Economie

La Cogerco au bord de la faillite

Au cours de la campagne 2020-2021, la Compagnie de Gérance du Coton «Cogerco» a produit 1010 tonnes d’or blanc. Malgré cette production, cette société est au bord du gouffre. Elle est très endettée et le niveau de sa dette est supérieur à la normale.  Avec le processus de signature d’un contrat de partenariat public-privé entre l’Etat et l’Afritextile, on espère que cette société de production et de transformation du coton graine en coton fibre pourra se revivifier un jour 

La Cogerco a produit 1010 tonnes de coton au cours de la campagne 2020-2021, soit 67% de la production attendue, a indiqué vendredi le 17 septembre 2021 Gustave Majambere, DG de la Cogerco. Selon lui, il y a eu une avancée par rapport à la production de la campagne de 2019-2020 qui est évaluée à 763 tonnes.  Dans l’objectif de développer cette filière, cette autorité fait savoir que pas mal d’activités visant le développement de la filière coton ont été réalisées. 50 coopératives de cotonculteurs ont été créées et agréées.  Avec l’appui du projet Cotton Victoria, la Cogerco a bénéficié d’un tracteur. Une réserve cotonnière de 50 ha qui a été déjà  subtilisée à Rugombo précisément à Rugomero a été récupérée.  On a fait des essais sur l’adaptabilité du coton à Cankuzo.  Des essais d’homologation de nouvelles variétés du coton (5 variétés maliennes) ont été aussi menés. Et d’ajouter des essais d’épuration des anciennes variétés qui sont entre autres Jiza et Stam 42. De plus, dans l’optique d’améliorer les conditions de vie des cotonculteurs, le prix d’achat du coton par kg a été revu à la hausse et est passé de 600 FBu à 700 FBu.

La filière cotonnière connaît pas mal d’embûches.

Un endettement supérieur à la normale

Malgré ces réalisations, la Cogerco est confrontée à pas mal de griefs. Selon Majambere, cette société est au bord du gouffre. Elle baigne dans de grandes difficultés financières. Ce qui handicape la mise en œuvre de son plan d’action. Le niveau de la dette de cette société dont l’Etat est actionnaire à 100% est supérieur à la normale De plus, elle n’est pas à mesure de s’acquitter des dividendes dus à l’Etat. D’autres défis sont entre autres le manque de terres pour réaliser des extensions, le faible niveau d’encadrement observé dans certains secteurs cotonniers, le manque de fertilisants et le retard dans l’acquisition des produits phytosanitaires

La Cogerco compte sur Afritextile

Puisque cette société fait face à beaucoup de difficultés financières, Majambere laisse entendre que la négociation de la signature d’un contrat de Partenariat public-privé entre la société Afritextile et l’Etat est en cours pour inverser la tendance.  Et d’ailleurs, cela a été adopté par le conseil des ministres du 9 décembre 2020.  Selon lui, le processus de restructuration  de la Cogerco est donc en marche et est conduit dans une synergie impliquant la direction de la Cogerco, la commission mise en place par le ministère de tutelle et Afritextile.  Jusqu’à maintenant, un pas important est déjà franchi dans la mise en œuvre de ce contrat.  Ce sont notamment l’élaboration et l’adoption du mémorandum d’entente entre l’Etat et l’Afritextile, la signature de la convention de financement de l’audit de la Cogerco qui est en cours et qui sera suivie très prochainement par la valorisation du patrimoine de la Cogerco.

Parmi les activités prévues pour redynamiser la Cogerco, il y a aussi la réhabilitation de l’une des deux unités d’égrenage dont dispose l’usine, aujourd’hui non fonctionnelle. «Notre usine est dans un état de vétusté très avancé et essuie beaucoup de pannes pendant la campagne de récolte du coton.  Pendant cette campagne, une seule unité  d’égrenage  est fonctionnelle», déplore t-il.    

Notons que c’est en 1947 qu’a été créé le Comité de Gestion des Réserves Cotonnières (COGERCO). Elle était une société communautaire réunissant la République Démocratique du Congo actuel, le Rwanda et le Burundi vers les années 1960. Les deux partenaires du Burundi, à savoir le Congo et le Rwanda se sont retirés de la société communautaire respectivement en 1961 et en 1967. De 1967 à 1977, le COGERCO avait pour mission la vulgarisation et la collecte du coton graine. L’usinage et la commercialisation du coton fibre étaient assurées par une société privée dénommée RUZIZI. En 1977, l’usine d’égrenage qui appartenait à la société RUZIZI fut nationalisée et rattachée au COGERCO. Durant la période allant de 1977 à 1984, le COGERCO fonctionnait comme un département ministériel. Avec le décret- loi n° 100 /81 du 19 juin 1984, le comité de gestion des réserves cotonnières a changé d’appellation. Il sera désormais connu sous le nom de COGERCO (Compagnie de Gérance du Coton) sous la forme d’un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Actuellement, la COGERCO est une société publique (SP) conformément à la loi n° 1/09 du 30 mai 2011 portant code des sociétés publiques et à participation publique.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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