Editorial

Un environnement des affaires peu attractif

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

A l’instar des autres pays, le Burundi se lance dans le redressement de son économie pour améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités sociales. Ainsi, « le pays s’est engagé sur la voie de la transformation économique de manière à augmenter et diversifier la production sans entraver l’équilibre écologique », a déclaré le président de la République Evariste Ndayishimiye lors du sommet des chefs des Etats tenu à Nairobi le mois précédents.

La campagne de lutte contre la pauvreté pour aspirer à la prospérité partagée et un développement durable se heurte à des défis de taille. Même si le gouvernement s’est donné un pari de l’émergence endéans 16 ans, à travers sa nouvelle « Vision d’un Burundi Emergent en 2040 et Développé en 2060 », l’économie nationale est plus que jamais exposée aux chocs extérieures.

La société civile dresse un bilan mitigé des réformes macro-économiques déjà initiées. Le pays connait un problème criant liée à l’insuffisance des infrastructures d’appui à la production avec les coupures intempestives d’électricité, la pénurie d’eau, etc. A cela s’ajoutent la pénurie chronique des devises qui handicape l’activité industrielle surtout avec la pénurie historique du carburant. Bref, l’environnement des affaires au Burundi limite les investissements privés tant nationaux qu’étrangers.

L’Ong PARCEM dénonce l’absence du libéralisme économique dans la mesure où l’ingérence des pouvoirs publics dans les affaires du secteur privé devient monnaie courante. Il suggère la libéralisation complète de l’économie pour stimuler le secteur privé, moteur de la croissance économique.

La coalition des syndicats évoque le problème d’inflation qui érode le pouvoir d’achat des travailleurs. Les salaires des fonctionnaires ne leur permettent pas de joindre les deux bouts du mois. Elle exige des gestes de la part du gouvernement pour endiguer la flambée des prix sur le marché. Le népotisme préoccupe également les syndicalistes. Pour eux, il faut payer des pots de vin ou militer politiquement pour décrocher un emploi dans le secteur public. Or, les lauréats doivent avoir les mêmes chances sur le marché du travail.

Le gouvernement se dit prêt à engager un dialogue social avec toutes les parties prenantes pour trouver des solutions durables à ces défis. Cependant, le dialogue ne suffit pas à lui seul. Le contexte économique nécessite une analyse profonde des causes de la détérioration des principaux indicateurs économiques. Pour l’exercice budgétaire qui s’annonce, il faudra une meilleure répartition des ressources selon les priorités tout en ciblant le financement des projets à résultats rapides. De plus, le pays doit investir dans l’amélioration du climat des affaires et attirer les investissements.

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Benjamin Kuriyo.

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  • éditorial

    Des initiatives à faible portée

    Des initiatives à faible portée

    Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.
  • Journal n° 609

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