Entrepreneuriat

Les œuvres d’art burundais peinent à franchir les frontières

Les œuvres d’art font vivre les artistes burundais. Toutefois, les œuvres d’art burundais peinent à atterrir sur le marché régional ou international. Nous avons rencontré certains artistes vivant de leur imagination et de leur création    

Le Burundi abrite du 02 au 12 septembre 2022 la cinquième édition du Festival de l’Art et de la Culture des pays membres de l’EAC.  Ce festival qui veut promouvoir les œuvres artistiques et la culture dans les pays de l’EAC se tient au stade Intwari en mairie de Bujumbura. Une opportunité saluée par les artistes burundais dont les produits peinent encore à franchir les frontières du pays et à atterrir sur le marché régional ou international.

Les produits d’art burundais peinent à s’écouler sur le marché régional ou international. Les artistes demandent du soutien.

Un gagne-pain

« Les œuvres d’art et culturelles font vivre leurs auteurs », affirme fièrement Thaddée Ndikubwayo, artiste-sculpteur depuis 1975. Ce sculpteur sexagénaire engagé qui opère à partir de la capitale politique Gitega est père de 5 enfants. Tous sont mariés. Il les a fait vivre grâce à son métier de créateur d’œuvres d’art. Thaddée Ndikubwayo transforme des objets d’art ronde-bosse et bas-relief à partir des arbres. 

Le début dans le métier n’est pas hasardeux chez M. Ndikubwayo. Il a fait l’enseignement des métiers à l’école technique de Giheta de la province de Gitega. Après cette formation, il s’est lancé directement dans la sculpture et s’est progressivement amélioré au fil du temps et de l’expérience. 

Malgré que l’art constitue un gagne-pain pour certains, M. Ndikubwayo explique que le secteur des arts n’est pas en général développé au Burundi. Peu de Burundais consomment les produits artistiques. « Vous pouvez passer deux ou trois jours sans vendre un objet d’art. Et si les clients viennent acheter, leurs prix sont souvent dérisoires », se lamente-il.

Même son de cloche chez Fridolin Manirampa, jeune artiste-sculpteur opérant au musée vivant de Bujumbura depuis bientôt 10 ans. Selon lui, des artistes talentueux existent au Burundi, mais font souvent face au manque de clients. Il argumente que les Burundais n’ont pas la culture de consommer les objets d’art de décoration. Mais selon ce jeune, dans d’autres pays les gens qui possèdent des maisons en étages et des hôtels sont les principaux demandeurs d’œuvres d’art, celles-ci ils aident dans la décoration. « Ici peu d’hôtels font des commandes d’œuvres d’art ». 

« Nous sommes éparpillés »

Un autre défi évoqué par Fridolin Manirampa est que ces œuvres d’art ne sont pas connus du grand public.  

Pour lui, il faut d’abord installer des marchés permanents d’objets d’art comme d’autres marchés aux chefs-lieux de différentes provinces. Cela permettra à tous les artistes d’avoir des adresses pour faire vendre leurs produits et facilitera également aux amateurs d’objets d’art de les trouver facilement et au moment voulu. « Actuellement, nous sommes éparpillés chacun dans son coin et cela ne nous facilite pas la tâche pour avoir des clients », informe Serges Nsabimana, peintre-dessinateur travaillant au chef-lieu de la province Ngozi.  Vieux de plus de 10 ans dans le métier, ce père de 3 enfants attend les clients dans son atelier d’art « Nkundakaranga ». 

Franchir les frontières, un souhait commun des artistes

Même s’ils affirment que les étrangers vivant au Burundi figurent parmi les consommateurs potentiels d’œuvres d’art, les produits des artistes burundais peinent à s’écouler sur le marché régional ou international. « Nos produits n’arrivent pas sur le marché international », fait savoir Thaddée Ndikubwayo avant d’ajouter qu’ils ont besoin de soutien pour pouvoir exporter leurs créations. Il demande du soutien dans le cadre d’exporter leurs œuvres à l’étranger. Ces artistes estiment également que de tels sortes de festivals contribuent également à faire connaître leurs produits. 

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Une démotivation qui tend à se généraliser

Une démotivation qui tend à se généraliser

La filière thé est en turbulence. Les théiculteurs démotivés par des prix au producteur dérisoires déracinent leurs plantations en grand nombre. En l’espace d’une semaine, plus de 79 000 théiers ont été arrachés dans divers secteurs théicoles de la province de Kayanza. La pénurie criante du carburant paralyse le système de collecte des feuilles de thé dans les zones théicoles. A cela s’ajoutent les arrières d’impayés aux producteurs du thé qui s’accumulent d’année en en année. Les responsables de l’Office du thé du Burundi alertent sur un tarissement imminent de cette source de devises.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 641

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Une démotivation qui tend à se généraliser

Une démotivation qui tend à se généraliser

La filière thé est en turbulence. Les théiculteurs démotivés par des prix au producteur dérisoires déracinent leurs plantations en grand nombre. En l’espace d’une semaine, plus de 79 000 théiers ont été arrachés dans divers secteurs théicoles de la province de Kayanza. La pénurie criante du carburant paralyse le système de collecte des feuilles de thé dans les zones théicoles. A cela s’ajoutent les arrières d’impayés aux producteurs du thé qui s’accumulent d’année en en année. Les responsables de l’Office du thé du Burundi alertent sur un tarissement imminent de cette source de devises.
  • Journal n° 641

  • Dossiers Pédagogiques