Economie

Une certaine opacité dans le compte-rendu budgétaire pour l’exercice 2022-2023

L’exécution budgétaire pour l’exercice de 2022-2023 a atteint 105 % des réalisations. Les dépenses sont de 112 % et les dividendes distribués à l’Etat par certaines sociétés publiques ont augmenté. Pourtant, le stock de la dette reste volatile 

Audace Niyonzima,le ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique.

                                                                                                                                                                                                                                                 

Pour l’exercice 2022-2023, le budget a été exécuté en recettes et en dépenses. Les prévisions des recettes étaient fixées à plus de 2 194,8 milliards de FBu. Ainsi, les réalisations ont atteint plus de 2 316 milliards de FBu, soit 105% des réalisations par rapport aux prévisions. Cela a été annoncé vendredi le 26 avril 2024 par le ministre en charge des finances lors de la présentation du projet de loi portant règlement et compte- rendu budgétaire à l’assemblée nationale         

Le ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique  Audace Niyonzima qui a présenté ce compte- rendu budgétaire a annoncé que ces réalisations en dépassement sont tirées pour les recettes non fiscales par l’augmentation des dividendes distribués à l’Etat par les sociétés à participation publique ainsi que les sociétés mixtes qui se sont élevés à 83 milliards de FBu contre 44 milliards de FBu qui étaient prévus et  la vente des biens et services, surtout  la vente des semences sélectionnées pour 23 milliards de FBu contre une prévision de 2 millions de FBu. Ensuite, le montant des exonérations s’élève à plus de 294 milliards de FBu contre 80 milliards de FBu qui étaient prévus.

Quant aux dépenses totales, elles ont connu des dépassements par rapport aux prévisions causés notamment par le dégel des annales pour les fonctionnaires régis par le statut général des fonctionnaires, l’apurement des arriérés, l’augmentation des salaires pour l’armée et la police ainsi que les imprévus.  Sur les prévisions de dépenses de plus de 2 392,302 milliards de FBu, les réalisations sont estimées à plus de 2 688,393 milliards de FBu, soit 112 %.

Quid de l’augmentation du stock de la dette ?

L’encours de la dette globale jusqu’au 30 juin 2023 s’élève à plus de 5 366,4 milliards de FBu. Comparativement à la même date en 2022, la dette intérieure a connu une augmentation de plus de 2 762,4 milliards de FBu. Dans ce sens, la dette intérieure est estimée à plus de 3 727 milliards de FBu. Quant à la dette extérieure, elle a aussi augmenté. Elle est passée de 1 163,4 milliards à 1 639,3 milliards de FBu.

Le ministre Niyonzima a enfin expliqué que les causes de cette augmentation sont notamment la dépréciation monétaire nationale qui a fait que la dette soit réévaluée à un montant de 477 milliards de FBu, le non enregistrement des conventions sur les fertilisants dans la dette extérieure pour un montant de 526 milliards de FBu ainsi que l’endettement envers les banques commerciales à savoir : la Bancobu et la banque de droit tanzanien CRDB.

Pourquoi une faible production des sociétés à participation publique ?

Les députés ont voulu savoir pourquoi certaines sociétés publiques travaillent   de mal en pis, enregistrent des résultats comptables négatifs et ne paient pas convenablement les dividendes alors que l’Etat y place beaucoup d’argent. Le ministre Niyonzima a expliqué que cette perte a été causée par le mauvais comportement des dirigeants de ces sociétés dans les années antérieures, mais que le gouvernement se préoccupe de cette question en fournissant beaucoup d’efforts pour qu’elles soient encore plus productives. « Les audits de l’inspection générale de l’Etat et au niveau du ministère sont déjà organisés. Les rapports seront transmis au gouvernement. Les mesures et les décisions qui s’imposent seront prises pour le renouvellement de ces sociétés », a-t-il ajouté.

Les activités prévues pour l’amélioration de la comptabilité publique

Pour améliorer la comptabilité publique et la production des rapport comptables, le ministère en charge des finances prévoit  les activités ci-après :le rapprochement bancaire quotidien, l’établissement d’un calendrier de clôture des comptes, la clôture mensuelle des comptes pour contrôler les écritures comptables et les solder au fur et à mesure, la transcription dans les comptes de l’ensemble des arriérés de l’Etat, la résolution des soldes anormaux dans la balance des comptes, la tenue d’un fichier détaillé , l’inventaire physique valorisé des immobiliers,…

A propos de l'auteur

Aline Niyibigira.

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Malgré les multiples signaux de relance économique, la crise économique perdure. Le pays n’a pas assez de devises pour couvrir ses importations. Par effet de contagion, les produits importés plongent le pays dans une spirale inflationniste. La dépréciation continue du FBu retarde l’impact des réformes macroéconomiques entreprises. L’inflation affiche une tendance baissière depuis le début de l’année. Le taux d’inflation aurait diminué de 5 points passant de 17,2% à 12% entre janvier et avril 2024, selon les données officielles. Cependant, cette baisse n’est pas ressentie chez les consommateurs qui assistent à la flambée des prix des denrées alimentaires.

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