Finance

Projet de loi budgétaire exercice 2023-2024 : Encore une pression fiscale attendue sur les ménages

Alors que le Burundi a revue à la hausse son Budget de fonctionnement jusqu’à plus de 40 % lors de l’exercice budgétaire 2022-2023, la volonté du gouvernement d’élargir l’assiette fiscale demeure irréversible. Le projet de loi des finances défendu par le ministre des Finances lors du Conseil des ministres du 17 avril le confirme. Les taxes seront augmentées pour certains produits et services.

Au Burundi, les dépenses de l’Etat sont couvertes en grande partie par les taxes et les impôts. (photo : Ntare House)

Malgré les pressions inflationnistes auxquelles le Burundi fait face, l’Etat manifeste toujours son intention d’augmenter les recettes. Les politiques de soutien à la croissance économique en boostant l’entrepreneuriat, la croissance des dépenses en termes d’éducation et les autres formes d’investissement à long terme exigent des fonds énormes.

Selon le communiqué du conseil des ministres, certains nouveaux projets seront exécutés. Il s’agit notamment de la mise en œuvre de la politique salariale, du projet de construction du chemin de fer à écartement standard(SGR), de la réhabilitation de la piste de l’aéroport international Melchior Ndadaye, l’appui au projet d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes (PAEEJ)… Le nouveau projet de loi des finances prend en compte de nouveaux programmes.  Ce qui laisse entrevoir la revue à la hausse des recettes de l’Etat.

Toujours des taxes et impôts revus à la hausse

Pour financer ses projets, le gouvernement devra élargir son assiette fiscale. Le conseil des ministres a exigé de revoir à la hausse les recettes tirées de certaines activités. Les services liés à la téléphonie mobile sont concernés. Il s’agit notamment de la messagerie, des appels téléphoniques, du transfert monétaire ou des services financiers mobiles et d’autres services en rapport avec la communication téléphonique. Pour l’exercice budgétaire 2021-2022, la hausse des recettes attendue sur la messagerie et les appels téléphoniques excédaient 31 milliards de FBu. D’autres produits et services chers pour la population verront leur prix augmenter. Il s’agit notamment des documents de voyage et de la taxe d’immatriculation pour véhicules et motos.

La pression sur l’économie des ménages

Alors que le Burundi fait face à une inflation sans précédent depuis bientôt deux ans, il y a lieu d’affirmer que l’augmentation des taxes et impôts influera sur la hausse des prix et la diminution du pouvoir d’achat des Burundais. Au Burundi, les dépenses de l’Etat sont couvertes en grande partie par les taxes et les impôts.

L’exercice budgétaire précédent illustre le poids du gonflement du budget.  Pour le budget de l’exercice 2021-2022, les recettes fiscales étaient évaluées à plus de 1099 milliards de FBu sur plus de 1562 milliards de FBu, soit plus de 70 % du budget national.

A l’époque, Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome avait réagi en indiquant que le projet budgétaire présentait un risque pour les économies des ménages malgré qu’il présente des avantages. Rufyiri avait appelé le gouvernement à revoir à la baisse certaines des dépenses liées au fonctionnement de ses institutions pour diminuer la pression sur les économies des ménages. Cet activiste qui soutient le budget programme réclamait tout de même un suivi rigoureux de l’exécution budgétaire et plaidait pour la réduction des fonds alloués à l’exonération des taxes et impôts.

Si le gouvernement doit financer la croissance économique, l’élargissement de l’assiette fiscale s’impose. Pour diminuer la pression exercée par le fisc sur les ménages, l’Etat devrait multiplier ses sources de recettes. Lors de la réflexion sur le projet de loi budgétaire, les ministres sont revenus sur la possibilité pour le Burundi de décrocher une allocation prévention résilience auprès de la Banque Mondiale. Ce qui permettrait au Burundi d’encaisser jusqu’ à 50 millions USD en cas de réussite.

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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