Integration régionale

Entrée de la RDC dans la CEA : Augmenter les flux commerciaux pour en tirer profit

Le Burundi est l’un des pays membres de la Communauté Est Africaine (CEA) qui a plaidé pour l’accélération de l’intégration de la République Démocratique du Congo (RDC) dans la communauté. Cependant, pour en tirer pleinement profit, cela doit être concrétisé par l’augmentation des flux commerciaux   

Selon Jean Pierre Bacanamwo, directeur général chargé des finances et administration au sein du ministère des Affaires de la Communauté East Africaine, de la Jeunesse et de la Culture, la CEA va profiter d’une façon générale de l’entrée de la RDC dans la communauté et le Burundi d’une façon particulière.

« Celui-ci sera comme une plaque tournante entre les pays membres de la communauté Est Africaine et la RDC. La plupart des marchandises à destination de la RDC vont transiter au Burundi », explique-t-il avant de rappeler que le marché de la communauté va s’agrandir en passant d’environ 170 millions de personnes à plus de 250 millions de personnes.

M.Bacanamwo fait remarquer que les opportunités qui se présentent déjà ont été la mise en place de l’union douanière et du marché commun.  Il estime que les camions burundais pourraient être loués pour transporter les marchandises en direction de la RDC et que les chauffeurs Burundais pourraient trouver de l’emploi. Il estime que l’intégration de la RDC dans la communauté va accélérer le processus d’utilisation de la langue française comme langue officielle dans la communauté. Ce qui aidera dans les négociations (commerciales ou liées aux investissements), débats ou réunions, lorsqu’on utilise une langue qu’on maîtrise.

Avec l’entrée de la RDC dans la CEA, le Burundi sera comme une plaque tournante de la sous-région.

Des initiatives tant nationales que régionales pour accroître le flux des marchandises

Avec le protocole portant création de l’union douanière, précise M.Bacanamwo, l’application du tarif extérieur commun pour les marchandises en provenance de l’extérieur de la CEA vers la RDC devient aisé. Les importateurs doivent payer les frais, soit 25% pour les produits finis, 10% pour les produits intermédiaires ou produits d’équipement et 0% pour les matières premières.

«Le tarif 0% a été décidé dans le cadre de la promotion de l’industrialisation. On aimerait augmenter la consommation locale», précise M. Bacanamwo.

Toutefois, il reconnait les défis liés au contrôle de la qualité des marchandises et déplore la faible capacité du Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la qualité (BBN).

Et de tranquilliser : « Le BBN est en train d’être modernisé sous financement de l’Union Européenne dans le cadre du projet Markup. Il en est de même de l’extension du laboratoire du café pour améliorer la qualité des produits d’exportation et d’importation. Cela non seulement pour préserver la santé des personnes, mais aussi pour que les produits d’exportation soient compétitifs ».

Comme le marché sera potentiel (RDC), M.Bacanamwo certifie que le pays est en train d’améliorer la production  agricole et de faire la promotion des petites entreprises.  Il rassure que bien que la balance commerciale soit déficitaire, cela ne va pas pénaliser la production locale. Pour lui, il faut aussi tenir compte des intérêts du consommateur qui aura les produits de bonne qualité à un prix compétitif.

Des infrastructures en voie de modernisation

M.Bacanamwo indique que des initiatives de modernisation et de construction des infrastructures de transport sont en cours au niveau régional pour augmenter le flux des marchandises. Il témoigne que des routes multinationales comme la RN3 sont en train d’être construites. Et de renchérir : « On est en train de réhabiliter et de moderniser le port de Bujumbura. Bientôt on va également construire le port de Rumonge ». Ce qui facilitera le transit des marchandises en provenance de la Tanzanie ou du Kenya.

Sans oublier, explique le directeur général, qu’il existe un projet tripartite de construction du chemin de fer Uvinza (Tanzanie)-Musongati-Gitega-Bujumbura (Burundi) et la RDC au niveau d’Uvira vers Kindu.

M.Bacanamwo déclare que dans le cadre du bon voisinage, la Tanzanie a octroyé au Burundi 10 hectares au niveau du port sec de Kwala à 80 km du port de Dar-es-Salaam. Celui-ci est devenu exiguë. Le pays a également bénéficié d’un espace de stockage au niveau du port sec de Katosho (espace déjà aménagé et clôturé) tout près de Kigoma. Ce qui va minimiser les dépenses par rapport à l’entreposage et par rapport au stockage. La diminution de ces coûts permettra que les marchandises arriverent au dernier consommateur à un coût abordable. Ce qui va aussi attirer les Congolais qui viendront s’approvisionner en masse au Burundi.

Il confirme que les barrières non tarifaires seront éliminées au niveau de la RDC. «Un rapport récent révèle qu’on a identifié 12 barrières non tarifaires dans la CEA et zéro barrière non tarifaire au Burundi. Mais, cette situation est dynamique», informe M.Bacanamwo.

La RDC a été acceptée comme pays membre de la CEA. Malgré cela, des modalités doivent être clarifiées pour son intégration effective dans la communauté, notamment au niveau de l’harmonisation des cadres légaux existants déjà dans la communauté.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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