Energie

25 000 m3 de carburant importés : Peut-on enfin espérer une solution à la pénurie du carburant ?

Dans un contexte de marché international du pétrole tendu, la pénurie de ce produit s’est accentuée au Burundi ces derniers mois. La récente intervention du gouvernement pour donner le souffle à un secteur qui s’étouffe peu à peu donne une lueur d’espoir à la population. Pourvu que cela puisse durer…    

La crainte de la récession de l’économie mondiale, la baisse de la demande due à la baisse des activités économiques dans le monde, les antécédents de la guerre russo-ukrainienne, les raisons qui expliquent les troubles du marché pétrolier sont nombreuses. Le Burundi qui doit malheureusement s’embarquer dans le même bateau que le reste du monde semble ne pas avoir réussi à gérer la crise.  Enclavé, ce pays qui fait naturellement face à d’énormes difficultés économiques semble être un des pays en mal de gérer la crise liée à la commercialisation d’un produit aussi stratégique pour la production des richesses. 

 

Alors que le prix du carburant reste volatile sur le marché international, le Burundi devrait fournir beaucoup d’efforts pour éviter la pénurie qui s’éternise.

Une lueur d’espoir pour une population exaspérée

Après plusieurs mois de pénurie de carburant qui a beaucoup touché les Burundais, une quantité de 25 millions de litres de carburant est arrivée sur le marché local mardi le 23 août 2022. Répondant aux questions des journalistes, le porte-parole du ministère de l’Energie et Mines a indiqué que la pénurie pourra diminuer un peu. Cependant, il a rappelé que cette quantité de carburant constitué de mazout et d’essence qui vient d’être mise sur le marché local est une offre de l’Etat pour donner un coup de pouce aux importateurs privés. A la question de savoir si la pénurie allait s’estomper, il a essayé de donner l’espoir au public. Selon lui, cette intervention du gouvernement est une occasion offerte à ceux qui sont impliqués dans l’importation des carburants de trouver les solutions. 

Alors que la gestion du dossier relatif à l’importation des carburants a fait couler beaucoup d’encre et de salive ces dernier temps, certains activistes appellent à une gestion plutôt prudente de la question. Selon l’ONG locale PARCEM, l’intervention de l’Etat quand il y a un dysfonctionnement d’un marché est justifié. Cependant, cette organisation appelle le gouvernement à limiter son intervention dans cette affaire. « Le gouvernement éviterait de sombrer dans l’erreur de monopoliser le commerce de ce produit stratégique ou de vouloir le faire pendant longtemps », conseille les responsables de PARCEM qui s’exprimaient sur un de ses canaux de communication.  Elle recommande donc une intervention qui ne dure pas longtemps; juste pour donner le temps de réorganiser le marché d’approvisionnement de ce produit en intéressant plusieurs acteurs privés capables d’intervenir. Cette Ong locale encourage surtout la transparence dans le traitement de ce dossier. 

De la surchauffe du marché mondial  

La variation des prix de l’or noir sont devenus indomptables sur un marché international très tendu. Les analyses et les projections vont dans tous les sens. Mercredi le 6 juillet 2022, les prix ont chuté jusqu’à 100,1 USD le baril et ont suivi une courbe évoluant en dents de scie avec une tendance descendante avant de plonger sous 100 USD le baril depuis le 24 février, soit à 97,13 USD le 3 août. Le prix du baril venait d’atteindre son plus bas niveau depuis le 24 février. A partir de mercredi le 24 août, les statistiques de la bourse des matières premières affichent une tendance haussière. Le prix du baril a encore une fois dépassé les 100 dollars. D’après les observateurs, les craintes d’une récession de l’économie mondiale auraient été à l’origine de ce comportement observé sur le marché. 

Certains analystes prévoient une possible baisse des prix beaucoup plus prononcée durant les mois à venir. Dans une analyse publiée mardi le 5 juillet, Citigroup, une société multinationale américaine de services bancaires et financiers a estimé que la baisse de la demande et l’excès de l’offre vont probablement pénaliser les prix dans le contexte d’une probable récession. Cette institution financière basée à New York prévoit la chute des prix du pétrole brut à 65 dollars le baril d’ici la fin de l’année en cours, et à seulement 45 dollars le baril d’ici la fin de l’année 2023 en cas d’une récession dévastatrice pour la demande. 

Au niveau du marché local, la problématique liée à la pénurie du carburant reste réelle. En effet, la communication des dirigeants diverge et ne permet pas d’y voir clair. Le Président de la République Evariste Ndayishimiye a affirmé que le gouvernement travaille avec acharnement sur les solutions durables. Pour Alain Guillaume Bunyoni, chef du gouvernement, la question est plutôt complexe et la population doit développer la résilience et continuer à travailler. Selon les estimations de PARCEM, le pays est obligé de débourser jusqu’à 300 millions d’USD par an pour approvisionner le marché local en carburant. 

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Le thé vert dans l’instabilité

Le thé vert dans l’instabilité

Certains théiculteurs font preuve d’une bonne performance, se référant aux périodes de prospérité passées de la culture du thé, tandis que d’autres se découragent et préfèrent déraciner les plants en raison de la baisse des revenus. Une telle situation n’est pas nouvelle dans le pays du lait et du miel, où la saison des pluies couvre presque toute l’année.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 640

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Le thé vert dans l’instabilité

Le thé vert dans l’instabilité

Certains théiculteurs font preuve d’une bonne performance, se référant aux périodes de prospérité passées de la culture du thé, tandis que d’autres se découragent et préfèrent déraciner les plants en raison de la baisse des revenus. Une telle situation n’est pas nouvelle dans le pays du lait et du miel, où la saison des pluies couvre presque toute l’année.
  • Journal n° 640

  • Dossiers Pédagogiques