Finance

Projet de loi budgétaire, exercice 2021-2022 : Quelles innovations pour atteindre la croissance escomptée ?

L’exposé des motifs du projet de loi budgétaire, exercice 2021-2022 est déjà sorti. Comme d’habitude, le nouveau projet de loi budgétaire prévoit des innovations et met en évidence certaines allocations prioritaires. Au fond, les prévisions respectent les recommandations du PND et les programmes prioritaires du chef de l’Etat

Le plan prévisionnel présenté par le ministre burundais en charge des finances apporte quelques innovations et semble mettre un accent particulier sur la croissance économique. Cependant, il est élaboré suivant le principe de la politique prudente et en corrélation avec les priorités retenues dans  le PND. « Le projet de budget, exercice 2021-2022 s’attèle à mettre un accent particulier sur la transformation structurelle de l’économie burundaise pour une croissance forte, durable, inclusive, créatrice d’emplois et induisant l’amélioration du bien-être social en finançant prioritairement les secteurs porteurs de croissance économique) », stipule le document.

Ainsi, la lecture de ce texte résumant les priorités des ministères révèle que le gouvernement priorise certains domaines comme la santé publique, l’agriculture et l’élevage, la bonne gouvernance, la gratuité des soins pour les retraités, la lutte contre le chômage par l’autonomisation de la jeunesse… Malgré les contrecoups de la pandémie de Coronavirus auxquels l’économie burundaise n’a pas échappé, le gouvernement compte porter le taux de croissance économique annuel à 3,6% au cours de l’année budgétaires 2021-2022.

Malgré les contrecoups de la Covid-19 sur l’économie burundaise, le gouvernement compte porter le taux de croissance économique annuel à 3,6%.

Les priorités pour le gouvernement dévoilées

Certaines priorités du gouvernement sont dévoilées et sont mesurables suivant les fonds y affectés. Le développement communautaire est le premier sur la liste des programmes qui focalisent l’attention des gestionnaires de la chose publique.    Avec un fonds record de plus de 87 milliards de FBu. Pour la mise en exécution de la nouvelle politique salariale équitable amorcée par le gouvernement burundais, l’avant-projet de loi budgétaire remis au parlement a prévu 34 milliards de FBu.

Les autres chantiers prioritaires sont  entre autres la construction des bâtiments publics, l’entretien des routes,  le soutien à la production agricole à travers la subvention des semences et des engrais organo-minéraux.

Suivant la logique des années antérieures, les dépenses, les recettes et le déficit budgétaire prévus pour l’exercice 2021-2022 dépassent celles de l’année budgétaire 2020-2021.  Alors que les recettes de l’exercice précédent étaient évaluées à plus de 1 422,8 milliards de FBu contre plus de 1 576 milliards de FBu des dépenses, ces valeurs seront respectivement portées à 1 563,3 milliards de FBu et 1715,1 milliards de FBu cette année.       

Le présent projet apporte des innovations

Comparativement à la loi budgétaire précédente, le projet de loi présenté par le ministre des Finances apporte certaines innovations. En effet, le soutien au développement communautaire semble avoir focalisé l’attention des décideurs. «Le projet de budget, exercice 2021-2021 met un accent particulier sur le financement de la production agro-pastorale à travers la subvention des engrais organo-minéraux et la production des semences sélectionnées en faveur des populations regroupées en coopératives», peut-on lire dans ledit projet. Le document dévoile aussi le projet de mise en place d’un fonds d’impulsion et de garantie agricole destiné à garantir l’accès au crédit bancaire des jeunes chômeurs dans le but de favoriser la création des emplois.

Ce projet attribue à l’OBR la collecte des taxes communales .Ce qui est une nouveauté dans le mode de gestion des finances de ces entités de l’Etat. Cependant, une ordonnance ministérielle en déterminera les modalités. Tout de même, le secteur énergétique n’est pas en laisse. Alors que seulement autour de 13 % de la population ont accès à l’électricité, la planification du budget met un accent sur l’approvisionnement en électricité de  certains milieux vitaux pour le développement comme les centre de santé, les collèges communaux, les centres de négoce, les villages ou les infrastructures publiques déconnectées du réseau électrique.

Le gouvernement prévoit également de revoir la politique salariale pour ses employés. Ainsi, un budget équivalant à 42 milliards de FBu est prévu pour la mise en exécution de la politique salariale équitable. Le projet prévoit en outre un budget additionnel de 3,2 milliards de FBu pour la correction de la grille salariale d’un parlementaire  dont les primes et indemnités ne sont pas imposées. Quant aux ambassades, le nouveau projet prévoit la redistribution des fonds de fonctionnement selon les besoins. 

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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Des initiatives à faible portée

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Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.

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