Santé

Journée mondiale de lutte contre le Sida, une mobilisation communautaire

Le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida se dit satisfait des avancées remarquables enregistrées dans la réduction de la prévalence du VIH. Celle-ci est passée de 3.2% en 2002 à 0.9 % en 2017. Même si la prévalence du VIH a sensiblement diminué, les  personnes vivant avec le VIH sont plus infectées par les hépatites virales chroniques B et C.  Ce qui impacte l’individu, sa famille ainsi que la nation dans son ensemble.

Le 1 er décembre de chaque année, le monde entier célèbre la Journée dédiée à la lutte contre le Sida. Les premiers cas de VIH/Sida ont été diagnostiqués dans les années 80 et cette journée a été célébrée au Burundi pour la première fois en 1988. Néanmoins, au Burundi, cette journée est célébrée conjointement avec la journée mondiale de lutte contre l’hépatite  qui est célébrée normalement le 28 juillet de chaque année, sous le thème : «  Solidarité mondiale, responsabilité partagée ».

Au cours de la pandémie de Covid-19, l’hépatite virale et le VIH méritent une attention particulière. Selon l’OMS, l’hépatite B et  l’hépatite C sont les causes de mortalité les plus fréquentes avec 1.4 millions de décès par an. Cependant, au Burundi, la situation épidémiologique des hépatites virales reste moins connue. Et si le Burundi a choisi de célébrer ces deux journées conjointement, la raison est que les modes de transmission sont les mêmes pour ces trois virus.

La persistance de l’épidémie tend vers  la féminisation de la prévalence du VIH/Sida (1,2% chez les femmes contre 0,6% chez les hommes). Source : PNLS

Le rapport sur les hépatites virales de 2018 indique que la prévalence de l’hépatite B a sensiblement augmenté par rapport à celle de l’hépatite C. La séroprévalence de l’hépatite B se dédouble de  5 à 10 % et celle de  l’hépatite C est proche de 10 %.  Il faut noter que la séroprévalence augmente selon l’âge.

Les rapports du CNTS 2018-2019 font remarquer que sur 79904 donneurs, de sang,2081 donneurs soit 2.6% étaient porteurs de l’hépatite B et 3555, soit 4.45% étaient porteurs de l’hépatite C la  prévalence des hépatites B et C est plus élevée dans les centres de transfusion sanguine. Ainsi, pour le cas du VIH /Sida, les données du PNLS/IST montrent que sur quatre enquêtes réalisées depuis 1989 jusqu’en 2017, la prévalence va décroissant.

Les chiffres de la première enquête révèlent que pour  les personnes d’une tranche  d’âge  de 15 à 44  ans , la prévalence était de 1% en zone rurales, de 14,7% dans les zones semi-urbaines et de 15.2% dans les zones urbaines. Mais la  deuxième enquête inverse la tendance.  En milieu rural, la prévalence était décroissante tandis que dans les milieux urbains et semi-urbains la prévalence était en nette augmentation.

Cependant, la quatrième enquête de l’EDSIII de 2016-2017 montre  que le VIH/Sida se présente comme une forme d’épidémie généralisée avec un taux de prévalence  globale  de 0.9 % au sein de la population générale âgée de 15 à 45 ans avec une prévalence de 1.2% chez la femme et 0.6% chez l’homme dans la même tranche d’âge.

Les disparités restent de mise

La population burundaise est essentiellement jeune. Les statistiques de l’OMS, faites en 2014,indiquent que l’âge médian d’un Burundais est de 18 ans  et que plus d’un Burundais sur cinq, soit 21 % a un âge compris entre 15 et 24. Cette tranche d’âge mérite une attention particulière. Le rapport d’EDSIII de 2016-2017 indique que  la prévalence  moyenne  est estimée à 0.2%  avec 0.3% pour les filles et 0.1% pour les garçons. Elle était en 2010 à 0.5% .

Même si le niveau de prévalence du VIH décroît de jour en jour, les disparités restent de mise dans certaines provinces.  Actuellement les rapports  montrent qu’une variation de prévalence s’observe dans les provinces de Bujumbura et Gitega. Elles ont atteint une variation de 2.6% à dans la municipalité de Bujumbura et 2% dans la ville de Gitega.

Cette variation est à observer également selon les tendances d’urbanisation et aussi celles du genre. Les centres urbains ont un pic de prévalence plus élevé que celui du milieu rural.

Les centres urbains ont connu une prévalence de  2.5 % contre 0.7%  en milieu rural. Et il faut noter que les femmes sont beaucoup plus vulnérables que les hommes où les chiffres montrent que la variation est de 1.2% chez les femmes  contre 0.6% chez les hommes. Si les femmes sont plus vulnérables, les groupes à partenaires multiples ne sont pas épargnés.  Les études de 2013 montrent que les zones rurales sont les plus vulnérables. Selon ces mêmes études, dans les zones rurales,  la prévalence est de 50% tandis qu’elle est de 26% dans Bujumbura-mairie et  de 24 % dans les milieux semi-urbains.

Ce qui implique que les femmes faisant partie des groupes à partenaires multiples sont plus touchées que les hommes. Et cette étude montre que la prévalence de ces femmes est à 21.3 % ,soit  15 fois la moyenne nationale.Bujumbura -mairie, les études de 2013  ont également  montré que  la prévalence globale du VIH est de 10.2%.

Pour le PNLS/IST, malgré les diminutions significatives de nouvelles infections et de décès liés au VIH/Sida, le profil épidémiologique reste le même et les interventions devraient être orientées de plus en plus vers les personnes à haut risque, notamment les groupes à partenaires multiples, les personnes vivant avec le VIH, etc.

A propos de l'auteur

Ferdinand Mbonihankuye.

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