Développement

Développement de la bioéconomie : Augmenter la production malgré les changements climatiques

Le programme BioInnovate Africa (Nairobi), la Commission Nationale des Sciences et de la Technologie (Rwanda) et le Centre International de physiologie et d’Ecologie des Insectes (icipe) ont organisé un forum sur la bioéconomie. Objectif : Créer des plateformes d’innovation dans les technologies d’amélioration des cultures, de transformation de déchets agro-industriels et des politiques d’innovation en biosciences. C’était du 2 au 3 novembre à Kigali, au Rwanda.

Les pays concernés étaient le Burundi, l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie où opère BioInnovate Africa. «Nous sommes à la phase II (2016-2021) de notre programme BioInnovate Africa. Pendant cette phase, le programme concentrera les efforts sur le lien entre les idées et les technologies biosourcées ainsi que les entreprises. Cela en développant et en pilotant des technologies et des produits biosourcés économiquement viables. Pour ce, nous allons inciter les décideurs à évaluer les options politiques pertinentes qui soutiennent les innovations en biosciences », a déclaré Dr Julius Ecuru, directeur du programme BioInnovate Africa. Pour lui, la bioéconomie rassemble l’activité commerciale entourant l’utilisation de ressources biologiques renouvelables telles que les cultures, les forêts, les animaux et les micro-organismes (comme les bactéries) pour rélever les défis alimentaires, sanitaires, environnementaux, énergétiques et industriels.

«  Sida compte appuyer  le programme BioInnovate Africa dans sa seconde phase à hauteur de 15 millions USD », fait remarquer Dr. Claes Kjllstrom, politologue au département Afrique de Swedish International Development Agency (Sida), une organisation qui de nature finance BioInnovate Africa.

Profit pour l’Afrique de l’Est

Selon Dr Julius Ecuru, la bioéconomie présente un avantage pour l’Afrique de l’Est , car elle constitue son fort potentiel d’innovation. « Cela est expliqué par le fait que les scientifiques et les entrepreneurs utilisent des connaissances et des technologies scientifiques sur des organismes vivants ou des systèmes biologiques pour créer de nouvelles entreprises économiques », indique-t-il.

D’après lui, cette approche qui est fondée sur la connaissance pour l’exploitation des ressources biologiques aboutit à des partenariats commerciaux entre les scientifiques, les inventeurs, les petites et les moyennes entreprises, les agriculteurs et les entrepreneurs écologiques et sociaux, qui sont plus efficaces et moins dommageables pour l’environnement.

Dr Julius Ecuru affirme que la bioéconomie peut donc entraîner la croissance économique et la compétitivité internationale d’un pays ou d’une région, tout en créant de nouvelles opportunités d’emploi.
Se référant sur les grandes quantités de ressources biologiques renouvelables que possède l’Afrique de l’Est, il informe que la bioéconomie aurait un impact considérable sur la transformation du secteur agricole qui constitue l’épine dorsale de la plupart des économies de la région.

« Par conséquent, l’adoption d’un modèle de développement bioéconomique présente un moyen viable de promouvoir une croissance inclusive en créant des opportunités pour les secteurs critiques de la société tels que les femmes et les jeunes », certifie-t-il.

Des opportunités pour le Burundi

Venant Nyandwi, professeur à l’Université du Burundi (UB), à l’institut de pédagogie appliquée, département de physique-technologie témoigne que la bioinnovation est une grande opportunité pour les chercheurs burundais.

« Bien qu’il n’y ait pas de burundais qui ont été sélectionnés pour bénéficier des appuis pendant la seconde phase, les entreprises sélectionnées peuvent exporter les produits dans le pays », indique-t-il. Par ailleurs, affirme M. Nyandwi, les projets qui sont avancés dans la première phase afin d’être financés sont semblables à ceux qui existent déjà au Burundi. Il informe également qu’au sein de l’UB, la vision d’aujourd’hui est de lier la recherche à l’innovation, c’est-à-dire ne pas faire une recherche qui reste sur papier, mais qui est productive sur terrain et pour la population.

« Le grand défi reste la moindre motivation suite au manque de fonds, l’incomplet des organes de l’institution chargée de la science et la technologie ainsi qu’un faible dynamisme des chercheurs burundais comparativement à ceux des autres pays membres de l’EAC », déplore-t-il.

Cependant, il propose qu’au moins  1 % du budget de l’Etat soit alloué à la science et à la technologie. A défaut de quoi le gouvernement fera une mobilisation de fonds pour la science et la technologie. « Les chercheurs doivent à leur tour faire des recherches qui rendent service à la communauté », conclut-il.

Le prochain forum examinera des stratégies visant à créer des liens plus solides entre les institutions scientifiques, les décideurs et les acteurs du secteur privé. Les délibérations proposeront également une feuille de route pour développer une stratégie régionale en matière de bioéconomie.

Onze équipes de chercheurs de l’Ethiopie, du Kenya, du Rwanda, de l’Ouganda et de la Tanzanie ont bénéficié des subventions pour leur permettre de transformer les idées et les technologies innovantes, basées sur les sciences biologiques en entreprises viables. Ces subventions totalisent un montant de 6 millions USD. Le financement est assuré par BioInnovate Africa.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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