Finance

Journée internationale de l’épargne : Le niveau d’inclusion financière reste très faible

Les dernières enquêtes nationales de 2017 ont révélé un taux d’inclusion financière de 20,88%. Le niveau de pauvreté de la population et les barrières favorisant l’épargne informelle au détriment de l’épargne formelle sont quelques-unes des raisons principales de cette faiblesse

Selon la stratégie nationale d’inclusion financière, l’inclusion financière se définit comme « l’accès permanent de la population adulte à un ensemble de produits et services financiers offerts par les institutions financières formelles et pérennes régies par une réglementation adéquate, diversifiée, abordable et adaptée aux besoins de la population dans le but de contribuer à l’amélioration de ses conditions de vie socio-économiques ». Selon cette stratégie, des enquêtes ont été menées pour analyser le niveau de l’inclusion financière au Burundi. Les taux ont augmenté, mais timidement. En 2012, le taux d’inclusion financière était à 12,5%. Il a évolué à 21,11% en 2013. En 2014, le taux d’inclusion financière était à 21,96% et en 2015, il était à 21,92% alors qu’en 2016, il était à 21,47% et à 20,80% en 2018. Cela a été révélé vendredi le 6 novembre 2020 lors d’une conférence de presse organisée par le Réseau des Institutions de Microfinance du Burundi (RIM) à l’occasion de la célébration la journée internationale de l’épargne.

Marie Louise Kamikazi, Directrice Exécutive du RIM (au micro): « L’épargne est l’un des produits financiers qui influe beaucoup sur le niveau du taux d’inclusion financière ».

L’épargne pour le financement de l’économie

Cela montre qu’au Burundi, le niveau de l’inclusion financière affiche un taux très faible. Selon Marie Louise Kamikazi, Directrice Exécutive du Réseau des Institutions de Microfinance du Burundi (RIM), cela a pour cause les barrières qui ne favorisent pas l’épargne et surtout qui favorisent l’épargne informelle au détriment de l’épargne formelle. La progression de l’inclusion financière se fait donc au rythme de la croissance des revenus, particulièrement pour la population rurale. Cela veut dire qu’une bonne sensibilisation, un meilleur accès et une meilleure utilisation des services et produits financiers sont quelques-uns des facteurs qui peuvent permettre cette croissance. De ce fait, l’épargne est l’un des produits financiers qui influe beaucoup sur le niveau du taux d’inclusion financière. Elle constitue aussi la source de liquidité intérieure la plus stable pour toute institution financière et partant une base de croissance économique pour chaque pays.

Néanmoins, malgré le faible taux d’inclusion financière au Burundi, quelques chiffres rassurent quant à l’augmentation du niveau du portefeuille épargne. Selon les données recueillis auprès des institutions de microfinance, le montant des épargnes est passé de plus ou moins 43 milliards de FBu au 31 décembre 2010 à plus de 252 milliards de FBu au 31 décembre 2019. Durant la même période, le nombre d’épargnants est passé de 402 mille à 819 mille.

Plus 13 mille nouveaux comptes ouverts en 2018

L’enquête nationale sur l’inclusion financière au Burundi réalisée la Banque de la République du Burundi (BRB) en 2012 montre que 12,5 % de la population adulte possèdent un compte dans une institution financière. Ce qui signifie qu’environ 480 000 personnes participent aujourd’hui au système financier formel et qu’à l’inverse, environ 3,3 millions de personnes en sont exclues. Le taux de possession d’un compte est cinq fois plus élevé en zones urbaines qu’en zones rurales. Ce taux ne dépasse pas 5 % dans les provinces de Ruyigi, Karusi et Rutana. Le nombre de déposants/clients et le nombre d’emprunteurs par 1 000 personnes adultes au Burundi est le plus faible de la sous-région pour les banques et le plus élevé pour les institutions de microfinance.

L’organisation de cette journée a déjà fait preuve de son importance en termes de résultats atteints, que ce soit au niveau de l’ouverture de nouveaux comptes ou au niveau de l’approbation de cette journée par les institutions de microfinance.  Les comptes ouverts dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de l’épargne de 2012 était à 135 nouveaux comptes et en 2018, on a ouvert 13 254 nouveaux comptes. Marie Louise Kamikazi invite le gouvernement à prendre des mesures visant à impulser un changement de comportement de la population en faveur d’une culture de l’épargne au sein d’un système formel. Et les institutions de microfinance sont appelées à développer des produits innovants et adaptés aux besoins de la population afin de permettre à un grand public, surtout du milieu rural, d’accéder aux différents produits et services financiers.  Signalons que cette journée est célébrée le 31 octobre de chaque année.

A propos de l'auteur

Chanelle Irabaruta.

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