vaut mieux démonter la ruche ainsi que ses cadres et les laver avec de l’eau chaude. Ensuite, l’apiculteur doit vérifier si les outils apicoles utilisés ne présentent pas d’autres germes. Il peut aussi nettoyer la ruche avec les sulfamidés (sulfathiasol, solusilfithiasol…) ou les antibiotiques (terramycine et tétracycline).

La loque européenne est également une pathologie importante des abeilles. Elle est causée par une bactérie dénommée « bacilus pluton ». Dans un premier temps, quand le couvain est infecté, les larves ou les nymphes restent coincées dans leurs caves. Elles deviennent noirâtres, changent de forme et dégagent une odeur comme celle du vinaigre. Enfin, ils meurent et dégagent une odeur plus ou moins nauséabonde.

Maladies des abeilles adultes

La diarrhée. Quand la ruche n’est pas propre, n’est pas assez oxygénée ou quand elle est très chaude, il est très probable que les abeilles contractent de la diarrhée. Elles peuvent aussi en souffrir lorsqu’elles butinent sur des fleurs infectées par des produits nocifs. Par conséquent, elles deviennent incapables de voler et finissent par mourir.

Il y a aussi l’acariose qui est causée par des acariens. Ces parasites attaquent l’appareil respiratoire des abeilles. Ces dernières, ne peuvent pas voler et meurent des complications respiratoires. Les acariens se multiplient lorsque la reine pond des œufs. Quand il n’y a pas assez d’espace, ils migrent vers d’autres abeilles. La contamination est accélérée par le mouvement des abeilles quand elles se croisent les unes les autres.

Lors du traitement de l’acariose, il est déconseillé d’utiliser les produits à pulvériser pour ne pas dénaturer le miel ou la cire. Pour traiter cette maladie, vaut mieux appliquer le nitrobenzol mélangé avec la gazoline et le safrol. La dysenterie (ou la nosémose) est également une pathologie importante des abeilles. Elle est causée par une intoxication alimentaire ou le gavage. La nosémose des abeilles entraîne des parasites qui prolifèrent dans les cellules intestinales de l’abeille.

La liste des pathologies des abeilles n’est pas exhaustive. Les maladies ci-haut citées sont les plus fréquentes au Burundi. Il est conseillé qu’un apiculteur vérifie ses ruches au moins deux fois toutes les deux semaines.

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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