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PNSADR-IM : Des coopératives pour l’amélioration des conditions de vie des ménages

Financé par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), le Global Agriculture and Food Security Program (GAFSP), l’OPEC Fund for International Development (OFID) et le Gouvernement du Burundi, le PNSADR-IM est à l’œuvre dans la région de l’Imbo dans les communes de Mpanda, Buganda, Rugombo, Gihanga et Mutimbuzi pour améliorer les conditions de vie des ménages. Des coopératives laitières et rizicoles ont été créées. Ce qui a permis aux bénéficiaires de se développer

Fidès Nduwayo, expert en organisation des producteurs et des coopératives dans la région de l’Imbo au sein du PNSADR-IM : « Nous avons construit des centres de collecte de lait pour aider les bénéficiaires des bovins octroyés par le PNSADR-IM mais aussi d’autres éleveurs privés de la localité »

« Le PNSADR-IM travaille depuis plus de 3 ans avec les coopératives laitières et rizicoles de la région de l’Imbo. Pour le lait, nous avons donné des vaches laitières aux populations. Nous organisons les éleveurs en coopératives pour pouvoir écouler toute leur production parce que le problème majeur était de trouver où vendre le lait. Nous avons construit   des centres de collecte de lait pour aider les bénéficiaires des bovins octroyés par le PNSADR-IM mais aussi d’autres éleveurs privés de la localité », fait savoir Mme Fidès Nduwayo, expert en organisation des producteurs et des coopératives dans la région de l’Imbo au sein du PNSADR-IM. Les bénéficiaires sont bien sensibilisés à contribuer à hauteur de 10% de la valeur des constructions et 10% de la valeur des équipements. C’est une façon de les responsabiliser à bien les entretenir même après la clôture du projet. Les deux centres de collecte de lait déjà construits ont coûté environ 140 millions de FBu et les six hangars de stockage des coopératives rizicoles ont coûté plus de 900 millions de FBu.

Les bonnes pratiques agricoles ont permis d’accroître la production

Les Champs Ecoles Producteurs (CEP) ont permis aux riziculteurs de la commune Gihanga d’accroître considérablement la production. Le CEP est une approche comparative entre la pratique dite paysanne et le Système de Riziculture Intensive (SRI) qui est une méthode mieux adaptée pour aider les riziculteurs à rompre avec l’ancienne pratique. « Un des résultats attendus du Champ Ecole Producteur est que le producteur soit autonome par rapport à la vulgarisation », indique Mme Fidès Nduwayo. Le SRI donne aux agriculteurs une bonne production sans engager beaucoup de dépenses. « Le système n’exige pas beaucoup de semences comme c’est le cas pour l’ancienne pratique: une seule graine peut produire suffisamment pourvu qu’on respecte la règle d’or ».

Grâce aux coopératives, les riziculteurs ont pu accroître le rendement. Aussi, il devient facile pour eux d’écouler la production à un meilleur prix.

Le PNSADR-IM a mis en place des agronomes chargés d’encadrer les agriculteurs qui travaillent avec ce programme.  Le système de riziculture intensive a permis de gagner en temps et en moyens par rapport à l’ancien système. « Par exemple, sur 1 ha au lieu d’utiliser 100 kg de semences, les riziculteurs peuvent utiliser 20 kg », fait savoir Stany Nsabimana, un des riziculteurs de la localité. Il indique qu’auparavant ils cultivaient sans se soucier des bonnes pratiques agricoles. Raison pour laquelle le rendement n’était pas bon. 

Des coopératives rizicoles pour valoriser la production et combattre l’usure

Rubin Sibomana, vice-président de la Coopérative de Multiplication des Semences et de Commercialisation du Riz « COMUSECORI » située dans la commune Rugombo précise que n’eût été le PNSADR-IM, ils allaient continuer à s’endetter davantage. Auparavant, chacun travaillait pour son propre compte. Le PNSADR-IM les a formés sur les avantages de travailler en groupes via les coopératives. De plus, il leur a construit un grand hangar de stockage pour améliorer la conservation du riz. Ils étaient au nombre de 21, mais maintenant ils sont au nombre de 350 dont 262 hommes et 88 femmes. La production ne dépassait pas 100 tonnes de riz par récolte. Actuellement, la production tourne autour de 2500 tonnes de riz par récolte. Il n’y a plus de membres de la coopérative qui font recours à l’usure pour sauver leurs familles de la faim. Lorsqu’on a besoin d’argent, on contracte un crédit à la coopérative et le problème est résolu.  Sibomana fait savoir que ce programme leur a donné des palettes et des humidimètres. Il a construit 6 hangars de stockage pour les coopératives rizicoles de la région de l’Imbo (2 à Rugombo, 2 à Gihanga et 2 à Mpanda). Des décortiqueuses flambant neuf sont déjà installées.

