Environnement

Des textes d’application du code de l’eau, plus que nécessaires

L’absence d’une structure nationale de gestion de l’eau, l’absence des textes d’application du code de l’eau, la surexploitation des zones proches des sources d’eau et la pollution sont quelques-uns des défis qui hantent le secteur de l’eau au Burundi.  La coalition des organisations œuvrant dans le domaine de l’environnement et du changement climatique sollicite la mise en place d’un fonds national de l’eau    

Une note de plaidoyer sur la mise en place des textes d’application du code de l’eau a été validée vendredi le 14 octobre 2022 à Gitega. C’était lors d’un atelier multi-acteurs organisé par le consortium des organisations de la société civile du domaine de l’environnement et du changement climatique (CODEC) dans le cadre du projet « Dukurire Hamwe » mis en œuvre par Care International Burundi, Action Aid Burundi et Réseau des Jeunes en Action (JEJA) sous le financement de l’Union Européenne. 

Le CODEC sollicite la mise en place d’un fonds national de l’eau dont le rôle serait la mobilisation des ressources nécessaires en vue de résoudre les problèmes liés à la gestion intégrée des ressources en eau.

Des défis persistent dans le secteur

Dans le secteur de l’eau, des avancées ont été enregistrées dans les années passées notamment la mise en place d’une politique nationale eau d’une stratégie nationale de l’eau et du code de l’eau. Néanmoins, « il y a encore des défis à relever surtout au niveau des textes d’application pour permettre la mise en application effective de certains textes de loi », note Jean Marie Vianney Manirakiza, géologue-environnementaliste.  En plus de cela, les textes législatifs et règlementaires qui ont été mis en place au Burundi pour régir l’eau laissent entrevoir que cette ressource a été soumise à des régimes juridiques variables, en fonction des préoccupations ou visions dominantes qui prévalaient à différentes périodes. Dans cet atelier, il a été révélé que le secteur de l’eau a été mis sous la gestion de plusieurs institutions. Ces dernières se sont caractérisées par une certaine instabilité. Cela a fait que le suivi est devenu difficile. 

En plus de cela, il y a eu un manque de plan d’opérationnalisation. L’autre défi majeur est l’absence d’une structure nationale chargée de la gestion du secteur de l’eau. Celle-ci devrait remplir des fonctions telles que la coordination des interventions, la gestion des données et le suivi de la qualité de l’eau ainsi que la gestion des infrastructures hydrauliques. 

L’activité humaine, l’autre menace pour l’eau

En plus des textes règlementaires, la démographie galopante, la surexploitation des zones proches des sources d’eau font également partie des défis qui hantent le secteur de l’eau au Burundi. Les eaux du pays sont menacées par la pollution. L’exemple typique est le lac Tanganyika. Les pluies diluviennes qui ne cessent de s’abattre sur la capitale économique Bujumbura emportent avec elles des déchets de toutes sortes en provenance des ménages pour enfin polluer les eaux du lac Tanganyika. Celui-ci est également menacé par les déchets solides et liquides qui proviennent des industries. 

L’exemple emblématique est le point de captage de l’eau brute du lac Tanganyika par la Regideso qui est actuellement situé à 3500 m à partir du littoral du lac alors qu’il était à 800 m auparavant. Cela suite au degré de turbidité de l’eau du lac Tanganyika qui a été aggravé par l’érosion provoquée par le ruissellement des eaux de pluie et la pollution. Il atteignait 17,5 le 29 décembre 2019 alors qu’il ne devrait pas dépasser 5 unités de turbidité d’après l’Organisation Mondiale de la Santé pour être facilement traitable

Le code de l’eau est violé 

Le code de l’eau prévoit par exemple qu’une largeur de 150 m pour le lac Tanganyika, 50 m pour les autres lacs du pays à partir des bords ou des rives des lacs devraient être protégés à partir du niveau le plus élevé qu’ont atteint les eaux dans leurs crues périodiques. Une largeur de 25 mètres sur chacun des bords des affluents du lac Tanganyika. Pour les autres rivières du pays, une zone de protection sur une largeur de 5 m est installée. Cette mesure est loin d’être respectée. 

Ce code prévoit des taxes pollueurs payeurs, préleveurs payeurs. Celui qui polluent ou qui prélèvent devrait payer. Mais ce n’est pas appliqué

A travers la note de plaidoyer validée, le CODEC sollicite la mise en place d’un fonds national de l’eau dont le rôle serait la mobilisation des ressources nécessaires en vue de résoudre les problèmes liés à la gestion intégrée des ressources en eau.

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Bruce Habarugira.

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