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PRODEFI, Pour maximiser le rendement des agri-éleveurs

Sur le financement du FIDA, l’appui du PRODEFI (Programme de Développement des Filières) à travers les coopératives rizicoles Twiyunge de Kabamba et Dukorerehamwe de Rubira en commune Mpanda de la province Bubanza ainsi que lacoopérative Uhirazikamwe de la mini-laiterie de Mbuye en province Muramvya est apprécié par les bénéficiaires. Elle concerne entre autres la réhabilitation, l’aménagement des marais et des pistes d’accès aux champs, la construction des hangars de stockage et les équipements. Ce qui a boosté le rendement agricole et améliore la situation financière des membres. Il en est de mêmepour la fourniture des équipements de collecte et de test de lait pour s’assurer de la qualité avant sa commercialisation et la fabrication des fromages par la coopérative Uhirazikamwe de Mbuye.

Amosi Ali, président de la coopérative Twiyunge:« Le riz est décortiqué et vendu aux acheteurs en gros et aux organisations humanitaires nationales et internationales comme le PAM et le bénéfice va à la coopérative ».

L’intervention du PRODEFI a connu des succès dans l’amélioration des performances de l’agriculture et de l’élevage à travers les coopératives. La réhabilitation du système d’irrigation et des pistes d’accès aux champs pour les membres des coopératives Twiyunge et Dukorerehamwe a contribué à l’augmentation de la production. Elles tissent des relations de partenariat et de confiance avec la microfinance CECM. La collaboration est jusqu’aujourd’hui fructueuse. La coopérative Twiyunge a bénéficié entre 2015 et 2017 d’un total de 827.101.180 FBu incluant le crédit agricole, le crédit commercial et le crédit logement pour ses membres. D’autres services rendus aux membres sont l’accès aux marchés, à l’équipement, au hangar et à l’aire de séchage. Il comprend aussi l’entretien des canaux tertiaires car la coopérative paie 10.000FBu pour un champ de 50 ares et le gardiennage des champs de riz lors de la maturité de cette céréale avant la récolte pour éviter les vols sur pied. Elle a en collaboration avec la coopérative Dukorerehamwe de Rubira acheté une parcelle à 70.000.000 FBu où a été construit la mini-rizerie de ces deux coopératives. La coopérative Dukorerehamwe a, quant à lui, bénéficié entre 2015 et 2017 d’un total de 199.956.000 FBu de crédit agricole et commercial, le sujet de crédit logement des membres étant encore en pourparlers. D’autres services sont les mêmes que ceux rendus par Twiyunge. En 2018, elle n’a pas pris de crédit intrants grâce aux bénéfices dégagés en 3 ans, elle a offert elle-même aux membres ce crédit pour un montant de 131.000.000 FBu, ce qui la rend plus solvable.

Gabin Ndihokubwayo, est agronome à la Société Régionale de Développement de l’Imbo (SRDI). Il est encadreur rizicole dans cette circonscription. Il explique que le PRODEFI a réhabilité les pistes d’accès aux champs et le drain principal qui longe la transversale 12 ainsi que des barrages d’eau. Il informe que la valeur ajoutée de ce programmeest grande. Selon lui, l’eau n’arrivait pas correctement dans les rizières. Les barrages ont été détruits et l’ensablement a suivi. La réhabilitation concernait le canal secondaire, le canal primaire, la tête-morte et le barrage. Le transport de récoltes n’était pas facile parce qu’il n’y avait pas de pistes pour arriver à l’aire de séchage ou dans les coopératives.

Une meilleure production et une bonne gestion y afférente

Amosi Ali, est président de la coopérative des riziculteurs Twiyunge. Elle regroupe 950 membres et exploite une superficie de 280 ha. « Pour être membre, tu dois avoir au moins 50 ares d’aire rizicole. On cultive ensemble et la SRDI nous fournit des semences sélectionnées, des pesticides, des intrants agricoles ou la coopérative les achète elle-même ».

La production est de 5 tonnes par ha. « Cette production est par la suite achetée et stockée dans la coopérative. Le riz est décortiqué et vendu aux acheteurs en gros et aux organisations nationales et internationales comme le PAM et le bénéfice va à la coopérative » indique M. Ali.Ainsi, ajoute-t-il, la SRDI n’a pas réussi à vendre toute la production de riz. Par conséquent, la coopérative Twiyunge a contracté un crédit de 500 millions de FBu à la Coopérative d’Epargne et de Crédit Mutuel (CECM), pour acheter ce riz. Ce qui a permis l’achat d’environ 600 tonnes de riz qui seront décortiquées et vendues sur le marché.« L’usure n’a plus de place parce que nous contractons des crédits auprès des institutions de microfinance pour l’achat des intrants agricoles et le paiement de la main d’œuvre. Ainsi, plus personne ne se fait arnaquer en promettant à son créditeur de lui rembourser en nature (sac de riz blanc de 50 kg contre 20.000 FBu, par exemple) », rassure M.Ali.

