Genre

Le 8 mars : une journée bénéfique pour les uns

Chaque année, au huitième jour du mois de mars, le monde célèbre la journée internationale des droits des femmes. Pour cette année 2024, les commerçants de pagnes et les couturiers estiment que cette journée n’est pas rentable comparativement aux journées antérieures. Pourtant, certains propriétaires des bars et des restaurants s’en réjouissent

les couturiers estiment que cette journée n’est pas rentable comparativement aux journées antérieures.

Le 8 mars est considéré comme une journée de festivités pour les femmes au cours de laquelle elles portent de nouveaux habits comme les pagnes bariolés et reçoivent des cadeaux. Elles profitent de cette opportunité pour réfléchir sur leurs droits, sur le progrès en leur faveur ; comment elles peuvent s’autonomiser, comment mettre fin à la pauvreté … Dans cet article, nous allons parler de l’impact économique de cette journée, surtout dans le domaine commercial.

 Les vendeurs des pagnes et les couturiers se lamentent

Mardi le 5 mars 2024, un reporter du journal Burundi Eco s’est rendu au marché Bujumbura City Market communément appelé « chez Sion ». Arrivé sur le lieu, le constat a été que les vendeurs des pagnes et les couturiers évoquent les mêmes difficultés du faible taux de la clientèle. « Tu ne me trouves pas en train de somnoler ? Nous n’avons pas de clients. Il n’y a plus de mouvement par rapport aux années 2019,2020, 2021… je recevais environ 5 000 commandes de pagnes. Mais, aujourd’hui, je peux passer toute la journée sans rien vendre. Les choses changent du jour au jour » ; annonce un des commerçants de pagnes.

Ceux qui œuvrent dans les ateliers de confection des habits affirment aussi recevoir peu de clients comparativement aux années antérieures.  « Auparavant, je recevais plus de 12 commandes de pagnes à coudre. Mais, pour cette année, je pense que la célébration de la journée internationale des droits de la femme n’aura pas lieu », indique M. Habonimana.

Tous ces gens disent que cela est causé par la pauvreté et la volatilité du prix du dollar américain.

Qu’en est-il pour les imprimeries ?

Une employée de l’imprimerie Hope design contactée affirme que les kits de visibilité comme les banderoles, les roll up et les bâches n’ont pas été commandés. « Auparavant, les femmes portaient des T-shirts. On nous donnait des commandes pour leur faire des sérigraphies. Mais, lorsqu’elles ont commencé à porter les pagnes, les commandes ont beaucoup diminué voire disparu. En plus, beaucoup d’entreprises ne célèbrent pas cette journée pour leurs employées. Donc, ces dernières ne pensent pas aux kits de visibilité. Une fois qu’elles trouvent les moyens, elles se mettent ensemble pour se réjouir, échanger et prendre quelque chose », a-t-elle ajouté.

Une journée appréciable dans les bars et dans les restaurants

Dans l’après-midi de la journée du 8 mars, après les heures de service, les femmes accoutrées en pagnes bariolés neufs se mettent ensemble pour manger, boire et danser. Gaiement, un des ouvriers travaillant au restaurant bar Nueva vista situé en commune Ntahangwa dans la municipalité de Bujumbura indique que presque toutes les places sont occupées. « Ici, les femmes ont déjà fait des réservations des places. C’est la joie pour nous, car la moisson sera bonne. Nous allons même travailler toute la journée pour bien accueillir et satisfaire nos clients ».

Afritextile en tire profit

Pour la journée du 8 mars 2023, une société privée qui détient le monopole de production des pagnes au Burundi Afritextile a produit 135 000 mètres de pagnes sur   commande du ministère en charge de la solidarité nationale et du genre. Si on considère qu’un pagne mesurait 3 mètres, c’est- à- dire qu’on a confectionné 45 000 pagnes en tout. Ces 45 000 pagnes totalisent une somme de 810 millions de FBu si on s’approvisionnait directement à cette société pour 18 000 FBu de prix unitaire, tandis qu’ils atteignent 990 millions de FBu si on s’approvisionne au ministère au prix unitaire de 22 000 FBu, soit une différence de 180 millions de FBu.

Nous avons contacté le directeur général de l’Afritextile pour s’informer sur la quantité de pagnes que cette société a produit pour cette année 2024, mais en vain.

Signalons que le budget alloué à la célébration de la journée internationale des droits des femmes pour l’année 2024 s’élève à vingt-quatre millions de Francs Burundais (24 000 000 FBu)

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A propos de l'auteur

Aline Niyibigira.

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