Les mauvaises habitations, le manque de nourriture, le manque de terres cultivables. Voici à quoi sont confrontées les femmes rapatriées vivant sur la colline Kavumwe dans la commune de Gisuru. Qui plus est, elles sont souvent abandonnées par leurs maris qui partent à la recherche d’un mieux-être en Tanzanie. Elles demandent à ceux qui ont des cœurs charitables de leur venir en aide
Nous sommes jeudi le 15 avril 2021. Aux environs de 13 heures, nous débarquons sur la colline Kavumwe, zone Ndemeka de la commune Gisuru en province de Ruyigi. La récolte du maïs est bonne pour ceux qui ont des terres cultivables. Certains ménages font sécher les graines. D’autres plants de maïs sont encore dans les champs. A la simple vue, on pourrait constater que les habitants de cette localité ont de quoi manger. Ce qui n’est pas du tout le cas. Au fin fond de cette colline, Caritas Nyabuhoro est assise devant sa maisonnette en tôles délabrées. Réfugiée dans le camp Nyarugusu en Tanzanie depuis 2013, elle est revenue il y a deux ans.
Une vie pénible
Cette femme qui vit en solitaire (son mari et ses enfants sont tous en Tanzanie) mène une vie pénible. Elle fait savoir qu’elle fait face à une pauvreté innommable. Caritas Nyabuhoro précise qu’elle n’a pas de quoi mettre sous la dent. Les terres dont elle dispose ne sont pas fertiles. Elle n’a pas de bétail qui pourrait lui fournir le fumier. Caritas Nyabuhoro informe qu’elle est incapable de se procurer l’engrais chimique subventionné par l’Etat. « Les autres s’en procurent mais, moi, je n’ai pas de moyens ». Elle informe qu’elle vit grâce au jour le jour. Pour subvenir à ses besoins, elle se rend souvent en Tanzanie pour travailler dans les champs malgré son âge avancé.
Mme Nyabuhoro révèle que les rapatriées ne reçoivent aucune assistance des autorités. « Nous avons été assistés une seule fois après notre retour. On a reçu de la farine de maïs, des haricots, des savons, une couverture, quelques outils ménagers ». Selon elle, l’administration de la commune lui avait promis de rénover sa maison, mais personne n’est encore venu constater l’état de délabrement de sa maison. Caritas Nyabuhoro demande de l’aide pour reconstruire sa maison.
Fuir le pays suite aux mauvaises conditions de vie
Pascasie Ndayavurwa, veuve et mère de 5 enfants vient de passer une année au pays après son rapatriement. Cette femme qui était mariée dans la commune de Gisagara en province de Cankuzo a décidé de regagner sa colline natale après la mort de son mari. La famille du mari la malmenait. Après s’être refugiée passage en Tanzanie, elle est retournée au Burundi il y a une année. N’ayant pas de maison où vivre, Pascasie Ndayavurwa nous révèle qu’elle a passé quelques jours au chef-lieu de la commune de Gisuru. « Avec une aide de 100 mille FBu dont j’ai bénéficié, j’ai construit une maisonnette dans laquelle je vis avec mes cinq enfants », informe-t-elle. Cette mère ne sait à quel saint se vouer. Elle n’a pas de terres cultivables. Pour survivre, Pascasie Ndayavurwa n’a d’autres choix que d’aller travailler en Tanzanie. Par Yard (0,91 m), ils me donnent 500 shillings. Parmi ses cinq enfants, trois sont sur le banc de l’école. D’autres n’ont pas encore retrouvé le chemin l’école. Elle vit dans une maison en paille avec ses cinq enfants
Sylvie Nzeyimana, cheffe de colline Kavumwe indique qu’autour de 55 ménages sur sa colline sont des rapatriés. Selon elle, ils se sont réfugiés en Tanzanie depuis 2013 suite aux mauvaises conditions de vie qu’ils menaient. Cette cheffe de colline insiste sur le fait que la cause de cette migration n’était pas la guerre ou les conflits politiques. « C’était suite à la famine qui les menaçait. Ils n’avaient pas de quoi manger.
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