L’amélioration des conditions de vie des membres en est le résultat

Dallie Nahimana, membre de la coopérative Twiyunge habite la 11ème transversale de la colline Kabamba. Elle affirmeque quand le riz est produit, il est vendu à cette coopérative à un bon prix. Elle salue l’action du PRODEFI dans la construction des hangars de stockage qui protègent les récoltes contre les voleurs ou les maris irresponsables dans les ménages. « J’ai acheté trois chèvres et une parcelle pour 700.000FBu ». Elle se dit satisfaite de sa situation financière puisqu’elle peut contracter un crédit sans souci et le rembourser. Et Isaac Gatoto, riziculteur originaire de la colline Nyamabere de compléter son ami, « la coopérative nous aide dans le paiement des veilleurs des champs ».Il affirme qu’avant il payait entre 30.000 et 50.000 FBu, mais qu’actuellement il ne paie que 3.000FBu seulement à la coopérative. Pour semer, ajoute-t-il, on utilisait entre 60 et 100 kg de semences, mais avec la technique de riziculture intensif 20 kg suffisent. Il se réjouit qu’avec son adhésion à la coopérative Twiyunge, d’une chèvre achetée il en arrive à six. Il est en train de se construire une maison.

De la confiance avec CECM

Comptoir de Fromages

Valère Bayisabe, agent de crédit à la CECM indique que cette microfinance a instauré la manière dont les riziculteurs peuvent vendre leurs récoltes à un bon prix. « Quand les riziculteurs apportent leurs récoltes, la CECM leur  donne    un    crédit équivalent à 60% de la valeur du stock et ils peuvent vendre quand ils constatent qu’il y a amélioration du prix sur le marché. La CECM est venue combattre l’usure qui nuit beaucoup aux riziculteurs en imposant des taux d’intérêt prohibitifs. Ainsi, le riziculteur s’adresse à la CECM pour des crédits à des taux d’intérêt abordables par rapport à celui pratiqué à l’usure ».

La collecte et la transformation du lait

Eric Nsabiyumva est gestionnaire de la coopérative Uhirazikamwe. Celle-ci collecte et vend le lait et les fromages qui y sont produits. Ce gérant de la coopérative fait savoir que le centre peut collecter entre 800 et 900 litres de lait par jour. Une partie de cette quantité est vendue après avoir été traitée, auprès des cafétérias les plus proches. La partie restante est transformée en fromages en formats diversifiés. « Nous avons différents moules qui peuvent faire des fromages à 10.000 FBU, à 5.000 FBU, à 2.000 FBU et à 1.000 FBU. L’année passée nous avions un marché d’écoulement de fromages à l’Hôtel Club du Lac Tanganyika.» fait savoir Eric Nsabiyumva.

La coopérative avait un problème de commercialisation dès sa création en 1985. L’appui du PRODEFI depuis 2012 dans la promotion des coopératives a été d’une importance capitale. « Avant il n’y avait pas de marché d’écoulement de lait. Les acheteurs ne disposaient pas d’équipements pour le contrôle de la qualité. Souvent, ils ramenaient le lait avarié aux éleveurs arguant qu’ils avaient vendu du lait de mauvaise qualité », indique M.Nsabiyumva. Le PRODEFI a fait l’extension du centre de collecte de lait, mis en place des équipements de conservation et de test de la qualité du lait. Selon Nsabiyumva, Le lait peut actuellement être refroidi jusqu’à 4°C et conservé jusqu’à 72h. La coopérative Uhirazikamwe regroupe les éleveurs de vaches.Avec le PRODEFI, l’effectif des membres est passé de 33 en 1985 à 296 en 2018 dont 82 femmes.  Ceux-ci investissent un petit capital de base et, à la fin de l’année, chaque membre enregistre un bénéfice. Le partage se fait en trois catégories : 60% est mis sur le compte des actionnaires de la coopérative, 30% pour les membres à faible revenues, et les 10% restants sur le compte pour l’amortissement et la réparation des équipements.

La valeur ajoutée de Uhirazikamwe

On peut s’approvisionner en aliments du bétail au sein de la coopérative par un crédit remboursable au moment de la vente du lait. Il en est de même pour les cahiers des enfants. Cela allège le fardeau desparents parce que la rentrée scolaire est délicate en ce qui concerne l’achat du matériel scolaire couplé avec celui des semences et des intrants agricoles.Le gestionnaire de la coopérative indique qu’après 15 jours les membres contractent des crédits pour environ 4 millionsde FBU.

Chantal Niyonkuru est originaire de la colline Teka en commune Mbuye. Membre de la coopérative Uhirazikamwe, elle affirme que lePRODEFI a aidé la population en distribuant des vaches aux personnes à faibles et moyens revenus. L’intérêt d’adhérer à cette coopérative est que les membres se donnent des crédits mutuels qui leur permettent de réaliser certains projets.

Louis Ciza est membre de cette coopérative. Il atteste qu’avec la vente du lait il s’est déjà acheté deux vaches de plus.

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