Genre

La planification familiale au-delà des mythes et des clichés sociaux

La planification familiale est indispensable pour améliorer le bien-être familial. Cependant, les barrières socio-culturelles dont les croyances religieuses, les mentalités pro-natalistes et les rumeurs sur les effets secondaires des produits contraceptifs subsistent. D’où la nécessité de continuer les campagnes de sensibilisation impliquant toutes les parties prenantes.

Les barrières socio-culturelles dont les croyances religieuses et les mentalités pro-natalistes entravent le développement des ménages.

 

Malgré les campagnes de sensibilisation sur la planification familiale, les barrières culturelles et religieuses persistent. Durant notre séjour dans la province de Rutana en décembre 2023, nous avons pu constater que la politique de planification familiale se heurte à des défis. Une mère de trois enfants fait savoir qu’elle ignore l’utilisation des produits contraceptifs pour espacer et/ou limiter les naissances.

Difficilement nous avons réussi à engager une conversation sur sa vie conjugale. Elle se remémore le calvaire qu’elle a vécu avec sa récente grossesse. J’ai eu de graves complications post parthum. La césarienne s’est métamorphosée en un cauchemar. « Je viens de passer plus de deux ans agonisante à la maison », déplore-t-elle. Interrogée, si elle va cette fois-ci faire recours aux produits contraceptifs, elle rejette en bloc notre proposition. Elle avance les saintes écritures. Nulle part n’est écrit dans la bible qu’il est permis de tuer. Elle assimile la séparation des naissances avec des produits contraceptifs à un homicide. Elle reprend progressivement son métier (la couture) au fur et à mesure qu’elle se rétablit.

Des barrières religieuses persistent

Apparemment, notre interlocutrice ignore l’existence des méthodes naturelles et d’autres barrières physiques pour éviter la contraception. Elle s’en remet à Dieu. Elle a été sauvée par Jésus Christ. Pas question qu’elle trempe dans les affaires d’infanticide.  La plupart des leaders religieux à leurs fidèles de recourir aux méthodes contraceptives. Ils prêchent par l’exemple et se multiplient selon la volonté divine. Leurs fidèles restent des conservateurs malgré les risques liés au fait d’avoir des naissances rapprochées, les problèmes d’exiguïté des terres, l’économie des ménages.  Tous ces facteurs devraient guider les couples à opérer un choix judicieux.

Cela montre à quel point les barrières socio-culturelles dont les croyances religieuses et les mentalités pro-natalistes entravent le développement des ménages. Le manque d’information et l’accès difficile aux services de santé de la reproduction de qualité constituent un défi majeur.

Le choix d’une méthode contraceptive adaptée doit tenir compte de la situation clinique et personnelle de la personne, de ses préférences ainsi que des éventuelles contre-indications et de la tolérance.

 

Les intellos ne sont pas à l’abri

D’après les experts de l’UNFPA, le niveau d’instruction est l’un des piliers permettant de dissiper les mythes entourant l’utilisation des méthodes modernes de contraception. Il a été démontré que les couples les plus instruits adoptent facilement les méthodes contraceptives que les moins instruits. Les rumeurs autour des effets secondaires de ces produits influencent particulièrement les personnes à faible niveau d’instruction.

La planification des naissances par l’utilisation des méthodes contraceptives améliore en quelque sorte la santé et le bien-être de la famille. Cependant, les rumeurs sur d’éventuels effets secondaires des produits contraceptifs pullulent. Ceux qui véhiculent ces fausses informations sapent les efforts déployés pour mettre en œuvre la politique de planification familiale. Dans toutes les catégories socioprofessionnelles, les discussions sur les effets secondaires persistent. Certains parlent des saignements alors que d’autres pensent que ces produits seraient à l’origine de la stérilité stimulée par ces produits. Ce qui n’est pas prouvé scientifiquement. Ce qui est sûr est que, l’organisme peut réagir négativement à toutes sortes de médicament. Dans pareils cas, il est conseillé de retourner chez les prestataires de soins pour une évaluation au cas par cas.

L’UNFPA prône que la population doit tirer parti des dividendes démographiques. En ce sens, l’éducation et l’utilisation des méthodes de contraception modernes ne sont pas seulement des moyens de planifier les naissances, mais également des stratégies pour promouvoir la liberté, l’égalité des sexes et le bien-être général. Par conséquent, une croissance démographique non maîtrisée peut constituer un frein au développement. « La meilleure méthode contraceptive est celle choisie par la femme. Chaque personne a le droit d’accéder à des contraceptifs de qualité qui lui permettent de faire des choix libres et éclairés sur sa vie », conclut cet organisme onusien.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Des initiatives à faible portée

Des initiatives à faible portée

Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 609

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

  • éditorial

    Des initiatives à faible portée

    Des initiatives à faible portée

    Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.
  • Journal n° 609

  • Dossiers Pédagogiques