Santé

A quand la mise en place d’une loi sanctionnant les infractions des médecins ?

Certains patients manquent cruellement de soins urgents à l’hôpital et d’autres prennent des médicaments inappropriés ou sont mal traités. Cela peut entraîner des décès ou handicaps suite aux négligences médicales. Une réglementation s’avère donc nécessaire pour faire face à ces problèmes.

L’hôpital de Karusi figurera parmi les hôpitaux qui seront dotés de tout l’équipement et de tous les services requis d’ici 2030 afin d’éviter aux patients d’aller se faire soigner à l’étranger.

Il y a trois ans, l’Assemblée Nationale a demandé au ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida d’élaborer un projet de loi prévoyant des sanctions en cas de faute professionnelle médicale. Alors que Lydwine Baradahana, ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida était invitée au Sénat le 18 juin 2024, les sénateurs ont souhaité connaître l’état d’avancement de la mise en place de ce projet. Selon le sénateur Ernest Nahimana, certains patients manquent cruellement de soins à l’hôpital et cela peut avoir des conséquences fatales ou handicapantes pour ces derniers.

« Nous constatons vraiment des cas qui nous inquiètent. Par exemple, une mère a subi une opération et il reste des objets dans son corps. Lorsqu’elle retourne à l’hôpital et signale son état, certains médecins préfèrent la faire attendre. Cela entraîne des complications. De plus, il y a des cas de négligence médicale où un patient décède à cause d’un mauvais traitement, alors que si elle avait été correctement prise en charge sa vie n’aurait pas été mise en danger », a révélé Emmanuel Sinzohagera, président du Sénat. Pour lui, ces failles devaient impérativement être réglées par une réglementation appropriée.

Lydwine Baradahana a fait savoir qu’un grand pas avait été fait, car le décret présidentiel sur l’éthique et la déontologie de la profession médicale est sorti en avril dernier. Nous nous appuierons sur ce décret pour encadrer le travail des médecins. Concernant les sanctions, ce décret n’en précise pas les détails, mais il énonce les comportements nécessaires pour un médecin et les procédures judiciaires en cas de mauvais comportement. Cette loi ne prévoit pas de sanctions particulières, mais établit un code de bonne conduite que tout professionnel de la santé doit respecter. En cas de faute professionnelle justifiant une sanction à l’encontre d’un médecin, il sera possible de porter plainte devant la justice et les procédures légales pourront s’ensuivre. Nous allons donc informer tous les médecins et le personnel hospitalier sur cette réglementation, a-t-elle ajouté. 

Y’a-t-il un hôpital au Burundi qui satisfait tous les besoins médicaux ? 

« Y’a-t-il un hôpital au Burundi disposant de tout l’équipement et de tous les services requis pour éviter aux patients d’aller se faire soigner à l’étranger ? Si aucun hôpital ne répond à ces critères, qu’est-ce qui manque pour y parvenir ? Il faut au moins mettre en place un hôpital national de référence où tous les soins nécessaires sont disponibles pour que les patients nécessitant une intervention d’urgence n’aient pas besoin de prendre un avion pour aller se faire soigner dans d’autres pays », clin d’œil d’Emmanuel Sinzohagera à la ministre.

En réponse, Lydwine Baradahana a fait savoir qu’actuellement aucun hôpital au Burundi ne dispose de tous les services et équipements nécessaires pour les patients. Cependant, dans notre stratégie : « Nous prévoyons de construire au moins cinq hôpitaux répondant aux normes internationales afin que les patients n’aient plus besoin d’aller se faire soigner à l’étranger », a-t-elle indiqué.

Elle a cité l’hôpital de Karusi en exemple, car il est proche des standards requis en termes d’infrastructures, mais il faut encore le doter de l’équipement nécessaire et s’assurer de la présence de médecins compétents pour tous les services. Notre objectif est de parvenir à cinq hôpitaux répondant aux normes internationales d’ici 2030, dont au moins deux pourraient offrir tous les soins nécessaires dans un délai de trois ans. Ce plan a été programmé et tous les besoins nécessaires ont été pris en compte dans la révision de la stratégie sectorielle 2024-2030, a-t-elle conclu

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Jonathan Nzoyibonera.

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