Editorial

Un problème insolubre

Le phénomène des enfants en situation de rue prend une allure inquiétante. Le nombre d’enfants de la rue ne cesse d’augmenter au fil des années. Ce fléau touche l’ensemble des centres urbains du pays. Le gouvernement en collaboration avec les associations de défense des droits de l’enfant tentent d’apporter des réponses à cette problématique.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Le problème des enfants en situation de rue reste un problème sérieux au Burundi malgré ces différentes initiatives. Une certaine opinion dit que ramener les enfants en situation de rue dans leurs familles respectives par force ne peut en aucun cas constituer une solution durable. « Avant de faire quoi que ce soit, il aurait fallu d’abord étudier les causes de ce phénomène en vue de lui trouver une solution adéquate », suggèrent les défenseurs des droits de l’enfant. D’où l’intérêt de revoir les stratégies utilisées et d’adopter celles pouvant éradiquer d’une manière efficace ce fléau.

Le gouvernement a mis en place un centre d’encadrement destiné aux enfants en situation de rue.  Ce dernier se trouve dans la province de Cankuzo. « Tous les enfants en situation de rue vont transiter dans ce centre afin d’être encadrés dans l’objectif de leur permettre de préparer leur avenir », a déclaré Martin Niteretse, ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique en marge d’une réunion avec les habitants de la commune Ntahangwa.

Notre reporter s’y est rendu cette semaine. Encore une fois, les enfants vivent le calvaire. Les sheetings qui servent d’abris sont déchirés. Quand il pleut, même pendant la nuit, tout le monde se réveille pour s’abriter ailleurs. La plupart des enfants dorment à même le sol. Ils ne mangent pas assez.  Les enfants qui vivent dans le centre d’accueil de Munzenze sortent de temps en temps pour visiter les ménages environnants à la recherche de la nourriture ou pour jouer avec les autres enfants de la localité. Parfois, ils maraudent les patates douces et les mangues. Ce qui inquiète tant la population environnante, décrit notre journaliste reporter.

Tout enfant a besoin d’un encadrement de la part de ses parents ou tuteurs. Ainsi, pour liquider définitivement cette question, le rôle des parents est irremplaçable. Ces derniers ont la responsabilité de nourrir, éduquer et prendre en charge leurs enfants jusqu’à la maturité. Le comportement des parents d’initier les enfants à la mendicité est à éradiquer. Cela remet en cause leur avenir. « Peu importe le nombre d’associations qui militent pour la protection des droits de l’enfant, tant que les parents ne prendront pas leur responsabilité en main, rien ne va retirer les enfants en situation de rue de la rue, a tranché Christine Ntahe, une des grandes figures de la protection des droits de l’enfant lors d’une émission en synergie animée en décembre 2021.

Pour elle, les administratifs à la base au niveau des collines et des quartiers doivent savoir les problèmes des enfants et les raisons qui les poussent à fuir leurs familles. C’est probablement la misère qui en est la cause première. Or, aussi longtemps que les niveaux de vie des familles sont faibles, le problème persistera.

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Benjamin Kuriyo.

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    Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.
  • Journal n° 609

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