Education

Campus Buhumuza : Quand l’irrégularité du prêt-bourse gâche la vie des étudiants

Des étudiants du campus Buhumuza se plaignent de ne pas avoir reçu leur prêt-bourse depuis environ six mois. La représentation éstudiantine indique qu’ils vivent un calvaire en raison de cette irrégularité et de la hausse des prix sur le marché. De plus, après quatre ans d’existence, ce campus souffre également du manque d’équipements

Les étudiants du campus Buhumuza indiquent qu’ils vivent dans les conditions difficiles

Bien que le Gouvernement du Burundi ait récemment annoncé une augmentation du prêt-bourse pour tous les étudiants de l’Université du Burundi, certains étudiants du campus se lamentent de ne pas avoir reçu un centime depuis six mois pour assurer leur survie. Les plaintes sont exprimées par Fulgence Korimana, vice-représentant des étudiants dans cette institution académique : « Nous sommes ravis de la décision d’augmenter ce montant, mais quelle est l’importance de cette augmentation si les étudiants doivent passer cette période sans recevoir un sou pour survivre ? » se demande-t-il. Selon lui, ce qui est décourageant, c’est que la régulation se fait en tranches.

Il indique que chaque fois que cette question est soulevée auprès des organes chargés de la gestion du prêt-bourse des étudiants, la réponse reste toujours la même : « Le processus est en cours de traitement. »

« Les organes chargés de la gestion du prêt-bourse semblent oublier que la majorité des étudiants viennent de familles à faibles revenus et que nous sommes loin de notre famille », déclare E.K., une étudiante du campus Buhumuza. Elle ajoute que rares sont les étudiants qui redoublent leur année et qui osent revenir pour suivre les cours dans cette institution. Néanmoins, elle indique que l’absence d’un guichet de BCB ne perturbe pas les transactions car les retraits s’effectuent par Lumicash ou Ecocash.

Pour rappel, les étudiants de l’Institut d’administration et de cartographie vivent dans des « homes » universitaires gérés par des particuliers. L’université paie les logements des étudiants à raison de 10 000 FBu par mois et par étudiant. Les frais de loyer sont à la charge de l’étudiant. Par ailleurs, il doit gérer les « 43 000 FBu » restants après le prélèvement du loyer, ainsi que ceux de l’eau et de l’électricité. L’étudiant doit alors s’arranger pour couvrir tous ses besoins avec ce montant.

La hausse des prix sur le marché empire la situation

« Nous vivons une vie difficile comme nos camarades de la capitale économique. La hausse des prix des produits alimentaires nous affecte tous, que ce soient les étudiants de Bujumbura ou ceux de l’intérieur du pays », explique D.N., un autre étudiant de l’Institut d’administration et de cartographie Foncière (IACF), rencontré le mois dernier dans l’une des résidences universitaires gérées par des particuliers.

Cet étudiant en fin de cycle raconte que le seul atout pour les étudiants de cette institution bilingue est qu’ils peuvent bénéficier d’un logement depuis la première année du baccalauréat, moyennant un prélèvement de 10 000 FBu à la source. « Nous souffrons comme les autres », fait-il savoir, avant d’ajouter que la situation s’est récemment aggravée. « Au début de notre cycle en 2021, un sac de charbon de 9 000 FBu pouvait durer tout un mois, mais aujourd’hui, pour obtenir le même sac de charbon, il faut entre 25 000 et 30 000 FBu. Cela signifie que nous restons avec seulement 20 000 FBu pour couvrir tous nos besoins pour le mois : nourriture, vêtements, syllabus, mégabits », explique-t-il.

Ces étudiants s’inquiètent de la volatilité des prix des produits alimentaires sur le marché, au point de ne voir aucun avantage à la récente décision d’augmenter le prêt-bourse. « La mesure d’augmenter le prêt-bourse n’est pas mauvaise en soi. Le problème est que notre argent perd de sa valeur de jour en jour. Les prix des haricots, du riz, et de la farine de maïs ou de manioc, qui sont les aliments de base des étudiants de l’UB, ne cessent d’augmenter, rendant cette somme insuffisante », déplore E.K., une étudiante en deuxième année de baccalauréat, qui rappelle que les prix sont actuellement insupportables. Ils proposent la mise en place de restaurants universitaires.

Après quatre ans d’existence, le campus souffre du manque d’équipements

Notre ressources  à Cankuzo indique que les étudiants du campus Buhumuza se heurtent à un manque d’équipements, notamment de matériel didactique et d’ordinateurs pour faciliter la recherche dans cette institution académique. « Nous sommes une communauté d’environ 600 étudiants, mais le nombre d’ordinateurs fonctionnels est estimé entre 15 et 20, ce qui limite les possibilités de recherche des étudiants et impacte négativement la qualité de l’enseignement », indique M. Korerimana. De plus, un faible accès à Internet aggrave la situation.

Les étudiants déplorent également l’absence d’appareils indispensables pour la cartographie et l’aménagement du territoire à cette université. Par conséquent, ils doivent les louer à l’ETP de Gitega, et les étudiants manquent de temps pour les travaux pratiques nécessitant ces équipements.

Situé dans la province de Cankuzo, le campus Buhumuza est l’un des campus de l’Université du Burundi. Inauguré en 2020 dans le cadre de la décentralisation de cette université publique, il abrite l’Institut d’administration et de cartographie foncière. La première promotion de cet institut sera diplômée cette année.

A propos de l'auteur

Méchaël Tuyubahe.

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