Editorial

L’Artemisia pour sauver des milliers de vies

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le paludisme reste l’une des maladies les plus meurtrières dans le monde. Les projections montrent qu’un enfant meurt du palu toutes les deux minutes. L’Afrique est la région la plus touchée avec 96 % des décès dus à la maladie. Les enfants de moins de 5 ans représentent 80 % de l’ensemble des décès dus au paludisme dans cette région. Pire encore, plus de la moitié de tous les décès paludiques dans le monde ont été enregistrés dans quatre pays africains à savoir : le Nigéria, la République Démocratique du Congo (RDC), la République-Unie de Tanzanie et le Niger.

Le Burundi n’est pas du tout à l’abri même s’il ne figure pas parmi le top 5 des pays durement touchés. Le paludisme constitue encore la première cause de morbidité et de mortalité. D’où la conjugaison des efforts pour réduire drastiquement les cas de paludisme. Le gouvernement et ses partenaires s’investissent davantage dans la prévention et le traitement de cette maladie. Des campagnes de distribution massive des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action ont été menées à l’échelle nationale. Notons également la poursuite de la gratuité des soins de santé pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans pour ne citer que ceux-là.

Pour traiter le paludisme, les médecins prescrivent des médicaments en libre achat dans les officines. Ces molécules ne garantissent pas une guérison à 100 %. D’après une étude parue dans le New England Journal of Medicine en septembre 2021, des formes du parasite plasmodium falciparum échapperaient aux traitements. Raison pour laquelle, les pays actualisent régulièrement la liste des antipaludéens. L’artésunate et l’amodiaquine ont cédé place à la quinine. Plus tard, des lots de quinine 500 mg ont été retirés du marché pour leur inefficacité. Il est judicieux de réfléchir sur l’homologation de certaines plantes médicinales qui ont déjà prouvé leur efficacité dans la prévention et le traitement de ce fléau.

Les écologistes, les investisseurs et les experts locaux dans le domaine de la santé plaident pour l’autorisation formelle de la tisane d’Artemisia pour se protéger contre le paludisme. Il a été démontré que cette plante joue un rôle important dans la lutte contre cette maladie. Il suffit de vulgariser la culture de l’Artemisia quitte à avoir au moins trois pieds d’Artemisia par ménage.

Il y a plus de 2 000 ans, l’Empire du milieu découvrit les vertus thérapeutiques de l’Artemisia annua. Ses feuilles contiennent des principes actifs très intéressants. Sa tige est aussi curative, mais moins que les feuilles. Très vite, les Chinois l’utilisent sous forme de tisanes. Ils font tremper les feuilles dans de l’eau chaude durant toute une nuit et boivent le précieux breuvage le lendemain matin. Durant la guerre du Vietnam, les Américains étaient traités à base de chloroquine pour éviter d’attraper le paludisme.  Les Vietnamiens, non protégés ont fait appel à la Chine pour les aider à lutter contre le paludisme en utilisant l’Artemisia. Des lors, l’utilisation de cette plante a séduit le monde moderne.

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Benjamin Kuriyo.

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