Société

Les enfants en situation de rue sont de retour

Certains enfants en situation de rue sont de retour dans les différentes rues de la capitale économique Bujumbura. La nouvelle génération de ces enfants et de loin différente de l’ancienne. On assiste aujourd’hui à la résurgence des bandes d’enfants en situation de rue agressifs et violents. Plus d’une personne en ont été victimes. Le ministère en charge de la solidarité fait savoir que le retrait de ces enfants en situation de rue de la voie publique continue et qu’il faut aviser l’administration si on constate de tels mouvements    

Oublions les enfants en situation de rue dont nous avions l’habitude de voir sur la voie publique. Ceux qui approchaient timidement les passants en les suppliant, parfois avec des larmes aux yeux, de leur donner de quoi manger. Ceux à qui on répondait comme bon lui semblait, ceux qui jouaient au cache-cache avec les policiers, … Ceux-là constituaient l’ancienne génération d’enfants en situation de rue. 

A part la famille, tout autre endroit dans lequel évolue l’enfant ne fait que lui inculquer un esprit de délinquance.

La nouvelle génération est différente. A part qu’ils évoluent en bande d’une dizaine d’enfants, visiblement c’est comme s’ils n’ont plus rien à perdre.  S’il faut absolument les croiser, rassure-toi d’avoir fait récemment et avec succès des entrainements de karaté, car on ne sait jamais. Au cas contraire, tiens bien ton sac à main (pour les femmes), cache loin ton téléphone et passe le plus loin possible de ce groupe. Cela avec raison car, depuis qu’ils sont de retour dans les rues de la capitale économique, ils sont de plus en plus dangereux et plus d’une personne en ont été victimes.  

L’exemple le plus récent, sur l’avenue Moso, en pleine journée vers 10 heures du matin, une femme répondait au téléphone. Du coup, un de ces enfants en situation de rue lui arracha son téléphone. Le temps de se rendre compte qu’on lui a dérobé son appareil, ces enfants avaient déjà pris fuite. Certains passants voulaient lui venir en aide, mais avaient peur d’avoir affaire à ces enfants qui, visiblement, sont prêts à tout. Les plus courageux se précipitaient pour sauvegarder le téléphone de cette pauvre victime qui venait de se faire dérober en pleine journée. C’est alors que ces enfants ont commencé à lancer des pierres à tout ce qui était en mouvement. Des pare-brises des voitures se cassent,…Bref, on assista au sauve qui peut. Cela constitue un exemple parmi tant d’autres. 

Une stratégie efficace ou pas ?

La situation se présente comme telle alors qu’il y a un mois seulement le gouvernement du Burundi via les 3 ministères : celui en charge de la solidarité, celui en charge de l’intérieur et celui en charge de la justice prenaient la décision de retirer les mendiants et les délinquants des rues. Cela a été fait et en Mairie de Bujumbura, plus de 70 enfants en situation de rue ont été référés au centre d’encadrement se trouvant à Jabe.

Emmanuel Amissi est directeur adjoint du projet Enfant soleil chargé d’encadrer les enfants retirés de la rue se trouvant à Jabe. Selon lui, lorsque ces enfants rejoignent leurs familles d’origine après l’encadrement et trouvent que la cause de leur migration vers les rues n’a pas trouvé de solution, ils retournent directement dans les rues et, cette fois-ci, plus forts qu’avant. « La meilleure stratégie est celui d’identifier et de s’attaquer aux causes profondes de cette mendicité et d’assister ces enfants étant dans leurs familles d’origine. Et c’est ce que le gouvernement est en train de faire », fait-il savoir. Et d’ajouter que la place de l’enfant est dans la famille et qu’à part la famille, tout autre endroit dans lequel évolue l’enfant ne fait que lui inculquer un esprit de délinquance.

Il précise cependant que malgré la volonté et l’implication du gouvernement, tant que la société en général et le voisinage de l’enfant rapatrié en particulier ne s’engage pas pour assurer le bien-être de cet enfant, le résultat sera toujours le même.  

La campagne de retirer les mendiants de la rue continue

Selon Elie Harindavyi, porte-parole du ministère ayant la solidarité dans ses attributions, la campagne de retirer les mendiants des rues continue. Ceux qui sont déjà dans les centres de transit sont en train de recevoir des enseignements avant d’être acheminés vers leurs familles respectives. Selon ce même porte-parole, ils sont en train d’identifier les causes profondes de cette problématique afin d’y apporter des réponses adéquates. « Nous voulons résoudre cette problématique à partir de la communauté », précise M. Harindavyi. Il ajoute que c’est pourquoi les produits alimentaires et l’argent collecté au niveau collinaire lors de la journée de la solidarité seront utilisés pour aider les familles les plus vulnérables.

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A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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