Santé

Hospitalisation dans les structures de santé publiques : Les patients se lamentent

Les malades qui se font hospitaliser dans les structures de santé publiques lancent un cri d’alarme. Ils sont servis insuffisamment en médicaments, en examens médicaux. Ils se lamentent que malgré qu’Ils soient hospitalisés doivent faire recours aux structures de santé privées. Une situation qui condamne les patients vulnérables

Les hôpitaux doivent attendre que la CAMEBU importe d’abord et se contentent des médicaments qui sont disponibles dans les stocks de la CAMEBU. Ce qui fait les hôpitaux ont les mains liées quand les stocks s’épuisent.

Les hospitalisations dans les structures de santé publiques sont souvent rendues pénibles par le manque de certains médicaments de telle manière que les patients doivent les acheter à l’extérieur. Ces derniers se demandent pourquoi les grands hôpitaux du pays n’arrivent pas à servir les patients comme il faut.

Pas seulement les médicaments. Même certains examens ne sont pas faits dans ces hôpitaux. Les patients hospitalisés à qui les médecins demandent de faire les examens de scanner, de radiographie, l’électrocardiogramme, … doivent sortir pour les faire faire dans les structures de santé privées.

Les patients en paient le prix

C’est ce qui est arrivé à la maman d’Emmanuela, une retraitée de l’enseignement. Elle a eu une fracture de la hanche et a été opérée dans l’un des hôpitaux de la capitale économique. L’hôpital lui a demandé d’acheter une prothèse dans les pharmacies privées. « Jusque-là, on comprenait, mais nous dire que l’hôpital n’avait pas les antidouleurs qu’on allait lui injecter après l’opération, c’était inconcevable pour nous », confie Emmanuella.  Comment un hôpital de référence peut manquer un simple médicament tel que le paracétamol ? se demande-t-elle.   Dans les pharmacies de l’extérieur, ils doivent payer les frais de médicaments en totalité.

Emmanuella explique qu’à part la fracture, sa maman avait des problèmes cardiaques. Chaque semaine, on devrait la faire sortit avec une plaie qui n’est pas encore cicatrisée dans l’un des hôpitaux privés. C’était un calvaire pour maman, mais aussi pour nous surtout financièrement », dit-elle.

La maman d’Emmanuella, étant une retraitée de la fonction publique, devrait normalement bénéficier de la gratuité des soins dans les structures publiques. Toutefois, Emmanuella et ses frères ont dû dépenser une grosse somme pour faire soigner leur mère.

Une rupture de stock de certains médicaments au niveau national

Prof. Stanislas Harakandi, directeur du Centre Hospitalo-Universitaire de Kamenge (CHUK) explique ce phénomène est dû à la rupture de stock de certains médicaments au niveau national. Il affirme que cette situation arrive rarement mais que quand elle arrive, elle perturbe le fonctionnement des hôpitaux et que du coup, les patients en subissent les conséquences.

Cependant, les patients affirment que seuls ceux qui sont couverts par la mutuelle de la fonction publique subissent ce genre de traitement. Les autres qui paient la totalité des frais des médicaments en cash ou ceux qui sont couverts par les sociétés d’assurance maladie privées auraient accès à ces médicaments. Selon les rumeurs, les hôpitaux privilégieraient ces derniers parce qu’ils remboursent bien et vite contrairement à l’Etat.

« A notre hôpital, tous les patients sont traités de manière équitable sans exception. Les patients cherchent à l’extérieur les médicaments qui ne sont pas disponibles dans nos stocks ». réplique-t-il.

Les hôpitaux n’ont pas le droit d’importer les médicaments

Le Directeur Général du CHUK fait savoir que normalement les médicaments sont souvent disponibles sauf quelques médicaments spécifiques comme les anticoagulants. « Seulement les hôpitaux, sont confrontés au le fait qu’ils n’ont pas l’autorisation d’importer les médicaments directement chez les fabricants des médicaments. Ils sont obligés d’acheter dans les stocks de la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Burundi (CAMEBU) ».

Cela fait que les hôpitaux doivent attendre que la CAMEBU importe d’abord et se contenter des médicaments qui sont disponibles dans les stocks de la CAMEBU.

 L’Etat doit former les techniciens biomédicaux

Quant aux examens qui ne sont pas effectués dans les structures de santé publiques, le Directeur Général du CHUK fait savoir que les hôpitaux font face à un problème de manque de techniciens biomédicaux. « Les équipements nous en avons mais, quand ils tombent en panne, nous manquons les techniciens pour les réparer », explique-t-il. Pour faire réparer ces équipements médicaux, les hôpitaux font recours aux techniciens de la sous-région. Ce qui fait trainer les réparations.

Il demande à l’Etat de penser à former ses techniciens biomédicaux afin de régler ce problème une fois pour toutes. Pour le CHUK, il fait savoir qu’ils pensent désormais signer des contrats de maintenance avec les maisons auxquelles ils ont acheté les équipements.

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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