Dans son adresse à la Nation, le Chef de l’Etat est revenu sur le secteur agricole comme moteur de l’économie nationale. Il invite la population à s’atteler au travail pour accroître la production agricole et, partant, doper le développement du pays. Pourtant, il reste du pain sur la planche pour une transformation structurelle de ce secteur miné par de nombreux défis
« Nous commençons cette année avec l’objectif de redresser l’économie, pour que notre pays cesse de faire partie de la liste des pays pauvres du monde ». Ainsi l’année en cours a été baptisée : «ANNEE DE L’AGRICULTURE AU BURUNDI». Le thème choisi est : «l’Agriculture, source de l’économie nationale».
D’après les données fournies par l’ISTEEBU, l’économie burundaise est essentiellement dominée par les activités agropastorales avec une industrie qui peine à décoller et un secteur tertiaire dominé par le commerce. Le secteur primaire (agriculture vivrière, agriculture d’exportation, élevage et pêche) représente environ 30% du Produit Intérieur Brut (PIB), emploie plus de 80% de la population active et génère plus de 60% des devises.
La chance est de notre côté !
Le Chef de l’Etat se veut plutôt rassurant. Il a affirmé que tous les atouts sont là pour développer le secteur agricole : la richesse du sol, une pluviométrie abondante, un climat favorable et un peuple laborieux. Pour lui, il ne manque rien du tout pour que le secteur agricole soit le socle du développement national. « Nous devons seulement nous réveiller et retrousser les manches, car Dieu n’offre jamais des richesses sur un plat à des gens assis à ne rien faire ».
Cette politique colle avec le vœu du gouvernement, à savoir : « Toute bouche doit avoir à manger et toute poche de l’argent pour assurer les besoins fondamentaux ». Le locataire de Ntare House n’y va pas par quatre chemins : le secteur de l’agriculture doit être à la base de l’économie burundaise, car c’est ce secteur qui emploie et qui fait vivre beaucoup de Burundais. L’agriculture est une industrie très importante qui ne tombe jamais en faillite, car personne ne peut vivre sur cette terre sans l’agriculture, a-t-il précisé tout en promettant de valoriser le métier d’agriculteur.
Un secteur sujet à des contraintes
D’après l’agence onusienne pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le secteur agricole fait face à beaucoup de contraintes. Ce sont notamment le manque de fertilité des sols, la faible utilisation des intrants agricoles, la vulnérabilité aux aléas climatiques, l’insuffisante maîtrise de l’eau, la faible transformation des produits bruts, l’accès limité au crédit et la forte pression démographique. On peut également citer la faiblesse des investissements privés et l’absence de formations et d’organisations professionnelles. La recrudescence des maladies des plantes et des insectes ravageurs très dommageables pour les cultures et les denrées stockées handicapent le secteur agricole.
Le président Ndayishimiye reconnait que les défis ne manquent pas. Il évoque surtout des lacunes liées à la dégradation du sol, au manque de semences sélectionnées et à la culture d’une variété limitée de plantes. Pour ce faire, déclare-t-il, la subvention des agriculteurs reste une priorité. En ce qui concerne les semences sélectionnées, la rénovation en cours de l’ISABU aboutira à la production de meilleures semences avec un bon rendement. Cette institution va également diligenter des recherches sur de nouvelles semences pouvant s’acclimater à l’environnement burundais et produire beaucoup, que ce soit les fruits, les céréales ou les tubercules.
Moderniser l’agriculture
L’agriculture moderne est une composante essentielle de la transformation structurelle de l’économie. Le Plan National de Développement (PND) propose quelques astuces pour améliorer le rendement agricole. Ce sont notamment la régionalisation des cultures, la promotion de l’agriculture familiale intégrée, la mécanisation de l’agriculture, la préservation des terres agricoles, la transformation de la production agricole, la stabulation permanente, la diversification des produits d’exportation, la gestion de l’eau de pluie et l’irrigation des marais.
Le président Ndayishimiye se fixe un objectif pour faire de l’agriculture un plier du développement national. « Lorsque nous verrons tous les Burundais s’adonner à l’Agriculture et toutes les propriétés foncières couvertes d’arbres et de champs sans que l’érosion ne détruise nos cultures; lorsque notre sol retrouveront sa fertilité, tandis que les cultures donneront assez de récoltes, que les semences sélectionnés se retrouvent en quantité suffisante, et que les Burundais cultiveront toutes les cultures pouvant pousser au Burundi ; alors nous pourrons affirmer que le Burundi a franchi une autre étape et qu’il commence à atteindre une vitesse de croisière en matière de développement », conclut-il.
Il importe de signaler que dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, le budget de l’Etat, exercice 2021-2022 met un accent particulier sur le financement de l’accroissement de la production agro-pastorale à travers la subvention des engrais organo-minéraux (15 milliards de FBu) et la production des semences sélectionnées en faveur de la population regroupée en coopératives agro-pastorales (3,013 milliards de FBu).
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.