Les coopératives rizicoles financées par PNSADR-IM ont pu bénéficier des machines décortiqueuses dans le but de les aides à améliorer la transformation et la valorisation du riz.

Dans la commune Rugombo, les membres de la coopérative « Muceriwacu » encadrés par le PNSADR-IM ne cachent pas leur satisfaction. « Depuis 2015, l’année où le PNSADR-IM a commencé à nous accompagner, notre coopérative a enregistré des avancées significatives », affirme Chantal Ndayizeye, une femme membre de cette coopérative. Elle cite entre autres, le renforcement des capacités des membres de la coopérative en matière de production moderne du riz par le système de riziculture intensive. Ainsi, grâce aux formations reçues, la production du riz par hectare a augmenté. Elle est passé de 50 sacs à plus de 80 sacs de riz sur une même parcelle. Pour elle, les avantages de se regrouper en coopérative sont énormes. « Il devient facile d’écouler la production du riz à un bon prix. De plus, les membres de la coopérative reçoivent les engrais chimiques à un prix abordable, parfois même à crédit remboursable au moment de la récolte », ajoute-t-elle. Avant qu’elle rejoigne la coopérative, Ndayizeye reconnait qu’en cas de maladie, se faire soigner était un casse-tête. A part l’argent que la coopérative décaisse, les membres contribuent pour compléter les factures liées aux soins de santé des adhérents. Chaque année, ils se partagent les bénéfices obtenus lors des ventes de riz.

Le centre de collecte de lait est très bénéfique aux éleveurs, car le lait est valorisé avant d’être vendu. Minutieusement testé, il est ensuite vendu aux industriels et aux différents cafétérias.

Au cours de la saison culturale, les agriculteurs se heurtaient à un problème de manque de liquidité. Désormais, acquérir un crédit intrants (engrais chimiques et semences) ou un crédit agricole (paiement de la main d’œuvre) n’est plus un fardeau pour ces producteurs de riz.

Les centres de collecte de lait au service des éleveurs 

Selon Pascal Nsavyimana, membre du comité de direction de la coopérative laitière «Vumerinka» de la commune Rugombo, le PNSADR-IM leur a construit un centre de collecte de lait équipé de cuves pouvant contenir 100 litres de lait.  Il leur a octroyé aussi des vélos pour assurer la collecte du lait. Les membres de cette coopérative donnent une contribution de 10% de la valeur de l’infrastructure. «Avant la mise en place de ce centre, les éleveurs avaient du mal à vendre le lait. Souvent, on donnait même le lait à crédit aux propriétaires des cafétérias de la localité faute de marché d’écoulement», témoigne Vital Girukwishaka, un éleveur venu vendre son lait à la coopérative « Vumerinka ».  Selon Mme Fidès Nduwayo, le centre de collecte de lait est très bénéfique aux éleveurs, car le lait est valorisé avant d’être vendu. « Le lait est minutieusement testé et vendu aux industriels et différentes cafétérias. Les éleveurs y trouvent un gain, car ils ont un marché sûr pour écouler leur production. Les CCL sont structurés par commune. Jusqu’à maintenant, nous avons déjà structuré deux CCL dont un dans la commune Rugombo et un autre dans la commune Buganda », indique-t-elle.

Des succès, mais aussi des perspectives

Le PNSADR-IM compte construire deux autres centres de collecte de lait dont un dans commune de Gihanga et un autre dans la commune Mutimbuzi. « Puisqu’à Gihanga il y a beaucoup d’éleveurs, nous comptons aussi y installer une mini-laiterie afin que les bénéficiaires des bovins du PNSADR-IM et d’autres éleveurs ne dépensent plus beaucoup d’argent pour aller vendre le lait ailleurs », renchérit Mme Nduwayo.

Quant à la riziculture, il est prévu d’appuyer 14 coopératives rizicoles dans la région de l’Imbo. « Nous avons déjà 13 coopératives rizicoles opérationnelles avec 6 hangars de stockage de riz construits. Nous travaillons au niveau des maillons de collecte, de conservation, de transformation, mais aussi de commercialisation », fait-elle savoir.  La collecte et la conservation se fait au niveau des hangars, la transformation est assurée par les décortiqueuses pour enfin commercialiser le riz de bonne qualité.

La mise en place des coopératives rizicoles a eu un impact direct sur les riziculteurs parce que maintenant le gain généré par la vente de la production profite aux coopérateurs. Adieu l’usure et l’ignorance grâce aux coopératives et aux techniques transmises par PNSADR-IM. Des réalisations couronnées de succès, selon les bénéficiaires. Ces derniers affirment qu’ils sont déjà bien préparés à pérenniser les réalisations du PNSADR-IM grâce aux différentes formations organisées par le programme.

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Journal Burundi Eco.

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