Education

Université du Burundi : Des mesures à tâtons qui déstabilisent les étudiants

A l’Université du Burundi (UB), les cours ont été suspendus en première année de baccalauréat jusqu’à nouvel ordre. Cela suite à la mesure prise par le ministère en charge de l’éducation de revoir à la baisse les notes exigées pour se faire inscrire à l’UB ou à l’Ecole Normale Supérieure (ENS). C’est une mesure (à tâtons) à saluer, mais qui déstabilise les étudiants qui ont déjà démarré les cours. Voyons comment tout cela a commencé.

A l’Université du Burundi, les cours ont été suspendus en 1ère année de baccalauréat à partir du 17 octobre 2022 pour permettre aux nouveaux étudiants de se faire inscrire.

En date du 18 août 2022, le ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a appelé les lauréats de l’examen d’Etat, édition 2021 de se faire inscrire soit à l’Université du Burundi ou à l’Ecole Normale Supérieure (ENS). Ce qui a été fait entre le 24 août et le 6 septembre 2022. La note minimale qu’un lauréat devait avoir  à l’examen d’Etat pour se faire inscrire à l’UB ou à l’ENS était jugée trop élevée. En principe, c’est cela qui a marqué ces inscriptions. Pour illustrer cela, sur plus de 10 000 élèves qui ont passé l’examen d’Etat, édition 2021, environ 1000 étudiants ont pu se faire inscrire à l’Université du Burundi. 

Nonobstant, l’année académique 2022-2023 bat son plein à l’Université du Burundi. Elle a démarré le 26 septembre 2022. Mais ladite année académique a été toujours marquée par un faible taux d’inscription des étudiants. Contre toute attente, mercredi le 12 octobre, le ministère en charge de l’éducation a sorti un autre communiqué.  Il a annoncé que, désormais, les notes considérées pour se faire inscrire à l’UB et à l’ENS sont revues à la baisse. En conséquence, de nouveaux étudiants sont appelés à faire inscrire dans les deux institutions académiques publiques dans la période allant du 17 et au 27 octobre 2022.

L’Université du Burundi suspend les cours

L’Université du Burundi a elle aussi sorti un communiqué relatif à la suspension des cours en 1ère année de baccalauréat à partir du 17 octobre 2022 jusqu’à nouvel ordre pour l’année académique en cours. La raison avancée est la relance de l’accueil des nouveaux étudiants. Cela est une bonne nouvelle pour les lauréats de l’examen d’Etat, édition 2021 qui n’ont pas été retenues auparavant. « Je suis heureux. A l’examen d’Etat, j’ai eu une note de 73%. Désormais, je peux fréquenter l’Université du Burundi. Au post fondamental, j’ai évolué dans la section « Langues ». Aujourd’hui, la note minimale exigée pour notre section est 71,2% au lieu de 77,4% », fait savoir sous couvert d’anonymat un lauréat ému par cette nouvelle décision du ministère en charge de l’éducation.

Mais pour d’autres, surtout ceux qui ont déjà commencé les cours, la plupart d’entre eux sont déçus. « Ce n’est pas normal d’arrêter les cours à trois semaines du démarrage de l’année académique. Cela perturbe mon organisation personnelle.  En plus de cela, avec mes amis, nous continuons à payer le loyer et la ration sans pour autant accomplir notre mission principale d’étudier. Si notre université avait précisé le délai de suspension des cours, j’aurais pu retourner à l’intérieur du pays pour revenir au bon moment. C’est dommage que notre ministère prenne des mesures à tâtons. Il vaut mieux tout planifier au départ en exigeant des notes minimales raisonnables compte tenu des places disponibles », se lamente un étudiant de l’Université du Burundi en 1ère année de baccalauréat dans la faculté des Lettres et des Sciences Humaines.

L’Université du Burundi ou Rumuri (ndlr lumière) est le grenier du savoir comme ses anciens lauréats aiment le dire. Cette considération qui, jadis, faisait la fierté des étudiants de cet établissement universitaire ne fait plus l’unanimité. Les conditions dans lesquelles les étudiants de cette université vivent sont déplorables. Même la qualité des infrastructures est discutable sans oublier l’assainissement. Un autre aspect qui est sur toutes les lèvres, le plus important même, est que le niveau intelectuel des étudiants de Rumuri régresse de jour en jour. Malgré tout, elle reste une université publique où les jeunes issues des familles « modestes » poursuivent leur formation universitaire à défaut de payer les frais colossaux exigés dans les universités privées. Par ailleurs, des milliers d’intellectuels burundais ont été formés à l’Université du Burundi et sont en train de servir le pays dans différents domaines. 

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A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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