Société

Les messages de haine n’ont pas de place dans les chansons 

Dans les pays post-conflits, les chansons peuvent être des vecteurs de message de haine et créer des divisions au sein de la société.  Le journaliste et artiste Abbas Mbazumutima trouve qu’il faut dénoncer ces chansons afin de limiter les dégâts. Les parties prenantes devraient réfléchir en terme de postérité et penser les impacts de ces messages dans le futur

Abbas Mbazumutima, journaliste et artiste : « Que tous les camps essaient de voir si tous les messages qu’ils déversent sont bon pour la génération future ? s’ils sont constructifs ? s’ils peuvent aider à la réconciliation, à la consolidation de la paix ?»

Abbas Mbazumutima explique que les chansons peuvent véhiculer des messages de haine ou des appels à la violence. Et cela se remarque souvent lors des propagandes, des campagnes électorales. Ces chansons ne sont pas assez contrôlées. Les groupes de personnes commencent à se chicaner dans les chansons et finissent par en venir aux mains. Ces chansons contribuent d’une manière ou d’une autre, de près ou de loin à l’aggravation de la crise.  Selon lui, de tels cas s’observent depuis des décennies. « Est-ce que certaines chansons ne méritent pas un certain toilettage? », s’interroge-t-il. Le pire arrive quand ces chansons passent en boucle sur les radios. « Dans ce cas, l’autre groupe se sent directement visé ».

Quelles visées pour les auteurs ?

Comme postulat de base, tout message soutenue par une idéologie politique, sous-tendue par est une chanson de ralliement, qui est utilisée pour les compétitions. Quelquefois, quand il s’agit de la campagne électorale, on dirait que tous les coups sont permis pour mettre à terre son adversaire. Pour lui, l’objectif de la campagne électorale est de ne pas terrasser son adversaire. Quand les gens composent ces chansons avec une visée de vouloir mettre à terre, déranger, agacer un autre groupe, cela devient dangereux.

Pour Mbazumutima, le message est clair. « Que tous les camps essaient de voir si tous les messages qu’ils déversent sont bon pour la génération future ? s’ils sont constructifs ? s’ils peuvent aider à la réconciliation, à la consolidation de la paix ? »

Aux médias, le journaliste et artiste Mbazumutima rappelle de vérifier toujours avant la diffusion d’un message. « Faire une sorte de répétitivité. Comment est-ce que les gens vont comprendre cette phrase, ce refrain ? ». Il faut se poser toute ces questions, insiste-t-il.

Pour les chansons de propagande, il propose une commission de contrôle pour vérifier si elles sont bonnes à balancer. Les auteurs, les producteurs des chansons devraient réfléchir en terme de postérité. « Nous sommes dans un pays qui a connu des crises sociales, ce message pourrais-je le faire passer dans cinq ans ? ».

Les auditeurs doivent avoir le courage de dénoncer les chansons incitant à la haine afin de limiter les dégâts.  A l’ère actuelle des réseaux sociaux, qu’il y ait des gens pour dénoncer ce message et dire qu’il n’a pas de place dans les chansons. Que le mal causé par les messages de haine par le passé ne s’éternise pas et, finisse par être à l’origine d’un perpétuel cycle de violences.

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A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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