Editorial

Des avancées dans le noir

Les délestages intenses touchent beaucoup de secteurs de la vie du pays. Les nuits sont noires à l’intérieur du pays et dans les quartiers de la capitale Bujumbura. Au niveau de la capitale,  les plus touchés habitent, comme certaines opinions le signalent, les quartiers périphériques.

Mélance Maniragaba, journaliste

D’autres opinions informent par ailleurs que même les journées sont calmes dans ces quartiers où les gens vivent de petits métiers. Cela suite au problème de manque délestage. C’est donc à peine que les bruits des moteurs (groupes électrogènes) se font entendre.

Suite à la pénurie du courant électrique, ces groupes électrogènes ne sont qu’un plan B pour les soudeurs, les coiffeurs, les meuniers, les forgerons, les menuisiers, les tôliers, les artisans… A part ceux-ci, cela n’est pas facile non plus pour les apprenants qui préparent les leçons le soir voire les examens. Il en est de même pour les parents qui ont du mal à vaquer à leurs activités habituelles le soir venu.

Nonobstant, même ces groupes électrogènes ont été pendant plus de deux mois réduits au silence suite à la pénurie de carburant. Ce produit dont la pénurie ralentit l’activité économique commence à donner une lueur d’espoir sur les deux semaines. Plus de files d’attente devant les stations-services. Par ailleurs, le porte-parole du Président de la République a été on ne peut plus clair là-dessus. C’était le 16 juin 2017 lors de l’émission des porte-paroles des institutions publiques. Il affirme que des mesures comme l’augmentation des devises données aux importateurs de carburant ont été prises pour qu’il n’y ait plus de pénurie de carburant. Quelle mesure salutaire !

En plus de cela, le ministre de l’Energie et des Mines l’a bien signifié dans les premières semaines du mois de juin. Le ministère compte disponibiliser le courant électrique moyennant l’augmentation des prix. Cela pour faire face au délestage du courant électrique.

Très bonne chose. Seulement il faut que cette augmentation tienne compte d’abord du pouvoir d’achat de la population dont le PIB est estimé à moins de 300 USD par an. Qu’elle tienne compte ensuite de la santé financière de  la Regideso qui, depuis 1988,  n’a rien fait pour acquérir de nouvelles unités de production d’énergie. Pourtant, la demande en énergie suite à l’agrandissement des villes n’a cessé de s’accroître. Cela au moment où la production de la centrale hydroélectrique de Rwegura (une centrale qui devrait stabiliser la situation) est passée de 18 MW à 3 MW.

Bien qu’il y ait pénurie de courant électrique, on constate des avancées dans ce noir. C’est le cas de Kazoza Finance (une microfinance) qui, durant cinq ans d’existence, a ouvert  sept agences et compte 14. 300 clients.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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  • Journal n° 608

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