Transport

Les transporteurs Internationaux Burundais éprouvent des difficultés à être compétitifs dans la ZLECAF

La mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) offrira d’énormes opportunités dans le secteur du transport. Cela ressort d’un atelier organisé par le Conseil des Affaires de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EABC) pour le secteur privé dans le cadre de la ZLECAF qui s’est tenu à Bujumbura du 14 au 15 novembre 2023. Malgré cela, les transporteurs internationaux Burundais peinent à s’imposer à cause des impôts et taxes exorbitants

Mireine Havyarimana, coordinatrice des projets au sein de l’Association des Transporteurs Internationaux du Burundi (ATIB) : « La flotte terrestre immatriculée au Burundi n’est pas compétitive dans la sous-région et encore moins dans la ZLECAF. Cela à cause des impôts et taxes exorbitants ».

Selon Mireine Havyarimana, coordinatrice des projets au sein de l’Association des Transporteurs Internationaux du Burundi (ATIB), la flotte terrestre immatriculée au Burundi n’est pas compétitive dans la sous-région et encore moins dans la ZLECAF. Cela à cause des impôts et taxes exorbitants. Elle rappelle que trop d’impôts tue l’impôt. Pourtant, confirme-t-elle, si la flotte terrestre immatriculée au Burundi devient compétitive, le pays gagne en devises conformément aux rotations des camions.

A titre informatif, Mme Havyarimana déplore par exemple qu’un camion immatriculé au Burundi paie mensuellement 100 mille FBu comme frais de stationnement. Pourtant, dit-elle, un camion immatriculé au Burundi peut passer plus d’un mois à l’extérieur du pays.

« La licence de transport dans notre pays est payée par camion et par remorque. Un camion immatriculé au Burundi paie 200 USD par an et un camion remorque paie 400 USD par an. Ce qui n’est pas le cas dans les autres pays de la Communauté Est Africaine (CEA). La licence de transport est payée par la société de transport propriétaire du camion ou de la remorque », souligne-t-elle.

Et de poursuivre : « La redevance annuelle routière est également payée par camion immatriculé au Burundi à raison de 3 millions de FBu. Imaginez-vous la somme qu’on va débloquer si on a par exemple 20 camions immatriculés au Burundi ».

La coordinatrice des projets à l’ATIB revient également sur les amendes payées pour un camion immatriculé au Burundi sur lequel on n’a pas effectué un contrôle technique alors que celui-ci se trouve à l’extérieur du pays. Selon elle vaut-mieux tenir compte du temps de séjour d’un camion immatriculé au Burundi à l’étranger avant de lui infliger des amendes sur le contrôle technique.

Mme Havyarimana avise que les investisseurs préfèrent faire immatriculer leurs camions à l’étranger que dans le pays de peur d’écoper de ces impôts et taxes.

La ZLECAF, une vache laitière pour le secteur du transport

Selon Jean Samandari, secrétaire général de l’Association des Commerçants du Burundi (ACOBU), l’étude de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) montre que dans le cadre de la ZLECAF, les services de transport ont le potentiel de croître de près de 50%.

« Plus de 25% des gains commerciaux intra-africains dans tous les services libéralisés dans le cadre de la ZLECAF seront consacrés au transport et près de 40% de l’augmentation des services africains concerneront le secteur du transport », indique-t-il.

Des besoins d’ici 7 ans

M.Samandari informe que dans les services de transport, la mise en œuvre de la ZLECAF d’ici 2030 nécessitera 1 844 000 camions de transport de marchandises en vrac et 248 000 camions de transport de fret conteneurisé.

« 94 614 wagons ferroviaires pour le transport en vrac et 20 668 navires pour le transport du fret conteneurisé et 254 frets aériens seront aussi nécessaires », annonce-t-il avant de préciser que le coût de cette demande est estimé à 390 milliards USD.

La ZLECAF, un atout pour le secteur privé

Denis Nshimirimana, secrétaire général de la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB) confirme que le secteur privé va tirer profit de la ZLECAF.

Il fait remarquer que c’est secteur qui va surtout échanger les biens et les services. Et de renchérir : « Le Burundi a l’atout par rapport à sa position géographique d’être au cœur de l’Afrique ». Pour lui, il sera facile pour le pays d’exporter vers le Nord, le Sud, l’Ouest et l’Est de l’Afrique. Par ailleurs, continue-t-il, il sera facile par exemple aux pays du Nord de l’Afrique comme l’Egypte, l’Algérie ou la Tunisie d’exporter au Burundi plutôt qu’en Afrique du Sud.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 607

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Un environnement des affaires peu attractif

Un environnement des affaires peu attractif

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents. La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.
  • Journal n° 607

  • Dossiers Pédagogiques