Editorial

L’inflation alimentaire ne faiblit pas

En pleine période de soudure, les prix des denrées alimentaires affichent une allure ascendante. En l’espace d’un mois, les cours des produits alimentaires enregistrent une hausse de 2,5%. Les ménages subissent de plein fouet les effets de la spirale inflationniste. 

Les fonctionnaires n’arrivent pas à joindre les deux bouts du mois. En plus d’autres dépenses (loyer, eau, électricité, transport, etc.), les ménages urbains paient un lourd tribut. Les conséquences de l’inflation touchent sévèrement les habitants des milieux ruraux en proie à l’insécurité alimentaire.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

En glissement annuel, l’indice global des prix à la consommation est en hausse de 20,9% pour le mois de septembre 2022 contre une hausse de 19,6% pour le mois précédent. Jamais les statistiques n’ont jamais été si proches de la réalité. Ces données traduisent la crise alimentaire qui prévaut dans le pays. 

La sécheresse prolongée n’augure rien de bon. Les aléas climatiques ponctués par la pénurie récurrente des intrants agricoles risquent de gonfler les effectifs des malnutris qui se comptent par milliers. 

En moyenne,  60 mille enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère bénéficient d’une prise en charge au Burundi.  Les femmes enceintes et les mères allaitantes ne sont pas à l’abri du danger. Par conséquent, les retards de croissance affectent des proportions élevées d’enfants dans les provinces les plus touchées. 

La province de Karusi reste l’une des provinces les plus touchées par le retard de croissance avec une prévalence avoisinant 62%. Un taux largement supérieur à la moyenne nationale qui oscille autour de  56% alors que le seuil d’alerte est fixé à 30%. La pauvreté monétaire dans les ménages handicape les efforts visant à éradiquer la faim et, partant,  la malnutrition. Les ménages ont du mal à se procurer les aliments de base et encore moins aspiré à un repas équilibré. Les enfants et les femmes sont touchés de manière disproportionnée par la malnutrition. 

La levée de l’interdiction de l’importation des denrées alimentaires notamment les céréales n’a pas produit l’effet escompté sur le marché intérieur. Les cours des grains de maïs et leurs dérivés enregistrent une hausse exponentielle. Aux grands maux, de grands remèdes, dit-on. Face à la flambée fulgurante des prix qui étranglent les ménages, le gouvernement devrait penser aux solutions d’urgence. 

En 2017, alors que le pays connaissait une hausse historique des prix des denrées alimentaires suite au phénomène climatique baptisé el niño a l’origine du déficit hydrique, le gouvernement a détaxé les produits vivriers. L’exonération des taxes pour six produits, à savoir : le riz, les graines de maïs, le manioc, la farine de maïs et de manioc et le haricot sec a provoqué une chute des prix sur le marché pendant trois mois.  

Le kilo de riz tanzanien  frôlait les 2 000 FBu alors qu’actuellement le prix de ce produit avoisine 4500 FBu. Pour le moment, l’exonération des denrées alimentaires pourrait alléger le fardeau des ménages à défaut de l’instauration d’une indemnité inflation collective.

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Benjamin Kuriyo.

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éditorial

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Une riposte à la hauteur des enjeux ?

Les effets du phénomène climatique El Niño caractérisé par des températures anormalement élevées et de fortes intempéries sont déjà perceptibles. A fortiori, le gouvernement vient de déclarer l’urgence climatique et appelle à l’aide internationale pour atténuer l’impact du changement climatique. Le Burundi est en proie aux effets du changement climatique. Ces derniers se manifestent à travers les catastrophes naturelles dont les inondations, les pluies torrentielles, les vents violents ou la prolongation de la saison sèche selon les régions. Les catastrophes d’une forte intensité fragilisent d’une manière répétitive les habitations, les infrastructures socio-économiques et exposent la population à une précarité absolue.
  • Journal n° 605

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