Santé

 Vaccin antipaludique : Salvateur de l’enfant africain ?

Le paludisme reste l’une des maladies les plus meurtrières d’Afrique. Pour faire face à ce fléau, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient d’introduire  pour la première fois un vaccin antipaludique destiné aux enfants de 6 à 24 mois. L’OMS estime que 12 pays d’Afrique dont le Burundi devraient recevoir 18 millions de doses du tout premier vaccin antipaludique au cours des deux prochaines années. Le Burundi est prêt pour recevoir les doses.*

12 pays d’Afrique dont le Burundi devraient recevoir 18 millions de doses du tout premier vaccin antipaludique au cours des deux prochaines années, selon l’OMS.

Malgré des progrès considérables enregistrés dans le déploiement à grande échelle des moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII), la mise en œuvre des approches de chimio-prévention et l’adoption de traitements très efficaces depuis 2000, le paludisme reste l’une des maladies les plus meurtrières d’Afrique, où il tue près d’un demi-million d’enfants de moins de 5 ans chaque année. En 2021, 95 % des cas de paludisme et 96 % des décès dus à cette maladie dans le monde ont été enregistrés en Afrique.

Pour faire face à ce fléau, l’OMS vient d’introduire un vaccin antipaludique (RTS,S/AS01)  destiné aux enfants de 6 à 24 mois .Il estime que le vaccin va  apporter la réduction  des décès infantiles  dus au paludisme et par conséquent sauver la vie des milliers d’ enfants qui meurent chaque année suite à cette maladie.

18 millions de doses pour l’Afrique

12 pays d’Afrique dont le Burundi devraient recevoir 18 millions de doses du tout premier vaccin antipaludique au cours des deux prochaines années, selon l’OMS. Ces pays sont entre autres le Ghana, le Kenya et le Malawi  qui sont  les premiers à administrer le programme de mise en œuvre du vaccin antipaludique  depuis 2019. Ainsi, plus de 1,5 millions d’enfants originaires des pays ci-dessus  ont reçu le vaccin antipaludique, d’après le communiqué conjoint de l’alliance OMS,GAVI et UNICEF du 30 juin 2023.   A cela s’ajoutent les pays comme  le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le  Libéria, le Niger, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo et  la Sierra Leone qui vont bientôt  introduire le  vaccin.

L’OMS estime que le choix des pays bénéficiaires de  ce vaccin est basé sur les principes énoncés dans le cadre régissant l’attribution des vaccins antipaludiques en cas de stocks limités, qui donne la priorité aux zones qui en ont le plus besoin et où le risque de maladie et de décès dus au paludisme chez les enfants est le plus élevé.

 Le paludisme reste un problème majeur de santé publique au Burundi

Au Burundi,  le paludisme demeure un problème majeur de santé publique et compte parmi les principales priorités nationales en matière de santé.  En effet, le pays a connu en 2021 une résurgence des cas de paludisme  par rapport à l’année 2020. Par  exemple, les données indiquent qu’en  décembre 2021, près de 5,7 millions de cas de paludisme ont été recensés au Burundi, pour une population de 12,6 millions d’habitants. Ceci représente une augmentation de 30 %par rapport à la même période en 2020, où près de 4,4 millions des cas de paludisme avaient été enregistrés. Pendant la même période, huit districts sanitaires, soit 16 % des districts sanitaires du pays, ont dépassé le seuil d’alerte épidémique.

Selon les données du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, le cumul des cas de paludisme en 2022 est supérieur à celui de 2021 avec une augmentation de 26.50%. Ainsi, le paludisme représente la première cause de morbidité et de mortalité au Burundi.

Malgré les efforts envisagés par le Gouvernement du Burundi  pour éradiquer le paludisme via les sensibilisations et les campagnes de distributions de moustiquaires imprégnées d’insecticides, le paludisme demeure  la maladie la plus meurtrière au Burundi.  Les rapports de l’OMS indiquent que les  enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont parmi les groupes les plus vulnérables.

Lors de la célébration de la journée internationale de lutte contre la malaria le 30 juin 2023, le ministre de la Santé Publique et  de la Lutte contre le Sida a indiqué que le Burundi réjouit de  la disponibilité de ce vaccin et que les préparatifs vont bon train pour recevoir les doses destinées au Burundi

Rappelons que le ministère en charge de la Santé Publique a mis en place un plan stratégique 2022-2027 de lutte contre le paludisme pour réduire le nombre de décès liés à cette maladie

A propos de l'auteur

Méchaël Tuyubahe.

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